Article initialement publié le 14 février 2013
Il existe des parenthèses glorieuses dans nos vies, des instants de bravoure où l’on est fier de soi, des temps d’exception… et il y a les autres moments. Ceux dont on cacherait volontiers l’existence à nos proches, voisins, camarades, collègues, animaux de compagnie.
Des moments où on se sent un peu beaucoup ridicule. Des instants où maladresse, étourderie et bêtise se sont donné rendez-vous. Je parlerais uniquement de ces derniers.
Bien sûr ces moments sont plus nombreux que ce que l’on voudrait bien l’avouer. Mais pour ma part, j’ai arbitrairement décidé de vous relater cinq instants peu glorieux de ma courte vie, ceux qui m’ont fait soupirer « Ah bah bravo ».
Ouvrir ma porte au facteur entourée d’une seule serviette de bain
À peu près.
Non vous n’avez pas une DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), ni même un petit début de presbytie précoce…
Eh oui, j’ai déjà ouvert la porte de chez moi, entourée d’une seule serviette de bain, à mon facteur. Rassurez-vous, la serviette de bain n’a pas glissé de mon frêle torse comme dans une mauvaise scène de comédie américaine.
Mais cette légère imprudence m’a tout de même valu
un bon petit moment de honte, spécialement grâce au regard lubrique surpris du jeune homme.
À ma décharge, je ne pensais pas qu’il s’agissait du facteur qui m’apportait le colis que j’attendais depuis quelques jours, mais d’une amie qui arrivait chez moi avec un peu d’avance, d’où ma précipitation à lui ouvrir la porte.
À ma charge, j’aurais DÛ décrocher mon interphone avant d’appuyer sur le bouton d’ouverture. J’aurais DÛ regarder par le judas s’il s’agissait bien de mon amie au lieu d’ouvrir sauvagement en toute confiance, et en tenue légère, la porte de chez moi.
La morale de cette petite histoire ? Toujours être prête à l’avance pour recevoir ses amis, toujours demander qui sonne chez soi, et toujours regarder par l’œilleton de porte avant d’ouvrir son home sweet home afin d’éviter de passer pour une exhibitionniste nymphomane…
Mettre du gel lavant pour les mains sur ma brosse à dents
J’ai toujours eu une hygiène dentaire irréprochable. Même très fatiguée, même s’il est très tard, je prends toujours quelques minutes pour m’adonner au sacro-saint rituel du brossage énergique de dents.
Et c’est ainsi que, très endormie un soir après une petite fête entre amis, j’allume la salle de bains, je me dirige en automate vers le lavabo, j’empoigne ma brosse à dents et… j’appuie sur la pompe du gel lavant pour les mains après avoir placé ma brosse à dents dessous.
Et là, je réalise l’ultime erreur. Non, mon gel lavant pour les mains n’est pas multifonctions. Non, il ne fait pas 2 en 1. Non, il ne protègera pas mon émail mieux que mon dentifrice habituel.
Je suis bonne pour un nettoyage complet de ma brosse à dents à 3h du mat’. Et j’allais oublier : le gel lavant pour les mains, il était « senteur pamplemousse », et je n’ai pas de brosse à dent de rechange, celle-ci étant quasi-neuve… Miam.
Oublier de changer le thermostat de la machine à laver après une machine de draps
Vous l’aurez compris, je suis parfois étourdie.
Dans la série des petites loses du quotidien, il m’est déjà arrivé d’oublier de changer le thermostat de la machine à laver après avoir fait une grosse lessive de draps et de serviettes de bains, et de le laisser sur 60° alors que je lançais consécutivement une lessive de petits lainages adorés et chéris. Vous imaginez déjà le résultat : rétrécis, et donc importables, mes jolis pulls…
Et bien sûr, c’est le genre de choses que je n’oserai jamais raconter à ma mère, elle, la déesse de la lessive, elle qui m’a tout appris avec sa machine à laver Candy qui a 25 ans, elle qui a toujours trié le blanc et les couleurs comme personne, elle, qui n’a jamais connu aucun impair en matière de lessive…
Maman, si tu me lis, je m’excuse de ne pas être à la hauteur de la transmission quasi-divine du savoir ancestral du fonctionnement de la machine à laver que tu m’avais pourtant légué.
