Je sais que vous aimez bien suivre mes petits conseils séries TV. Je le sais, car je vous vois me poker sur Twitter en me disant « raaah j’ai regardé l’épisode 1 et puis j’ai tout binge-watché, merci pas merci @fabflorent » (suivez-moi et dites-le moi, j’aime beaucoup ça). Déso pas déso comme dirait l’autre, parce que j’aime à penser que les séries dont je cause ici sont de qualité.
La série est tirée du livre éponyme de Blair Tindall, « sous-titré » Sex, Drugs, and Classical Music.
Et Mozart in the Jungle, si elle est vieille d’il y a un an, est vraiment géniale, même si personne n’a daigné en parler à la rédac de madmoiZelle. Et comme on n’est jamais si bien servis que par soi-même, je m’y colle, notamment parce que la saison 2 est arrivée cette semaine aux États-Unis — notez bien qu’une spécialiste séries/ciné arrive bientôt chez mad, et elle saura vous informer en temps et en heures des séries/films qui valent la peine.
Illustration n°1 du courage de cette série : mettre en scène une hautboïste ! Y’a-t-il un instrument moins sexy dans l’assemblée ? (mais c’est tellement beau)
Un succès d’audience mitigé (et c’est bien dommage)
J’explique ce succès très mitigé – en tout cas en France – par deux raisons :
- Elle est produite par Amazon. Oui, le site qui vend des livres et des lave-linges. Je mets une piécette que si MITJ – pour Mozart in the Jungle – avait été financée par Netflix, elle aurait connu un succès bien plus grand. Mais il est temps de le savoir : aux US, Amazon met une partie de l’immense pactole qu’il gagne dans la production de séries, notamment pour promouvoir leur service Amazon Prime. Et celle-ci prouve qu’ils savent contribuer à la création de séries de qualitay.
- La série parle d’un ORCHESTRE DE MUSIQUE CLASSIQUE. Autant dire qu’on a vu plus funky comme pitch que « alors c’est l’histoire d’une nana qui joue du hautbois et qui va réussir à rentrer dans l’orchestre philarmonique de New York et il va se passer plein de choses ».
Parce que oui, ne vous fiez pas à son histoire qui semble être sponsorisée par France Musique : cette série est drôle et les personnages sont vraiment attachants.
Celui-ci, par exemple, a une bonne tête et donne envie d’avoir des bouclettes.
(Ceci dit, parenthèse fort utile j’imagine à ce stade de l’article – mettons les choses au clair : je ne pense pas que jouer de la musique classique fait de toi une personne chiante, au contraire ! Mais disons que j’imagine que les clichés sont d’autant plus difficiles à dégommer que quand des séries comme celles-ci sortent, on en entend peu parler – le serpent qui se mord la queue, tout ça.)
Tellement loin du cliché de la musique classique
Et pourtant, MITJ est bien loin du cliché qu’on se fait de la musique classique. La preuve : la série est tirée du livre éponyme de Blair Tindall, « sous-titré » Sex, Drugs, and Classical Music
. Blair est une ancienne hauboiste de l’orchestre philharmonique de New York, et ce livre étant décrit comme ses « mémoires », ça donne une idée assez claire de l’état d’esprit de MITJ.
Créée par Paul Weitz, Roman Coppola et Jason Schwartzman, Mozart in The Jungle met en scène deux personnages principaux :
- Hailey (Lola Kirke, la petite soeur de Jemima Kirke, la Jessa de Girls, aussi à l’affiche de Mistress America début janvier), une jeune hautboiste pleine de talent, mais convaincue qu’elle n’est pas assez douée pour avoir une grande carrière musicale.
- Rodrigo (Gael García Bernal – faut-il le présenter ?), jeune chef d’orchestre de génie, qui arrive pour suppléer à Thomas, le maestro retraité à l’ego aussi démesuré que son envie de nuire au prodige qui le remplace.
Le duo fonctionne à merveille, Rodrigo va assez vite prendre Hailey sous son aile, alors qu’il se battra contre la vieille institution que représente l’orchestre philharmonique — et les syndicats de l’orchestre. Une situation qui rappelle un peu celle de Benjamin Millepied dans le documentaire « Relève » diffusé sur Canal+ plus tôt ce mois, depuis qu’il est devenu directeur de la danse de L’Opéra de Paris.
Aux côtés de ces protagonistes, des tas d’autres persos, tous plus hauts en couleurs les uns que les autres – du plus antipathique au plus sympa, et effectivement, comme le promet le livre : ça baise, ça se drogue et ça joue de la musique classique (avis aux aficionados — ça joue VRAIMENT très bien).
La musique classique dans son expression la plus moderne
Il y a un je-ne-sais-quoi de fondamentalement moderne dans Mozart in the Jungle, de l’interprétation de « Lisztomania» de Phoenix par le Vitamin String Quartet à la fin de l’épisode 3…
… à ce jeu de la bouteille spécial musique où chaque participant doit jouer un morceau de la catégorie désignée par la bouteille, et boire à chaque fausse note….
Autant d’ingrédients qui en font une magnifique découverte série pour moi en 2015 et je suis joie de vous annoncer que la saison 2 vient de sortir aux US et aussi en France, puisque deux épisodes seront diffusés chaque lundi soir à 20h55 dès ce lundi 4 janvier 2016 sur OSC City.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Mais alors j'ai regardé les 2 saisons en 2 jours !
La série est bizarrement foutu mais ça doit être ça qui me plaît, ça ne ressemble pas vraiment à ce qu'on a l'habitude de voir. (La 2e saison est quand même mieux amenée que la 1ere.)
J'attends la 3e saison... ça va être long...