La mode et la musique sont deux mondes très proches qui s’influencent mutuellement. Chaque décennie a vu naître son lot de mouvements plus ou moins affirmés, plus ou moins violents. C’est parce que le parallèle entre ces deux univers peut être intéressant que la rubrique Mode et Musique a vu le jour.
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Elle relate l’éternelle histoire d’amour et d’influences qui existe entre le monde de la sape et celui du bruit (plus ou moins mélodieux) à travers différents mouvements, et diverses décennies. Et pour cette troisième édition, on décolle en direction de Seattle, au milieu des années 1980, pour partir à la découverte du grunge (c’est moins fun que ça en a l’air).
Le grunge, l’enfant déprimé du rock et du punk
Le mouvement grunge est donc né au cours des 80s, dans le froid état de Washington, au Nord-Ouest des Etats-Unis. Dans cette philosophie où la musique tient la place principale, on dit souvent qu’elle est l’enfant déprimée du rock et du punk, mais est aussi le courant de rock-alternatif le plus populaire, encore aujourd’hui.
Ce style musical, souvent décrit comme étant un mix entre le punk et le heavy métal, peut être résumé par des riffs de guitare lourds voire sourds, des changements de nuances assez réguliers, ponctués de distorsions, d’effets sonores comme la Wah-Wah, et accompagnés de textes rageurs, dépressifs, pessimistes et résignés.
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Ça va pas fort.
Tout comme son papa le punk rock, ce mouvement se place comme une musique à contre-courant de ce qui existait sur la scène musicale de l’époque. Mais elle est moins agressive, plus résignée, et surtout plus lente rythmiquement que les riffs dont il s’inspire. Il ressemble donc beaucoup à sa maman le heavy-metal quant à l’usage de ces tempos apathiques, mais aussi dans l’utilisation d’harmonies dissonantes de temps en temps.
Pour parler en dates et en porteurs du mouvement, le premier groupe représentatif, et considéré parfois comme initiateur du grunge, est Mother Love Bone, formé en 1984, qui connaîtra un grand succès aux Etats-Unis et ailleurs avant la mort prématurée de son leader, Andrew Wood, en 1990.
Les autres groupes très connus de ce style au final très reconnaissable sont bien évidemment Nirvana et feu son leader encore adulé Kurt Cobain, Soundgarden (tous deux signés chez le label SubPop), Alice in Chains ou encore Pearl Jam.
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La philosophie d’une génération résignée
La philosophie grunge est celle qui découle des angoisses et des résignations d’une génération en perdition à l’époque, la génération X. Elle connait de nouvelles précarités notamment au niveau de d’emploi, a du mal à se trouver une identité et sa place dans la société, qu’elle juge trop matérialiste et individualiste. Le mouvement vient donc, comme le punk, d’une désillusion des jeunes. Mais là où elle lui diffère, c’est dans l’expression de cette déception.
Là où les punks exprimaient une colère agressive et provocatrice, se mettaient volontairement en marge de la société qu’ils critiquaient, les jeunes grunge expriment une tristesse et une résignation plutôt qu’une fureur destructrice. Ils n’ont pas choisi leur marginalité, elle s’est imposée d’elle même, car ils vivent dans un monde qu’ils ne comprennent plus. Le mouvement grunge est donc pessimiste mais est surtout porté par cette idée de fatalité.
Le plus grand porte-parole de ce mouvement est Kurt Cobain, leader du groupe Nirvana et poète maudit, emblème des années mi 80-90, avant son suicide en 1994. Ces années seront d’ailleurs ponctuées par sa rivalité avec le leader du groupe Pearl Jam, Eddie Vedder, qui sera même accusé par Courtney Love d’avoir poussé son nihiliste de mari au suicide.
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Le chanteur de Nirvana sera d’ailleurs formellement opposé au fait de cataloguer son mouvement musical et se placera toujours en marge même de la description donnée par les journalistes musicaux. Et ça, c’est grunge, si vous voulez mon avis.
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La « non-mode » grunge
Comme beaucoup de mouvements musicaux très forts, le grunge a eu aussi droit à l’expression mode de sa philosophie. Mais là où il y a une petite différence, c’est qu’elle a été imposée aux leaders de ce mouvement, qui ne cherchaient pas à faire adopter un style vestimentaire particulier à leurs fans. D’ailleurs, ils ne voulaient pas de fans du tout, et voulaient juste trouver un moyen de s’exprimer. Kurt Cobain déclarera à ce sujet :
« Les fans : la pire des choses qui me soit jamais arrivée. Rien de plus embarrassant que des gens qui se jettent sur vous en tremblotant et vous parlent comme à un putain de Dieu. Ils me font pitié et beaucoup d’entre eux se conduisent de façon vraiment tordue. Tout le monde me dit que c’est inévitable, mais quel choc ça a été pour moi au début »
Cette idée de « non-mode » voire d’« anti-mode » grunge va bien évidemment avec son credo, qui est de se sortir de cette société trop matérialiste. La tendance s’est donc simplement inspirée du style des porteurs du mouvement, en partant du constat qu’ils s’habillaient – presque – de la même façon : T-shirts larges et jeans larges, troués, chemise à carreaux et cheveux longs, des superpositions par millier. Bref, c’est le minimalisme qui prône.
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Fleur, dans Le Premier Jour du Reste de ta Vie, est une adolescente adepte de la mode grunge.
Ce style se place d’ailleurs dans la même lignée que la philosophie, puisqu’elle s’oppose à la mode des années 80 et 90, très ostentatoires, prônant le culte de l’apparence. La tendance sera adoptée malgré le bon vouloir des porteurs du mouvement, avec des créations de magasins de mode vendant des jeans troués et des pulls en laine sans forme. Elle durera près de 12 ans, jusqu’en 1994, année de suicide de Kurt Cobain, marquant le déclin du mouvement.
Le grunge est donc une philosophie à part entière, tant dans la musique qui laisse s’exprimer les angoisses des jeunes de l’époque, incapables et paniqués à l’idée de grandir, mais aussi dans leur façon de s’habiller, qui montrait à quel point ils se foutaient de la mode. Idée qui, paradoxalement, passait par ce non-style vestimentaire, même s’ils ne le voulaient pas.
L’appartenance au mouvement grunge était donc avant tout une façon de penser voire un art, plus qu’une histoire de guitare et de chemise à carreaux.
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Les Commentaires
Et la mode s'est toujours inspirer des mouvement underground, c'est triste mais c'est comme ça ! Ca ne me met pas forcément en joie (même si bon, c'est plus facile pour trouver des fringue à ses goûts) mais dans une rubrique où on dit qu'on va évoqué la mode, c'est léger de juste parler de à quoi les grunges typique ressemblait sans parler de son impact sur la mode. D'ailleurs Kim Gordon de Sonic Youth était amie avec Marc Jacobs, et elle même à créer une ligne de vêtement, X Girls, bien qu'on ne peut pas dire que c'était vraiment grunge, plus inspirer pas le milieu du skate.