Live now
Live now
Masquer
Mon petit renne // Source : Netflix
Culture

Mon petit renne : on vous explique pourquoi l’épisode 4 est atroce (pour y survivre, ou le skipper)

L’épisode 4 de la mini-série Netflix a choqué les spectateurs. Plutôt que de gonfler le mystère qui l’entoure, on vous propose de revenir sur ce qui le rend si insoutenable. Un moyen de faciliter votre visionnage, ou de vous aider à savoir si cette mini-série n’est tout simplement pas faite pour vous.

Cet article contient des spoilers.

Autour de vous, tout le monde ne parle que de Mon petit renne. Partout, la série est louée pour son originalité, sa profondeur thématique et psychologique ainsi que pour son exploration des mécanismes d’emprise et de violences sexuelles qui minent la société. Même Stephen King a expliqué sur X et dans The Time pourquoi c’était le meilleur programme qu’il ait vu depuis longtemps.

Mais malgré sa popularité, la série n’est pas à mettre entre toutes les mains. Un épisode a particulièrement fait parler de lui.

Si vous voulez regarder la série mais n’osez pas franchir le pas par crainte de ne pas supporter cet épisode violent, Madmoizelle vous explique précisément (avec spoilers, donc) ce qui est susceptible de heurter votre sensibilité. Un moyen de mieux appréhender ces séquences, ou tout simplement de pouvoir avancer dans le récit sans subir ses pires images.

Un épisode insoutenable

Sur les réseaux sociaux, de nombreux spectateurs ont confié avoir abandonné la série à cause du fameux épisode 4. The Sun a rapporté les témoignages de spectateurs profondément choqués par cet épisode.

Certains expliquent avoir dû regarder l’épisode en plusieurs fois, faute de pouvoir le supporter d’une traite, quand d’autres rapportent carrément des cauchemars après l’avoir regardé. Des internautes ont aussi demandé des conseils pour « purifier leur esprit » et penser à autre chose suite au visionnage.

Mon petit renne // Source : Netflix
Mon petit renne // Source : Netflix

Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore eu vent du phénomène, rappelons ce qu’est Mon petit renneLa série est inspirée de l’histoire du comédien écossais Richard Gadd, créateur du programme. Son personnage, Donny, est un barman aspirant à devenir humoriste, sans succès. Un jour, il offre une tasse de thé à une femme, Martha. Cette modeste attention déclenche chez elle une obsession qui dure 3 ans, au cours desquels il recevra des milliers de mails, de lettres, de messages, et sera suivi jusqu’à son domicile et son lieu de travail.

Si l’épisode 4 tient une place spéciale dans le programme, c’est qu’il prend la forme de flash-back. Martha est pratiquement absente.

Une relation de manipulation et d’emprise psychologique cruelle

L’épisode revient sur ce moment de la vie de Donny au cours duquel il a fréquenté Darrien, un puissant producteur de télévision plus âgé que lui, qu’il rencontre lors d’un festival à Édimbourg. Le personnage, interprété par l’acteur Tom Goodman-Hill, montre un enthousiasme sans précédent à propos de la carrière de Donny. Il ne cesse de le louer pour son travail, lui promettre monts et merveilles et lui assurer que, s’il suit à la lettre ses indications, deviendra une star.

Mon petit renne // Source : Netflix
Mon petit renne

De quoi créer une puissante emprise psychologique sur Donny, qui voit son manque de confiance en lui et ses espoirs stimulés par ces belles paroles. Donny se donne corps et âme à cet homme. Ainsi, la violence de l’épisode 4 est en partie psychologique. Darrien alterne entre les louanges envers Donny et les moments de ghosting : il disparait purement et simplement, n’envoyant plus aucun signe de vie pour plonger sa victime dans une insécurité insupportable. Lorsqu’il revient, il love bomb Donny, le couvrant de promesses et de compliments. Une technique de manipulation perfide qui plonge le jeune aspirant comédien dans un profond sentiment de dépendance. La voix off, la mise en scène ainsi que la performance incarnée des acteurs nous immergent sans aucun répit dans cet enfer psychologique.

