Mon Papa, il est arrivé en France de sa petite campagne du fin fond de l’Algérie en 1982. Il avait 23 ans. Et déjà des rêves plein la tête. Dès son arrivée, il a trouvé un travail et s’est mis à apprendre le français. Pour « être comme tout le monde« , il disait. Deux ans plus tard, il est Papa pour la première fois. Son plus grand rêve, il dit. Moi, j’arrive 8 ans plus tard. Je lui disais que quand je serais grande, je me marierais avec lui et je me rappelle qu’il en riait tellement fort, en me disant que c’était pas possible. Moi aussi aujourd’hui, j’en ris.
Mon Papa, il a toujours tout fait pour mes frères, ma sœur et moi. Il en a connu des galères, tellement de galères, mais il a toujours tout fait pour que ses enfants ne le ressentent pas. Alors ce jour-là, quand j’avais 13 ans et qu’il m’a dit que pendant plusieurs mois, il n’arrivait pas à joindre les deux bouts et que ma Maman et lui ne prenaient qu’un repas par jour, je ne l’ai pas cru. Car mes frères, ma soeur et moi, on avait nos assiettes remplies tous les jours. Malgré tous ces problèmes, il a gardé la tête haute et il m’a fait passer une enfance merveilleuse.
Mon Papa, même s’il n’a jamais été à l’école, il a toujours tout fait pour qu’on réussisse. Car comme il nous disait : « il faut que vous saisissiez cette chance que moi, je n’ai pas eue
« . Il avait des rêves plein la tête pour chacun de nous. Il nous voyait médecin, avocat ou chef d’entreprise. Il nous voyait faire les plus grandes écoles. Il m’aidait à faire mes devoirs du mieux qu’il pouvait.
Quand j’avais 6 ou 7 ans, je me rappelle qu’il a fait une allergie. Rien de bien méchant en soi, mais pour moi c’était tellement grave. Et je lui avais dit que plus tard, je ferais médecin pour le soigner. Je le lui avais promis. Malheureusement, je ne me suis pas du tout engagée dans cette voie et je m’en veux, car j’ai le sentiment de ne pas avoir respecté ma promesse. Il l’avait vraiment souhaité. Il ne voulait tout simplement pas qu’on connaisse les soucis qu’il a connus, il ne voulait tout simplement pas qu’on souffre comme il a souffert. Il nous répétait que l’école était vraiment une chance et que, malheureusement, on n’en avait pas conscience.
Aujourd’hui, je galère pas mal dans mes études (je n’ai pas trouvé ma voie tout de suite, je ne m’investissais pas forcément…). Je vois bien que ça le mine et qu’il a peur pour moi, peur que sans diplôme, je ne puisse pas trouver de travail. Alors aujourd’hui, je fais tout pour réussir mes études. Non seulement pour moi, mais aussi pour lui. Pour qu’il soit fier de moi et qu’il n’ait plus peur.
Mon Papa, il a toujours tout fait pour nous. Avec ses petits moyens, il m’a offert une enfance de princesse. Je n’ai jamais manqué de rien. Jamais. Encore aujourd’hui, à 21 ans et disposant de mes propres moyens, il fait tout pour que je ne manque de rien.
Mon Papa… mon héros ! J’aimerais tellement lui rendre tout ce qu’il m’a donné. Je pense que malheureusement, ce ne sera pas possible : je ne pourrais jamais lui rendre tout ça. C’est mon Papa, c’est mon héros et je l’aime de tout mon coeur.
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Les Commentaires
Décidément, ça nous fait beaucoup de points commun .
C'est vrai que ça peut changer beaucoup de choses !
Bonne chance !