J’ai 30 ans, je n’ai pas d’enfant et pour être honnête, je ne suis pas sûre d’en vouloir. À côté de ça, cela fait plus d’un an que je suis en couple avec un homme qui a une petite fille de 7 ans. Nous avons fait connaissance sur une application de rencontres et il ne m’a jamais caché son existence.
À l’époque, il habitait à Paris et était en train de préparer son arrivée à Bordeaux pour suivre son ex et leur fille. C’est une des choses qui m’a plu chez lui : ce n’était pas un père démissionnaire et il était prêt à tout quitter pour rester auprès de la chair de sa chair. Je me suis dit que j’allais tenter le coup et que j’aurai tout le temps de me poser face à cette problématique plus tard.
Un amoureux une semaine sur deux
Au départ, la seule différence avec les débuts d’une relation avec un personne sans enfant, c’était le rythme de nos rencontres : il a la garde de sa fille une semaine sur deux, donc je profitais de mon copain sur le même timing. On alternait en permanence entre une semaine de passion fusionnelle et 7 jours sans se voir et pratiquement sans communiquer.
Et puis est arrivé le jour de la rencontre : tout s’est bien passé, je me suis retrouvée face à une petite fille adorable et câline qui avait très envie d’échanger. Aujourd’hui, nous sommes toujours sur ce rythme de rendez-vous à trois.
Apprendre à partager l’homme que j’aime
Pour ma part, lorsque je me mets en couple, l’autre devient rapidement la personne la plus importante de ma vie et l’inverse est généralement vrai aussi. Pourtant, cette fois-ci, c’est différent : cette place était déjà prise dans le cœur de mon copain, ce qui est tout à fait normal mais peut parfois être compliqué dans les débuts égoïstes d’un relation amoureuse.
Avec cette petite fille, nous partageons les mêmes surnoms (« mon cœur », « mon amour », « mon ange »…), le même nombre de bisous (un principe d’égalité mis en place par mon copain lorsque nous sommes tous les 3), et bien sûr le temps et les activités de mon copain. Difficile de trouver sa place au sein de ce trio.
Trouver une place qui me convient auprès de sa fille
Et difficile aussi de trouver sa place auprès de cette enfant qui cherche à comprendre quel place j’ai dans sa vie et qui teste régulièrement mes limites. Elle, normalement si calme et facile, se met à faire des crises, mentir effrontément à son père ou pleurer à chaudes larmes pour ne pas perdre la face devant moi. Je n’ai toujours pas compris si elle me considérait comme une rivale ou si elle voulait me plaire à tout prix. Probablement un peu des deux.
Le rôle que j’ai à jouer dans son éducation est aussi assez flou : je ne suis pas d’accord avec tout ce que fait mon copain mais il m’écoute lorsque je lui explique mon point de vue (et le met généralement rapidement en application après nos échanges), notamment au sujet de la télévision, une habitude qui lui vient de sa situation de papa célibataire.
Mais je n’interviens pas directement dans l’éducation de sa fille. Je ne considère pas encore que j’aie à le faire, mais ça deviendra forcément le cas si nous habitons ensemble un jour.
Belle-mère, un rôle que je n’avais pas envisagé
Aujourd’hui, je ne me sens pas prête à vivre avec eux. Je me suis enfin habituée à mes semaines en solo, à mon appartement de célibataire décoré avec soin et à la solitude qui me faisait auparavant si peur. Et puis j’appréhende de chercher cet appartement, qui ne sera pas notre « petit cocon d’amour », comme ça l’est normalement quand tu emménages avec ton amoureux, mais plutôt un espace familial sécurisant.
Je ne serai pas seulement « amoureuse », je serai aussi belle-mère » (avant même d’être mère), une nouvelle étiquette et un nouveau rôle dans ma vie que je n’avais jamais vraiment envisagés. Alors oui, bien sûr, j’étais au courant dès le début qu’il y avait un enfant dans l’histoire, et j’aurais pu simplement refuser cette relation. Mais comment aurais-je pu être sûre que je ne pourrais pas assumer sans avoir essayé ?
Je cherchais un copain, j’ai trouvé une famille recomposée
Il y a encore tellement de choses qu’il me reste à découvrir, tellement d’impacts que ne j’ai pas encore réalisés.. Le dernier dont j’ai pris conscience, c’est que ma vie est maintenant dépendante de beaucoup d’autres.
J’ai toujours adoré voyager et jusque-là, j’ai déménagé tous les deux ans. Même si aujourd’hui ce n’est plus mon objectif, je sais que dans tous les cas ça ne serait pas possible car ça ne signifie pas uniquement partir avec mon copain mais aussi avec sa fille, son ex, le nouveau compagnon de son ex et leur nouvel enfant… Je cherchais un copain, j’ai trouvé une famille recomposée complète !
Un choix déterminant pour le reste de ma vie
Aujourd’hui, j’avance à mon rythme, en plus de suivre celui de cette petite fille. Même si je sais qu’il y a un peu plus de pression que dans un couple sans enfant, j’essaie de m’écouter au maximum et de faire les choses dans l’ordre qui me convient.
Peut-être ne serai-je jamais prête à vivre avec eux, et cela sera bien sûr très triste pour nous trois, mais pour l’instant nous profitons simplement des moments de bonheur que nous partageons à dose égale.
Et toi, as-tu déjà été en couple avec une personne qui avait des enfants ? As-tu réussi à trouver ta place ?
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