Me tromper de station de métro/tramway/bus/pousse-pousse
Comme on ne change pas une équipe qui perd gagne, et que ni ma maladresse, ni mes étourderies ne vont disparaitre du jour au lendemain, le panel des merditudes de mon quotidien serait incomplet si n’y figurait pas une erreur de direction, un itinéraire raté ou une confusion dans les moyens de transport.
Au palmarès de ces moments glorieux où je me suis déjà insultée, traitée de crétine ou tapé sur la cuisse (oui j’aime bien me frapper, c’est rigolo…), il m’est déjà arrivé, et ce plusieurs fois (sinon c’est pas marrant), de louper ma station de métro/tramway de deux ou trois arrêts.
J’ai fréquemment des écouteurs sur mes mignonnes petites oreilles, et j’aime bien profiter de mon petit monde intérieur dans les transports en commun, entretenu par des morceaux de musique qui correspondent à mon humeur du jour. Et parfois je me laisse aller à mes rêveries…
« Tiens on est déjà à Boutonnet… Ah zut, je devais m’arrêter à Léon Blum » . C’est juste trois stations avant, et je suis déjà grave à la bourre. BRAVO LE VEAU !
Marcher 3 kilomètres avec une entorse au pied
Ah l’adolescence, son trop-plein d’hormones, son énergie quasi-inépuisable, son insouciance et sa stupidité sans borne…
J’avais 17 ans, deux pieds gauches, des chaussures qui ne tenaient pas bien la cheville et la tête en l’air.
Comme tous les soirs, je rentrais à pied à la maison et prenais un petit raccourci (soit-dit en passant, ce charmant petit raccourci est en réalité un coupe-gorge mais à l’époque je n’avais pas réalisé).
Le pied léger et l’œil vif, je descendais les escaliers quand soudain… Non je ne rate pas une marche. Non, je ne me vautre pas dans les escaliers pour les dévaler. Mieux que ça ! Je pose mal mon pied sur l’une des marches (eh ouais, rien que ça) et… crac. Entorse ! Je pense qu’il s’agit là du cas d’entorse le plus pitoyable qui soit.
À l’époque j’avais reçu une cabine téléphonique un téléphone portable en cadeau pour mon anniversaire. Je le sors de ma poche, et là… c’est le drame. Plus de batterie. Que faire ?
Rester assise sur une marche en attendant le chaland ? (Je me félicite avec le recul de ne pas avoir choisi cette première option, j’aurais pu choper une maladie au contact des préservatifs usagés, seringues douteuses et tessons de bière qui jonchaient le sol : un endroit très joli.)
Essayer de ressusciter (en vain) mon portable à la vile batterie déficiente avec un bout de ficelle et deux branches d’arbrisseaux ? (Je me félicite aussi de ne pas avoir choisi cette seconde option : je n’ai pas le talent de MacGyver.)
Eh ben non, j’ai pris mon courage à deux mains, ou plutôt à deux pieds, et j’ai parcouru les 3 kilomètres qui me séparaient de ma maison à pattes.
Bien sûr, j’ai mis le double de temps que d’habitude, bien sûr je me suis pris un savon par ma mère à mon retour pour « avoir traîné sur le chemin » et « ne pas avoir répondu au téléphone » (je vous vois vous marrer derrière votre écran et c’est pas gentil) et bien sûr, ma cheville a enflé sévère et j’avais un hématome de la taille d’un œuf de pigeon… Ah bah bravo !
La prochaine fois, je vous parlerai dans une seconde partie de la fois où j’ai déjà cassé ma clé dans la serrure de chez moi et où j’ai dû passer la nuit sur le palier, et d’autres moments pitoyables de grand génie.
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