Tu te sens bien dans ton petit confort ? Un canap’, une télévision, un replay de South Park et un bol de Smacks dans les mains ? C’est bien joli tout ça, mais parfois tu n’aimerais pas faire un truc un peu plus ouf ?
Non, je ne parle pas de faire du saut au fil dentaire du haut d’une falaise ou d’intégrer pendant trois semaines une famille de tapirs. C’est bien trop extrême — et tu risques de te casser un bras, ensuite tu ne pourras plus lire madmoiZelle et Fab voudra me virer.
Je te parle de faire un truc de cinglé qui te donne des frissons du bulbe rachidien jusqu’aux ongles de pieds. Et ce, juste en poussant la porte de chez toi.
Réfléchis un peu. il y a sûrement des choses que tu as faites en ressentant une petite pointe d’anxiété. Tu t’es dit « Ok, là ça craint »… Mais tu es resté-e quand même. Pourquoi ? Parce que l’adrénaline. Parce que l’émotion. Parce que tu es un-e guerrier-e. Et pour ça, pas besoin d’un parachute, d’un filet de sécurité, ni d’un enchantement vaudou. Pas de ça chez nous.
Prendre le métro de Paris
Comme quoi y a vraiment pas besoin de chercher à l’autre bout du globe un moyen de se hérisser les poils du crâne. Prendre le métro peut paraître plus anodin encore que de penser à un burger à midi moins trois.
Pourtant, ce n’est pas toujours le petit train ambulant bien sympa que la RATP nous vend. Parfois la chenille ne redémarre pas. Et parfois les tunnels se transforment en trous noirs.
Angoisse.
Non, tu n’es pas censé-e faire une syncope dans ce moyen de transport. Tu ne verras d’ailleurs jamais quelqu’un hurler qu’on le sorte de cet enfer de toute urgence, avec un peu de bave au coin des lèvres. Cependant, une traversée de Paris en métro peut s’avérer bien plus vénère qu’elle n’y paraît.
Déjà, si tu n’as pas pu dénicher un bout de plastique rembourré appelé communément « strapontin », je te souhaite bon courage. Car le métro est un grand fourbe. Et lorsque tu penseras bien à te pencher à droite pour anticiper un quelconque rebondissement, ce gredin feintera vers la gauche, sois-en sur-e. Niveau coup de tension, ça commence déjà pas mal.
Ensuite, parlons de l’ambiance qui règne en ces lieux. Quand tu y penses, il s’agit d’un long train en tôle fonçant à pleine vitesse dans un tunnel sombre et humide (peut-être même vers la quatrième dimension). C’est pas très rassurant.
En plus, le romancier Maxim Chattam parle d’un peuple taupe dans un de ses thrillers. Des familles entières qui vivraient dans les entrailles de New York, déambulant entre les rames. Ok.
Personnellement, j’ai toujours trouvé que les crissements des rails, du fer contre le fer, ressemblait étrangement à un cri de femme. Tu sais, comme dans les films interdit aux moins de douze ans où un esprit rappelle les vivants pour se venger. Un truc du genre. Ça donne un air de bacchanale atroce totalement chelou. Bref.
Pour finir de t’achever, souvent ces gentil-le-s employé-e-s de la RATP t’informent que des pickpockets viennent de s’introduire dans ton wagon (mais c’est pas sûr). C’est apaisant. Très.
En même temps, prendre le métro c’est hyper cool. Tu as cette impression de vitesse et d’avoir bravé la moitié de la population — pourtant c’est faux : si tu avais la population entière de Paris attendant bien sagement à l’arrêt Bonne Nouvelle, TU AURAIS UN PEU DE MAL À VENIR NOUS VOIR À LA RÉDAC‘ HEIN.
Prendre le métro c’est une petite épreuve en fait, un petit dépassement de soi. Le bruit, la chaleur, la vitesse, la clim qui soulève tes jolies boucles explose ton chignon, c’est tout ça le métro. Et franchement c’est la classe.
Braver la météo
En ce moment tu as sans doute remarqué que le temps avait envie de se foutre de notre gueule. Un coup il fait 40°, le lendemain on se croirait dans un hammam, l’odeur de bitume mouillé en plus. Mais la météo n’a pas que des désavantages — bien que la tendance de ta crinière à copier la coupe de Jessica Parker en 1989 en soit un, je concède. Sache qu’une averse ou un grand coup de vent, ça peut être vraiment cool. Je rigole pas.
Tu as déjà senti l’orage arriver ? Alors que le ciel ne pèse plus comme un couvercle mais dégouline presque de lourdeur sur toi ? Que tu sens limite le poids des nuages sur ton corps frêle ? Si la réponse est non, il faut que tu y remédies très vite. Ça fait vraiment flipper.
Prenons une journée normale : il fait beau. Tout à coup tu sens que le ciel se couvre peu à peu. De gros nuages bizarres se pointent droit sur toi. Le vent se lève férocement et balaye les arbres. Tu le sens arriver. Tu vas mourir. Dans ta tête c’est carrément un remake de 2012.
