Pour faire simple, ce film parle d’une jeune fille, Mona, qui s’ennuie et rencontre une autre fille avec laquelle elle passera l’été. Ça paraît tout banal, mais My Summer of Love est loin d’être une simple histoire d’amitié, le récit d’un été entre deux filles comme on en a vu des tas. Du point de vue de l’histoire, déjà, ce film est terriblement émouvant. Mona est simple, vit seule avec son frère dans un pub récemment reconverti en temple comme elle s’amuse à le souligner, ne fait rien de ses journées et n’a aucune perspective d’avenir. Elle ne fréquente qu’un homme marié qui ne lui montre pas beaucoup d’affection et se promène sur son scooter sans moteur. Tamsin, elle, vient dans la région pour les vacances d’été, se balade à cheval et habite dans sa grande résidence secondaire. Elle est cultivée, joue du violon, mais vient de se faire virer de son pensionnat et se sent elle aussi orpheline, malgré la présence de ses parents.
Et donc, elles se rencontrent et, petit à petit, se crée entre elles une relation d’abord basée sur l’amitié et qui tourne très vite vers la passion. Mais on est loin des clichés habituels, elles semblent toujours distantes de leurs sentiments, et on sent toujours, pourtant, à quel point ils les accaparent. Elles passent leurs journées et nuits ensemble, Tamsin fascine quelque peu Mona tandis que celle-ci représente pour la jeune fille de bonne famille un moyen d’exercer son pouvoir, peut-être, mais aussi de vivre de nouvelles choses qu’elle n’aurait peut-être pas osé faire toute seule.
Leur relation est tout simplement très touchante et rien que pour ça, My Summer of Love marque un point. Il n’y a jamais de grandes effusions ridicules, même lorsqu’elles se jurent de rester toujours ensemble on est touché sans qu’elles aient besoin d’en rajouter. Un bon point, donc, que la beauté de cette relation.
On aurait pu s’arrêter là mais ce n’est pas tout. Il y a un deuxième bon point, et pas des moindres : la beauté esthétique de ce film. Souvent, apparaissent des plans de la région – forêt, cours d’eau -, rien qui ne semble a priori réellement important. Cependant c’est là justement que le film trouve toute sa force, dans ces images d’une poésie folle, de même que dans les visages des deux jeunes filles (Nathalie Press et Emily Blunt) qui eux aussi rayonnent de beauté et s’accordent parfaitement avec les différents paysages.
Tamsin dira à un moment qu’elle voulait mettre un peu de poésie dans son été, et c’est justement ce qu’est My Summer of Love : un grand poème visuel d’une heure et demi, un poème qui éblouit de tant d’images rayonnantes de beauté, qui s’accordent parfaitement avec la beauté de la relation des demoiselles. Que ce soit lorsqu’elles sont allongées dans l’herbe à discuter, lorsque la caméra s’approche de leurs visages ou encore de leurs cheveux qui semblent si doux, ou quand elles essaient des robes sur une chanson d’Edith Piaf, on est quasiment toujours subjugué par tant de beauté, à un tel point que c’en est presque fou.
Un été d’amour et de poésie où la moindre petite phrase devient superbe, où n’importe quelle image est sublimée – pensons par exemple au baiser juste devant un feu, scène où l’on ne fait que deviner les visages des deux jeunes filles devenus tous noirs à cause du contre-jour. Ce film est tout simplement éblouissant, rayonne depuis le début et ce jusqu’à la fin, quels que soient les revirements de situation. Grandiose.
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