Il arrive que dans certaines situations, nous finissions par jouer à la drama queen. Rien de grave : personne ne te le reprochera. Le craquage de slip n’est pas une question de genre, ni de personnalité, c’est juste quelque chose de normal. On ne pète jamais un écrou pour les mêmes raisons que son voisin, ce qui est plutôt rassurant (nous sommes uniques) et divertissant (le craquage de slibard en canon est très amusant à observer de l’extérieur). Revenons donc ensemble sur ses moments où on en fait parfois trop, où on extrapole. T’as plus qu’à piocher ce qui te concerne.
Quand on rompt
Bon, ok, les ruptures, qu’on soit du côté de celui/celle qui part ou qui reste, c’est pas simple. C’est même carrément chiant. J’en ai vécu quelques-unes et c’est vrai que j’ai moyennement apprécié, dirons-nous. Chaque fois je me disais que je ne m’en remettrais pas, que le manque serait trop fort et tout et tout. J’avais tort : parfois, il arrive à certaines personnes de sous-estimer leur propre force et de surestimer les sentiments qu’elles ont pu ressentir. Alors que, bon, il n’est pas rare avec le recul de se rendre compte que l’ « ex » n’était pas forcément meilleure qu’un-e autre. En plus, quitter ou être quittée donne une bonne excuse pour écouter du Mariah Carey, du Gloria Gaynor et du Patricia Kaas en chouinant pendant quelques heures (même si à mon avis, personne n’a besoin d’excuse pour faire du bien à ses oreilles avec un peu de caca).
Triste Jigéhel est triste.
En définitif, une rupture, c’est chiant, mais c’est comme une bonne gastro : ça dure pas forcément très longtemps. Et quand on le sait, ça rassure un peu.
Quand on est malade
Tiens, en parlant de gastro : le potentiel drama queenien du vilain virus est absolument incroyable. Une gastro, c’est l’occasion d’ouvrir les vannes, et pas seulement parce que tu n’as plus de sphincter le temps de quelques heures. Quand on est malade, on a tous les droits, et il serait bien dommage de ne pas en profiter. On peut crier qu’on va mourir, on peut demander à ce qu’on nous rapporte à manger, on peut délester nos vessies à même nos draps en prétextant qu’on n’avait pas assez de forces pour se lever, ce genre de trucs.
Être malade de temps en temps, c’est la vie. Je suis pour. D’ailleurs, depuis ma gastro de Noël, je m’ennuie un peu et je me sens triste, très triste, quand je demande un service un peu abusif et qu’on me répond par un regard accusateur qui dit, en substance « Assistée. Tu es la lie de l’humanité ».
Prends donc exemple sur Sheldon qui profite de sa grippe pour se faire palper le ventre par Penny.
Parler politique
Souvent, j’ai voulu parler politique avec des gens qui n’avaient pas les mêmes opinions que moi – mais alors VRAIMENT pas. Parce que ceux qui sont à peu près du même bord politique que moi mais avec qui je suis en discorde sur un point, ça passe. En t’engageant dans une discussion avec quelqu’un qui a des idées politiques extrêmement loin des tiennes, c’est ta paix intérieure que tu mets temporairement de côté. Et tu peux potentiellement te retrouver à articuler comme Denis Brogniart, feignant de rester calme alors que ta veine du cou est sur le point d’exploser.
Dans ces cas-là, tu en fais trop, tu te fais du mal : tu tentes de garder son calme alors qu’un petit enfant perdu aux Galeries Lafayette pleure en toi. Et puis non, vraiment, sachant qu’il y a des chances pour que tu finisses par hurler en faisant de grands gestes avec les bras tout en criant sur la personne avec qui tu es dans l’incapacité de débattre, les cheveux défaits, la mine confite, mieux vaut éviter de s’engager dans la conversation. Moi, c’est simple : quand j’entends quelqu’un dire « ce genre de personnes mérite la peine de mort », je souris bêtement, je ferme mon cerveau, je m’imagine nue au galop sur un poney rose et je chante du Britney Spears intérieurement.
Ne te lance pas dans cette aventure du débat : laisse ça aux député-e-s, car c’est à croire qu’ils et elles aiment s’écharper sur des sujets sensibles. En fait, dis-toi que c’est plus ou moins comme si tu brassais du vent avec tes bras en écoutant une chanson d’Eve Angeli en boucle : c’est fatigant, éprouvant, et puis ça sert pas à grand-chose.
Jouer à un jeu (et y perdre)
Tu fais partie des gens dit « mauvais joueurs » ? Gimme five ma soeur. Une partie de Trivial Pursuit que je ne gagne pas, et c’est un peu comme si je venais de réaliser que j’avais vendu ma mère contre un bol de Chocapic (alors que j’aime même pas ça, les Chocapic). Ça me rend triste, ça me fait sortir de mes gonds, ça fait ressortir toute la mauvaise foi que j’ai en moi.
Car être mauvais joueur et perdre, c’est ouvrir grand la porte de la drama queen qui gît en chacun, en chacune d’entre nous. C’est d’un coup passer du stade de « personne normale » à celui de « chien enragé avec la bave qui mousse au coin des lèvres ». C’est aussi risquer de perdre famille et ami-e-s, car qui me bat à mon jeu de société préféré se voit dans la seconde suivant sa victoire affublé-e par moi-même des pires vices de la Terre. J’en profite alors pour régler des comptes qui n’existent pas et je me retrouve seule, abandonnée de tous.
L’avantage, cela dit, c’est que sans ami-e-s, je n’ai pas d’adversaire potentiel au Trivial Pursuit et suis de ce fait obligée de gagner.
Et toi, quels sont les moments où tu craques ta culotte-mais-sévère-quoi ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Et plus j'en parle, plus je m'énerve
Du coup, quand il arrive qu'en fait, je me rende compte que la personne en question ne mérite pas tant de haine, bah j'ai toujours un peu de mal à décrocher de cette première impression (plus ou moins) foireuse (c'est arrivé une fois) (mais en vrai je l'aime toujours pas)