Mon petit renne // Source : Netflix
Mon petit renne // Source : Netflix

Des viols à répétition à l’aide de drogues

De cette manipulation psychologique découle une emprise physique terrible sur Donny. Jusqu’ici, le personnage était un consommateur occasionnel de drogues douces. Mais Darrien va le plonger dans une spirale de consommation de drogues dures qui ne cesse de frôler l’overdose. L’épisode met en scène la prise de substances sous toutes ses formes. On voit le corps de Donny céder et bien souvent, le jeune homme termine en vomissant ou même évanoui.

Les passages les plus abjetcs de l’épisode sont sans doute ceux où Donny comprend qu’il a été abusé durant ces moments de perte de connaissance. Les attouchements sexuels et les viols ont lieu de manière répétitive et terminent sur une agression particulièrement insoutenable, bien que la caméra suggère la violence grâce à la mise en scène plus qu’elle ne la montre de manière explicite.

Comme l’excellente série I May Destroy you en 2020, Mon petit renne ne montre pas seulement le cauchemar du viol à travers la violence graphique de l’agression. La mini-série s’intéresse surtout au point de vue de la victime. Après l’agression, on suit notamment les nombreux réflexes, démarches et réactions terribles qui expriment le traumatisme profond de Donny, qui tente à la fois de comprendre et d’oublier ce qui lui est arrivé. La relation incompréhensible que Donny entretient avec Martha n’est que l’une des répercussions de ce traumatisme.

Un enfer tiré de faits réels

C’est sans doute l’un des éléments qui donnent à Mon petit renne son statut particulier dans le monde du divertissement : son histoire, et tout ce qui y est dit à propos de Darrien, est bien réel. Si Richard Gadd a changé le nom et l’identité du personnage, tout le reste ne relève pas de la fiction. Dans les colonnes de The Guardian, il a ainsi déclaré : « C’est une histoire vraie, basée sur le début de ma vingtaine, lorsque j’ai vécu quelque chose d’assez fou. ». Le showrunner a poursuivi : « C’était une sacrée expérience d’écrire et de tourner ça. Cela montre des maltraitances que je ne pense pas que nous ayons vu auparavant. »

À lire aussi : Mon petit renne : « Martha » et « le producteur » traqués, la série aurait-elle dû ne jamais voir le jour ?

L’épisode 4 n’est pas le seul traumatisant : la transphobie montrée dans Mon petit renne peut aussi heurter

On le voit, toutes ces violences justifient les messages d’avertissement « trigger warning » situés au début de l’épisode. Seulement, cet épisode n’est pas le seul qui mériterait de mettre en garde les spectateur·ice·s suspectibles d’être choqué·e·s. C’est ce qu’a fait remarquer Léon Salin, alias @salinleon, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Évoquant des passages d’une grande violence envers les personnes trans, où celles-ci sont humiliées ou fétichisées, Léon Salin a expliqué que la série aurait dû prévoir des TW pour cette transphobie, au même titre que les séquences de violences sexuelles.

@salinleon

T’en a pensé quoi toi? Dis moi en commentaire #babyreindeer #netflix #lgbt #trans

♬ original sound – salinleon

Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

1
Avatar de Nefertii
3 mai 2024 à 16h05
Nefertii
Contenu caché du spoiler.
3
Réagir sur le forum

Plus de contenus Culture

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-28T150710.132
Beauté

Elle avait dévoilé son crâne pendant le concours Miss Grand, Safiétou Kabengele nous raconte les coulisses de son parcours de miss

Portrait of smiling young woman sitting on bed using E-book reader
Culture

Pour la BD, les romans ou tout-terrain : comment bien choisir sa liseuse ?

[Image de une] Horizontale (26)
Vie quotidienne

Black Friday : le guide ultime pour trouver l’aspirateur laveur fait pour vous et enfin mettre le Swiffer au placard

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-16T173042.478
Culture

Louise Chennevière (Pour Britney) : « La haine de la société pour ces femmes est immense. Cela m’a donné envie de la décortiquer. »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-17T105447.652
Culture

Pourquoi on a adoré Culte, la série qui revient sur la création de Loft Story ?

4
© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

[Image de une] Horizontale (18)
Vie quotidienne

Ménage de rentrée : la serpillère 2.0 existe et avec elle, vous allez mettre le Swiffer au placard 

La pop culture s'écrit au féminin