Live now
Live now
Masquer
Mon petit renne // Source : Netflix
Culture

Mon petit renne : on vous explique pourquoi cette mini-série Netflix fascine autant les abonnés

Condensé de sueurs froides et de glauque, Mon petit renne est la série la plus regardée sur Netflix en ce moment. Pourquoi cette mini-série en sept épisodes assez courts rend fous les abonnés ? Plongée dans un cauchemar, sans doute encore pire que Misery.

Si vous pensez être tombé sur une nouvelle série de Noël animée pour les petits, vous faites complètement fausse route. Depuis le 11 avril, les abonnés Netflix sont nombreux à passer des nuits blanches devant ce nouveau programme glaçant à souhait. Avec seulement 7 épisodes de 30 à 45 minutes, cette nouvelle mini-série continue de culminer en tête des séries les plus regardées en ce moment. Pourtant, ce n’est pas la première fois que Netflix sert à ses abonnés une fournée de frissons, de suspens ou même carrément d’horreur. Alors, pourquoi Mon petit renne est-elle au centre de toutes les attentions ?

Le résumé de mon petit renne : un cauchemar éveillé

Mais au fait, Mon petit renne, de quoi ça parle ? Donny (Richard Gadd) est serveur dans un pub dans un quartier populaire de Londres. Un jour, une femme entre en pleurs dans le bar. Empathique, il offre un verre à cette dame de vingt ans son aînée qui prétend être une célèbre avocate. Un geste qui lui coutera très cher. À partir de cet épisode, Martha, (incarnée par l’excellente Jessica Gunning) se lancera dans un harcèlement acharné envers Donny. Une escalade de violence qui ira jusqu’à l’irréparable…

Une (horrible) histoire vraie

C’est sans doute l’un des ingrédients qui rendent la série si addictive et édifiante. Mon petit renne est inspirée d’un one man show de 2019, écrit et interprété par l’humoriste, écrivain et acteur écossais Richard Gadd. Il y joue son propre rôle à travers un personnage baptisé Donny. Son spectacle était déjà inspiré de son histoire.

Le spectacle et la série tirent leur sinistre nom (Baby Reindeer en anglais) d’un petit surnom dont Martha, sa stalkeuse l’a affublé. Le Daily Mail rapporte que ce harcèlement a duré pendant trois ans, au cours desquelles Richard Gadd a été inondé de 40 000 e-mails (soit 35 mails par jour), 740 tweets, 350 messages vocaux, ajoutés à des centaines de lettres. Martha le suit dans la rue et sur son lieu de travail, s’introduit chez lui, sympathise avec son entourage sous un faux nom. Elle pique de violentes crises de jalousie face à la petite amie de Richard Gadd et va jusqu’à l’agresser sexuellement.

Mon petit renne  // Source : Netflix
Mon petit renne

Au-delà du cringe, le récit d’une société minée par les violences sexistes et sexuelles, l’homophobie et la transphobie

On pourrait penser que Mon petit renne n’est que le portrait d’une psyché malade, d’une pauvre femme mythomane et violente. Une histoire sensationnaliste qui multiplie les séquences de harcèlement et d’agressions gênantes. Pourtant, au fil des épisodes, on comprend que son intérêt est ailleurs, et c’est sans doute ce qui a le plus surpris les abonnés.

Mon petit renne // Source : Netflix
Source : Netflix

Pourquoi Donny a-t-il attendu trois longues années de souffrance avant de parler de son cauchemar à la police ? Pourquoi n’évoque-t-il qu’une partie du harcèlement que lui fait subir Martha, alors même qu’il dispose de centaines de milliers de preuves ? Pourquoi se contente-t-il d’évoquer quelques mails et ne souffle pas un mot à propos de l’agression sexuelle ?

Si la violence de Martha est voyante, grossière, elle sert de révélateur des violences plus tacites qui se nichent chez des personnes considérées comme normales. À travers des flashback, on apprend que la stalkeuse n’est pas la première agresseuse à avoir croisé la route de Donny. On découvre aussi les limites de ces derniers, notamment dans la façon dont il traite sa petite amie trans. Violences sexuelles dans le monde du divertissement, homosexualité refoulée, transphobie banaliséeMon petit renne a beau être aussi angoissant et palpitant qu’un Misery, sa portée politique est autrement plus dérangeante.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

6
Avatar de Horion
24 avril 2024 à 01h04
Horion
Et aussi pour la fin
Contenu caché du spoiler.
8
Voir les 6 commentaires

Plus de contenus Culture

[Image de une] Horizontale (26)
Vie quotidienne

Black Friday : le guide ultime pour trouver l’aspirateur laveur fait pour vous et enfin mettre le Swiffer au placard

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-16T173042.478
Culture

Louise Chennevière (Pour Britney) : « La haine de la société pour ces femmes est immense. Cela m’a donné envie de la décortiquer. »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-17T105447.652
Culture

Pourquoi on a adoré Culte, la série qui revient sur la création de Loft Story ?

4
© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

[Image de une] Horizontale (18)
Vie quotidienne

Ménage de rentrée : la serpillère 2.0 existe et avec elle, vous allez mettre le Swiffer au placard 

Geek Girl
Mode

Cette série Netflix à binge-watcher en une soirée est numéro 3 en France et dans le monde

3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

La pop culture s'écrit au féminin