Le 5 décembre 2017, l’actrice canadienne de films pornographiques August Ames a été retrouvée pendue chez elle.
Elle avait 23 ans.
Ce décès survient quelques jours après une vague de cyber-harcèlement qui avait visé la jeune femme suite à un tweet considéré par certains et certaines comme homophobes.
Ces personnes s’étaient alors déchaînées sur les réseaux sociaux, envoyant des insultes voire des injonctions au suicide à August Ames.
De nombreux hommages lui ont été rendus, même si sa mort n’a pas fait énormément de bruit dans la presse française, alors qu’elle a remué le milieu de la pornographie.
Aujourd’hui, Slate France lui consacre un article passionnant :
La mort d’August Ames, jeune femme « normale mais avec un job un peu fou », doit nous alerter
La mort d’August Ames vue par Slate France
Thomas Deslogis, auteur de l’article sur Slate France, relate à nouveau le décès d’August Ames, et les circonstances qui l’entouraient.
Il évoque aussi, et surtout, le podcast Holly Randall Unfiltered (relayé par Le Tag Parfait) dans lequel August Ames se confiait
longuement sur son parcours, sa vie et son moral.
Dans ce podcast, l’actrice expliquait son enfance difficile, marquée par des attouchements sexuels ; le viol dont elle a été victime plus tard ; la bipolarité de sa mère, qui a fini par la toucher aussi…
Autant de pierres dans ce qui est devenu l’histoire de sa trop courte vie.
Et Thomas Deslogis de reboucler la boucle, en parlant à nouveau des personnes qui, se sentant agressées par les propos d’August Ames, l’ont agressée en retour, lui ordonnant parfois de se suicider.
Ne voyant derrière son tweet, probablement, qu’une actrice porno qui disait quelque chose d’offensant, et non une personne complexe, fragile, réelle, humaine.
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Je ne peux que vous conseiller l’article de Slate France, qui réinjecte l’humanité dans un « fait divers », remet la personne au centre de l’histoire, et rappelle qu’au bout de nos commentaires, de nos tweets, il y a des gens, avec leurs failles.
Des gens qui, peut-être, ont déjà lu mille fois ce qu’on veut leur dire, car mille personnes le leur ont déjà dit. Et peut-être que dans ces mille personnes, certaines ont insulté, menacé…
Personne ne sait ce qui a fait basculer August Ames, mais il est toujours bon, TOUJOURS, de se rappeler qu’être en désaccord, ce n’est pas insulter, inciter à la violence, au suicide, au harcèlement. Car en face, il y a une personne. Comme nous.
La mort d’August Ames, jeune femme « normale mais avec un job un peu fou », doit nous alerter : à lire sur Slate
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Les Commentaires
J'ai peur que ça ne s'arrange pas avec le temps tellement il me paraît utopique de penser qu'un jour, la justice ou la police pourront agir efficacement dans ce domaine.