Vous avez été surprise par la profondeur thématique, politique et émotionnelle de Mon petit renne ? Vous n’êtes pas la seule. La série en top 1 des programmes les plus vus sur Netflix ces derniers jours est arrivé jusqu’à l’un des maitres du suspens et des histoires glauques, Stephen King.
Une série différente des autres
Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore eu vent du phénomène, rappelons ce qu’est Mon petit renne. La série est inspirée de l’histoire du comédien écossais Richard Gadd, créateur du programme. Son personnage, Donny, est un barman aspirant à devenir humoriste, sans succès. Un jour, il offre une tasse de thé à une femme, Martha. Cette modeste attention déclenche chez elle une obsession qui dure 3 ans, au cours desquels il recevra des milliers de mails, de lettres, de messages, et sera suivi jusqu’à son domicile et son lieu de travail.
Mon petit renne a souvent été comparé à l’une des œuvres les plus cultes de Stephen King, Misery. À raison, puisque son personnage principal, l’infirmière psychopathe Annie Wilkes, est l’une des pires figures de stalkeuse fanatique dans la littérature et au cinéma (le roman a eu droit à une adaptation en 1990).
Sur X, Stephen King a exprimé son enthousiasme à propos de la mini-série. Un enthousiasme qu’il a argumenté plus longuement dans un article publié dans The Time, comme l’a repéré Écran Large.
Dans les colonnes du média américain, l’écrivain a expliqué qu’il avait suffit de quelques minutes pour que Mon petit renne se distingue de toutes les autres séries que l’on a l’habitude de voir sur les plateformes comme Netflix ou Prime Video. Ne mâchant pas ses mots envers ces programmes, Stephen King a confié :
« Contrairement à la plupart des épisodes de séries en streaming, qui peuvent sembler gonflés avec 50 minutes au compteur – voire plus – les épisodes de Mon petit renne, d’environ 30 minutes chacun, sont comme des coups secs assénés par un couteau très tranchant. Ici, moins de deux minutes après le début du premier épisode, nous pouvons voir ce qui distingue Mon petit renne de tant de drames, de comédies dramatiques et de psychodrames qui peuplent la richesse occasionnelle (et la médiocrité plus courante) du streaming.
De l’empathie pour les personnages
Qu’est-ce qui distingue Mon petit renne de la « médiocrité courante » des séries en streaming, pour reprendre la formule de Stephen King ? Selon lui, la série de Richard Gadd se distingue pour ses personnages à la santé mentale ambiguë et sa capacité à nous faire éprouver de l’empathie. Il poursuit :
« En moins de deux minutes, on nous a présenté l’essentiel à propos des deux personnages centraux. Ils sont tous les deux psychologiquement dans le besoin, mais c’est Martha qui est mentalement instable et manipulatrice. Pourtant, Donny – malgré ses yeux écarquillés et pleins d’espoir qui disent continuellement « ne me fais pas de mal ! » – a la capacité inhabituelle et plutôt héroïque de se voir en elle.
« Le grand cadeau (je n’appellerai pas cela un retournement de situtatin) de Mon petit renne est que nous comprenons pourquoi il a fallu si longtemps à Donny pour porter plainte pour les abus qu’il a subis. Ce n’est pas parce que son agresseuse est une femme ou parce qu’elle est très grosse. C’est parce que, au fond, Donny croit qu’il le mérite. Nous n’éprouvons pas de l’impatience mais de l’empathie pour lui, et nous en ressentons aussi pour Martha. »
Mon petit renne est toujours disponible sur Netflix.
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