Dans la vie, nous sommes toutes différentes, avec chacune une personnalité qui nous est propre*. On est plus ou moins sympa, plus ou moins patiente et nous ne réagissons pas de la même manière à des mêmes situations. En ce sens, il ne faut pas prendre le titre de cet article au mot : il faut lire « ces moments où la vieille conne en nous jaillit à des degrés différents selon les personnes puisque n’est-ce pas, nous sommes uniques ». Mais c’était un peu long.
Alors faisons un petit tour des instants de nos vies qui nous gonflent tellement qu’on en perd tout sens commun, qu’on oublie la notion de la demi-mesure, l’idée d’être sympa avec les gens ou encore celle de bonne foi.
*Commencer un article avec la phrase la plus bateau du monde ? Check.
Se prendre une amende dans le train
C’est le point de départ de mon article, si tu veux tout savoir. Mardi, je n’avais pas eu le temps de prendre un billet de train, à 30 secondes près. Je me suis alors installée en attendant d’apercevoir un contrôleur et d’aller lui dire « Eh oh du bateau j’ai pas mon billet de train-lol alors si tu pouvais m’en donner un moyennant finances ce serait cool ». Et puis j’ai écouté de la musique, et j’ai dormi, et me suis réveillée pour voir ledit contrôleur tout jovial se pencher sur moi pour me demander mon billet. Panique. Je lui explique avec un sourire ma situation et mon endormissement soudain. « Parce que je suis malade », me suis-je sentie obligée de préciser en mentant éhontément et me jugeant moi-même férocement.
Bref, j’ai dû payer 35€ au lieu de pas beaucoup. Forcément, j’ai eu les boules et cette nervosité soudaine a fait surgir [WARNING] la vieille conne qui est en moi. Parce que j’ai répliqué. Parce que j’ai failli dire « Oui mais c’est pas ma faute le monsieur il a été long et puis vous étiez censé passer aussi nan mais en plus vous vous foutez de moi le train il a une demi-heure de retard parce que le passage à niveau il est pété, oh ».
Tu la sens ma grosse amende ?
Cette réponse aurait été une réponse de vieille conne
et je m’en veux ne serait-ce que de l’avoir pensé : elle contient la mauvaise foi nécessaire (je nie ma responsabilité, c’est à cause de quelqu’un d’autre) et l’amalgame pur (je précise que vous feriez bien d’arrêter d’essayer de faire correctement votre boulot rapport qu’il y a un souci technique indépendant de vous qui nous fait arriver en retard). Bravo le veau. Clap clap. Confettis. Fanfare.
Un déménagement
Les déménagements, ça rend fou. Il faut se lever tôt, démonter des meubles, les porter, leur faire descendre les escaliers, les mettre dans une voiture, leur faire remonter des escaliers et les re-monter (oui, je vis dans un monde sans ascenseur). Généralement, on y perd plein de trucs et on finit avec le dos complètement pété d’avoir traîné des trucs lourds et mangé assis sur des cartons (sérieusement, moi, si je mange pas confort, je suis grognon). En ce sens, la probabilité de se transformer en vieille dame aigrie est grande. Tu peux par exemple te mettre à…
- Tout reprocher aux autres (de toute façon il y a de grandes chances pour que les autres te reprochent plein de trucs). Par exemple les cartons qui se pètent parce qu’ils sont de mauvaise qualité et que tes potes ne savent pas les porter comme il faut (et le fait que tu aies mis du sparadrap pour les faire tenir parce que tu n’avais plus de scotch n’a rien à voir là-dedans),
- Te cacher dans un coin pour gémir. Moi je te conseillerai de te mettre dans le carton tout au fond du camion pour dormir, comme ça, on te sort en dernière.
- OU faire un gros scandale pour trois fois rien et ragequiter façon « vous me soulez, je vais faire un tour ».
Se retrouver dans le wagon du centre aéré
Tu es tranquillement installée dans le métro, le bus ou que sais-je, une musique douce dans les oreilles et un livre à la main. Tu lèves le nez, un vague sourire serein sur le visage, pour regarder autour de toi. Le monde est si beau, irais-tu jusqu’à penser. Soudain, un vacarme assourdissant. Comme un essaim de millions d’abeilles qui frêlonnent fredonnent à l’unisson Le Lac du Connemara. Tu descends de ton nuage et réalises soudain que ce sont des enfants – DES ENFANTS. Des enfants par dizaine qui montent dans ton moyen de transports pour aller faire un tour au zoo. Et des enfants, de base, c’est déjà assez surexcité comme truc. Mais alors les enfants qui vont voir des animaux mignons, c’est pire que tout niveau joie.
Et alors dans ces cas-là, il est probable de se laisser aller à des accès de violence intérieure et de « on savait se tenir à mon époque ». Quoique tu fasses, quel que soit le contexte, le simple fait de penser ou de dire « à mon époque », c’est prendre 70 ans dans la face. Direct. Je suis désolée, j’y suis pour rien, c’est la loi.
Et toi, quels sont les moments où tu sens la vieille conne que tu seras peut-être un jour – mais je suis sûre que non parce que tu es fantastique – surgir ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
je lutte contre elle parce qu'elle déteste les gens, tous les gens. les gens qui n'attendent pas que les autres descendent pour monter dans le métro, les gens qui se mettent au milieu d'un trottoir étroit pour téléphoner/écrire un texto/rire (?!?)
mais le pire, ça reste sur la route. ma vieille, qui habite dans ma tête et qui s'appelle Josiane (un message d'excuses et de compassion à toutes les Josiane), est très active sur la route. et elle est très inventive en matière d'insultes.
Et puis un jour j'ai décidé de cesser de combattre Josiane. J'ai cru qu'en pactisant avec elle elle se calmerait, qu'en se sentant un peu aimée elle serait moins aigrie...que nenni. cette hyène n'a fait que gagner en puissance, imposant sa voix nasillarde de plus en plus souvent.
Je vous avoue que je n'en peux plus, je voudrai l'éradiquer...et quand je pense à la faire taire, comble du paradoxe, elle se met à pester contre les vieux, ça n'a plus de sens, aidez moi.