Quand j’étais petite, j’ai été mise en garde face aux jeux dangereux de cours de récré : le jeu du foulard, le rêve indien et autres pratiques périlleuses d’enfants et adolescent·es.
Si je n’ai jamais été confrontée à ces « activités », j’ai toutefois découvert les challenges viraux sur les réseaux sociaux, dont la nocivité n’était pas moindre.
Les challenges dangereux sur les réseaux sociaux
Entre les douleurs infligées volontairement comme celles du « salt and ice challenge », l’incitation à boire énormément d’alcool avec les necknomination, tout en passant par des issues dramatiques avec par exemple le Blue Whale Challenge, les réseaux sociaux sont capables du meilleur comme du pire.
C’est un peu une version moderne des jeux dangereux que je citais ci-dessus.
Étant donné leur viralité et leur potentiel de nuisance, je comprends qu’ils inquiètent et suscitent de nombreuses réactions.
C’est justement suite à un nouveau challenge qu’un député LREM a saisi le ministère de l’Intérieur : le « Momo Challenge ».
Qu’est-ce que le Momo Challenge ?
Il ne s’agit en rien d’une ode au chat de Mymy, en dépit de son intitulé.
Le Momo Challenge ressemble en tous points à une bonne creepypasta : son principe est d’échanger avec un « démon », du nom de Momo (QUI a choisi ce nom ?) sur WhatsApp.
L’internaute caché·e derrière « Momo » prétendrait tout savoir des personnes avec qui il ou elle interagit et instaurerait un climat morbide.
Il ou elle utiliserait des informations personnelles glanées sur les réseaux sociaux afin de prendre un ascendant psychologique sur les enfants ou adolescent·es touchée·es.
« Momo » menacerait ensuite les jeunes de dévoiler des informations personnelles et privées sur les réseaux sociaux.
Pour éviter cela, les jeunes victimes devraient réaliser des tâches morbides et dangereuses, qui aboutiraient au suicide. En cas de non-réalisation, elles pourraient également être menacées de mort.
Lorsque j’ai eu vent de cette information, j’ai été plutôt incrédule : cela ressemblait selon moi plutôt à une bonne creepypasta.
Néanmoins, le challenge aurait pris un tournant dramatique, et poussé deux adolescents au suicide.
Momo était-il la cause des suicides ? Ou est-ce un ajout à l’histoire pour la rendre plus angoissante ?
Toujours est-il que l’aspect viral du Momo Challenge et ces faits l’ont popularisé. Il semblerait, selon BFMTV, que de plus en plus de personnes tireraient les ficelles du « démon ».
Un député s’inquiète des dangers du Momo Challenge
Suite à cela, Gabriel Attal, député LREM, a posé une question au ministère de l’Intérieur, inquiet des potentielles conséquences du défi.
Ladite question, pas encore disponible sur le site de l’Assemblée, a été relayée pour le moment sur Twitter.
À l’heure actuelle, les deux victimes dont le suicide a été mis en lien avec « Momo » sont des adolescent·es argentin·es, mais le défi a été signalé aux États-Unis, en France et en Allemagne, comme l’explique la BBC (article en portugais).
Gabriel Attal demande à ce que des dispositions soient mises en place en France pour « prévenir et protéger les plus jeunes face à cette pratique ».
Le Momo Challenge présente-t-il un réel danger ?
Difficile de mesurer avec exactitude la dangerosité du Momo Challenge à l’heure actuelle.
Toutefois, les pouvoirs publics de certains pays se sont saisis du sujet, comme la police espagnole qui a posté le tweet suivant :
« Si tu t’attends à ce que Momo sorte de ton smartphone comme s’il s’agissait du pire film d’horreur… Bouh ! Ne tombe pas dans le panneau. Oublie les posts viraux absurdes à la mode sur WhatsApp ou les réseaux sociaux. »
Lorsque j’ai entendu parler de ce challenge pour la première fois, c’était par le biais de ma petite sœur de 13 ans, qui l’a évoqué comme étant un sujet d’inquiétude.
Curieuse de savoir comment ce « défi » était reçu par ses ami·es, je lui ai posé quelques questions.
Elle m’explique avoir eu vent du challenge via des stories Snapchat diffusées par des camarades de son collège.
Intriguée, elle a pu en savoir plus par le biais de son petit copain.
Elle reproche aux adolescent·es de diffuser le numéro du soit-disant Momo sur leurs publications, et s’indigne : « Vous êtes cons ? C’est ultra-glauque et vous mettez le numéro ? »
Elle m’explique son ressenti :
« J’ai trouvé ça ultra-malsain, ultra-dangereux pour des gens, parce que certains de base ne sont pas bien. Il suffit que t’aies un pote qui te dise « fais-le si t’as des couilles », tu le fais et si quelqu’un te parle, te dit des choses malsaines ça peut devenir dangereux.
J’avais peur pour mon copain, qui est assez fragile. »
Toutefois, sa crédulité a été mise à l’épreuve et elle est restée circonspecte :
« Je pensais que c’était un fake. Au début je croyais que c’étaient des gens un peu cons qui avaient eu l’idée, pour faire chier le monde. Mais de toutes façons ce n’est pas possible que ça tourne vraiment.
Ça a tellement tourné qu’ils ne peuvent pas donner de réponses à toutes les personnes qui doivent les contacter.
Je trouve ça ridicule : un démon qui s’appelle Momo et qui est sur WhatsApp, tu pourrais inventer quelque chose de plus flippant ? »
Elle pense que les connaissances qu’elle a au collège seraient capables d’envoyer un message pour tester, pour voir si ça fonctionne vraiment.
Enfin, au sujet de l’initiative du député, son avis est assez tranché :
« Ça ne servirait à rien la prévention, c’est comme dire aux jeunes : « ne fumez pas, c’est pas bien ».
À la limite, faire une enquête pour trouver qui est à la base, pourquoi pas. Mais juste dire de faire attention, ça me paraît absurde. »
Et toi, as-tu entendu parler du Momo Challenge ?
Comment réagis-tu face à cette information ? Penses-tu que sa dangerosité est exacerbée, ou au contraire sous-estimée ?
Viens en débattre dans les commentaires !
Merci à Juliette pour avoir pris le temps de répondre à mes questions.
À lire aussi : « Beware the Slenderman », le documentaire d’HBO, se dévoile dans un premier trailer !
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