De : Steven Spielberg
Avec : Eric Bana, Daniel Craig, Mathieu Kassovitz, Geoffrey Rush, Mathieu Amalric etc.
Sorti le : 25 janvier 2006
Après la prise d’otage des JO de Munich en 1972, Avner, un agent du Mossad, est recruté par son gouvernement pour mener à bien l’opération Colère de Dieu. Une mission qui vise à traquer et éliminer 11 palestiniens représentants de l’organisation terroriste Septembre Noir et considérés comme responsables de la tragédie de Munich.
Du jour au lendemain, Avner quitte donc Israël en laissant derrière lui sa femme enceinte de sept mois, pour prendre la tête d’une équipe de quatre hommes et s’acquitter de sa tâche. Commence alors une chasse à l’homme qui emmènera Avner et ses équipiers de Paris à New York, de Londres à Rome, et bien plus loin que ça encore.
Aller voir Munich, c’est prendre un billet pour l’absurde. Pour un voyage qui tend toujours plus vers le non-sens et le chaos. Partis éliminer une liste de noms, les hommes dirigés par Avner commencent par procéder avec soin en cherchant à éviter le moindre « dommage collatéral », et s’engagent dans une violence qui va crescendo, au point de les dépasser.
Alors que l’action s’emballe, le côté « le boulot c’est le boulot » qui prévalait au début dans le petit groupe de traqueurs n’est plus aussi dominant. Le personnage de Avner en particulier, est bougrement intéressant à suivre dans ses hésitations et ses tiraillements. Il y a d’un côté les « valeurs patriotiques », le poids de l’engagement, et le souvenir des événements récents de Munich, qui poussent le personnage à avancer et tuer, avancer et tuer toujours.
De l’autre, il y a les doutes qui s’immiscent entre le tueur et sa « cible ». Doutes sur le bien-fondé de la mission elle-même (et si les motifs étaient bancals ? Et si les hommes visés n’étaient pas si « coupables » que ça ? Et si ça ne servait à rien ? etc.) Doutes sur l’acte de tuer, aussi : les hommes que le groupe croise ne sont plus uniquement des noms. Ils ont un visage, une famille… Et ça pose problème.
Nier les tueries et se transformer en machine ? Ne jamais s’arrêter de courir, pour éviter d’avoir peur ? Ne pas dormir pour éviter le cauchemar ? Le personnage de Avner se torture à trouver des compromis avec lui-même, et plus le film avance, plus les questions sont présentes.
C’est une petite mécanique de l’absurde qu’on nous décrit là : ils tuent, nous tuons, vous tuez, je te tue, qui me tuera ? C’est un peu sur ce rythme qu’est construit le film. Et c’est fichtrement bien foutu.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Oui ça me reviens ! (Je me souviens très bien de Pitt qui braille comme un malade.)