Nombreuses sont les légendes de mondes perdus qui peuplent encore le paysage culturel actuel ! Même si la plupart du temps, le top du top du monde perdu par excellence, celui qui inspire les écrivains, c’est l’Atlantide. Bon, cette île engloutie par la colère des Dieux, c’est sympa, c’est épique, c’est humide… Mais il n’y a pas qu’elle. Non madame.
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L’hyperborée. Le continent de Mu. Le monde d’Ys. Shambhala(bala). Autant de mythes et légendes de cités, d’îles voire de continents aussi fabuleux qu’ils ont mal fini ! Ce que je vous propose donc, ami-e-s lectrices et lecteurs, c’est de prendre le temps de découvrir toutes ces si vieilles histoires, qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui à travers la littérature.
Et on commence par quelques mondes antiques.
Le Continent de Mu vs. la Lémurie, pays des lémuriens (non)
Oui, deux d’un coup, paf, comme ça. Et si je cale le continent de Mu et la Lémurie ensemble, ce n’est pas parce qu’ils étaient voisins, mais parce qu’il s’agit de deux légendes de continents engloutis qui sont nées à peu près de la même manière ! Pour cette raison, on les confond souvent. (Il faut avouer que c’est le même délire.)
Paradoxalement, l’idée de leur existence a chaque fois été avancée dans le but de fournir une explication scientifique à un problème, au XIXème siècle. Le continent de Mu a ainsi germé dans le cervelet d’Augustus Le Plongeon, un photographe et amateur d’archéologie, qui était très sérieux… mais prenait aussi sans doute ses désirs pour des réalités. Et non, je ne ferai pas de jeu de mot sur son nom de famille. Je sais me tenir.
Ce brave Augustus s’est jeté à l’eau (LOL) et a pris une photo.
C’est en traduisant des tablettes Mayas pas très claires qu’il est parvenu à une conclusion, dont il a dévoilé les tenants et les aboutissants dans Queen Moo and the Egyptian Sphinx en 1896. Dans cet ouvrage, il explique, entre autres choses, que les civilisations égyptiennes et précolombiennes pourraient descendre des rescapés d’un inévitable cataclysme ayant fait sa fête à Mu. Si vous voyez une similitude avec l’Atlantide, c’est normal : de ses recherches, Le Plongeon s’est mouillé, et a vite déduit qu’il s’agissait là d’une seule et même civilisation (presque) disparue !
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Si cette théorie, qui impliquait la présence de tout un continent englouti sous l’océan Pacifique, n’a pas fait tourner la tête à beaucoup de scientifiques, elle est néanmoins reprise quelques années plus tard par un certain James Churchward, écrivain amateur… d’occulte. De possibles découvertes archéologiques, le monde de Némo Mu devient ainsi la nouvelle Atlantide, berceau de la Première Civilisation. Des gens que je ne sais pas comment appeler. Les Muiens ? Les Mués ? Les Murlutes ? Bref.
On a le droit de rêver.
Au moins pour la Lémurie, c’est facile : c’est des Lémuriens. Autant de pauvres Lémuriens qui ont, eux aussi, fini dans un foutu cataclysme (on n’est plus chez soi, hein). À la différence que ce large continent se serait jadis étendu de tout son long dans l’océan Indien, à la manière, selon le zoologiste Philip Lutley Sclater, d’une ceinture entre les autres continents !
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À une époque où le concept de dérive des continents n’avait encore été ni avancé, ni prouvé, cette théorie devait permettre d’expliquer la répartition de certaines espèces animales, qui ne savent pourtant pas nager, entre les continents. Dont les lémuriens. Et d’où Lémurie. CQFD.
L’Hyperborée, pays des aurores boréales (toujours pas)
Et puis il y a l’Hyperborée, il y a le peuple mythique des Hyperboréens, ceux qui vivent « par-delà de la Borée », c’est-à-dire le dieu du vent du Nord chez nos amis les Grecs (anciens). Hé, point là de vagues tentatives d’explications scientifiques dans le cas de l’Hyperborée ! Ce pays, forcément lointain, fait partie de l’histoire mythologique de la Grèce Antique.
Il aurait été mentionné pour la première fois dans l’épopée des Épigones aux alentours du VIIIème siècle avant J.C., un texte aussi vieux qu’obscur… Et le thème des Hyperboréens a été repris par de nombreux philosophes et mythographes de l’Antiquité, de Diodore de Sicile à Pausanias.
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Seule véritable indication géographique : l’Hyperborée se situe loin, très loin au Nord (par-delà le vent du Nord, on vous dit), aux confins de la Terre. Si l’île/continent est amplement décrite dans de nombreux écrits, c’est en des termes suffisamment élogieux pour que l’on comprenne qu’il s’agit là d’une sorte de Terre Promise. Un paradis blanc, un rêve bleu, une île fertile et protégée par le dieu du Soleil. Et de ce fait, les Hyperboréens sont un peuple vaguement supérieur.
On a retrouvé les Hyperboréens. Ils sont hyper pas commodes.
Il n’en fallait pas plus aux amoureux de l’occulte de l’ère victorienne, (plus d’)un petit millénaire plus tard, pour reprendre ces brillants personnages à leur sauce. En des temps où le spiritisme est la dernière grande mode, et les sociétés secrètes l’activité la plus in du moment, Helena Blavatsky, originale et fondatrice de la célèbre Société Théosophique, se base sur certains écrits (ou pas) pour écrire sa théorie des sept humanités. Un petit mashup dans lequel on retrouve des êtres supérieurs, tels que les Hyperboréens, les Lémuriens, ou encore les Atlantes.
Et je ne sais pas vous, mais moi ça me casse un peu le mythe.
L’île de Thulé (j’ai rien)
Terminons ce premier article avec un petit mystère de derrière de fagots. L’île de Thulé est, comme l’Hyperborée, un lieu mythique de la Grèce Antique… À la différence que l’on n’est pas bien sûr•e•s que Thulé soit un mythe.
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Le premier individu à avoir jamais mis le sujet sur le tapis est Pythéas, un explorateur de l’Antiquité auquel on attribue de nombreuses observations scientifiques et avérées, telles que les marées. C’est pourquoi on a plutôt tendance, et envie, de croire les écrits qu’il a laissés à propos de l’île découverte aux limites du monde connu de l’époque. D’ailleurs, ses indications sont crédibles. Seulement, voilà : il n’y a pas d’île particulière aux latitudes précisées. Bim.
Allez, salut.
Forcément, les hypothèses ont défilé. L’île de Thulé pourrait être le Groenland, certes une grosse île, mais qui correspond à certaines des précisions de l’explorateur : il décrit une zone proche du cercle polaire, et difficile d’accès pour le marin en raison d’une mer « coagulée » — ce qui pourrait faire référence aux icebergs précédant la banquise. Mais elle pourrait également se situer plus au sud, correspondant ainsi à l’Islande, à la Norvège ou au Jutland… Bref, il demeure à ce jour impossible de le savoir.
Mon hypothèse à moi, c’est qu’il a découvert l’Atlantide juste avant qu’elle ne coule. Avouez que ça se tient.
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