C’est plus un simple orage que tu vas te prendre en pleine tronche, mais une tornade version Sharknado. C’est dingue comme l’imaginaire est surprenant parfois. Après, la pluie arrive, les éclairs fendent le ciel de part en part dans un vacarme déchirant, tout ça, tout ça. Tu n’as plus qu’à te mettre à l’abri et kiffer !
Par exemple.
Tu finiras trempé-e, mais surtout très fière d’avoir bravé la fin du monde.
Se baigner dans les vagues
En été tu as plus ou moins deux solutions : la mer ou la montagne. Si tu as choisi la mer, tu as de nouveau deux solutions : la mer excitée ou la mer morte. Pour cette dernière je te conseille cette très chère Méditerranée. Mais ce n’est pas le sujet de l’article — à part si tu aimes t’exploser la voûte plantaire sur un caillou pointu, que ça te fout les poils ; dans ce cas, cela ne regarde que toi.
C’est donc vers la mer plus vénère, l’océan, que je vais me tourner. Car si les bruits des grosses vagues, alors que t’es en train de faire des Sudoku sur la plage, c’est plutôt plaisant, c’est tout autre chose quand tu y plonges ton popotin. La houle n’a pas envie de rigoler. Pas du tout.
Quand un rouleau s’apprête à te retourner comme un pancake, deux solutions s’offrent de nouveau à toi : soit tu décides de passer au-dessus, soit tu décides de passer en-dessous.
Dans le premier cas, tu exposes ton corps à pas mal de risques étant donné que tu as une chance sur deux (encore) que la vague s’explose sur ton crâne qui n’a foutrement rien demandé. Alors soit tu as beaucoup de chance (et/ou un talent non négligeable en saut en hauteur), soit tu as le temps d’attraper deux os de seiche que tu arrimes à tes pieds (en priant très fort pour que tu te souviennes de tes cours de ski nautique), soit tu es Godzilla (ou un crabe-araignée géant du Japon) — dans ce cas tu n’as vraiment rien à faire ici.
Je te conseille donc la seconde solution, à s’avoir t’aplatir le plus profond possible en attendant que ça passe.
C’est ce que j’appelle la technique du hérisson.
Quand tu sors la tête de l’eau tu te rendras compte que
la planète entière vient d’être décimée rien ne s’est passé, et que c’était plutôt cool. Et tu recommenceras jusqu’à ce que tes tympans en prennent un coup. Mais ça, c’est une autre histoire.
Faire la star devant une foule (pas forcément médusée)
Tu t’es déjà senti-e comme un vieux sac plastique ? Dérivant à travers le vent, voulant tout recommencer ? Ce dernier point pourrait t’intéresser. Car je sais qu’au fond tu es un feu, un feu d’artifice…
Être face à un public est sans doute une des sensations les plus euphoriques, horribles et paralysantes à la fois. Tu te sens tout à coup suer par des endroits improbables, tu perds ton latin, ton anglais, l’usage de tes mains, de tes jambes. Ta tête s’affaisse, et tu sembles te recroqueviller sur toi-même comme un pantin — ou comme une crotte de nez géante, mais c’est un peu moins poétique.
« Salut. »
Donc admettons que tu fasses partie d’une chorale, et qu’on te demande de chanter du Kyo, seul-e, devant une foule (presque) en délire. Au début tu vas flipper. Vraiment. Tu te sentiras un peu comme en haut d’une falaise avec un beau garçon ou une superbe meuf qui te dit « saute, tu vas voir, c’est trop cool », sauf que là il s’agit de ton/ta prof de musique qui t’implore DE SAUVER SON SPECTACLE.
Alors tu te lances, et puis ton corps reprend forme humaine. Finalement t’aimes bien, et puis tu finis par prendre encore plus ton pied que quand tu as testé le bondage tape avec ton voisin du dessus. Merde, ça vaut le coup de se faire peur des fois.
Et toi, tu es adeptes du « Accroche-toi Moi, aujourd’hui on panique ! » ?
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Les Commentaires
Sinon, dans le genre qui fout la frousse moi c'est de doubler un camion quand il pleut beaucoup. Perso, j'ai le cœur à cent à l'heure!! Après ça va mais pendant je m'imagine que c'est la fin en me disant que ce serait une mort vraiment pourrie, un peu genre de glisser dans la douche!
Il y a aussi, en moins dramatique, s'endormir dans le train (bus, métro) et avoir peur qu'on nous ait volé nos affaires et aussi le coup de se réveiller en sursaut en croyant qu'on a louper l'arrêt. Là tu regardes tout autour de toi (avec de la bave sur le coin de la bouche, sinon ce n'est pas drôle) pour voir s'il y a encore du monde, tu regardes par la fenêtre si tu ne vois pas une pancarte ou si tu reconnais le paysage (s'il fait nuit t'es foutu), c'est le gros stress total jusqu'à ce que tu entendes l'annonce de ton arrêt!