Les deux fils de Richard, récemment séparé de sa compagne, passent une bonne partie de leur temps devant leur ordinateur, tant à converser sur Internet qu’à faire des dessins avec tout un tas de caractères. Justement, un jour, l’un des deux imprime ce qu’il vient de faire et le montre à son frère. Ca ne ressemble pas à grand chose, des signes dans tous les sens : eux, leur environnement, leur entourage. « Moi, toi et tous les autres ».
L’affiche annonce la couleur : rose. De même que la chambre de Christine Jeperson, l’héroïne… si l’on peut dire. Parce qu’il n’y a pas vraiment de personnage principal, juste ce petit groupe, ce voisinage, tous plus ou moins en relation les uns avec les autres. Moi, toi et tous les autres est un petit bout de vie dans ce coin qu’on croirait presque à part tant il est joli.
Parce que tout est joli, là-bas. Ce que chacun fait, ce que chacun vit, et surtout la façon dont ils voient les choses. Notamment en ce qui concerne Richard, vendeur de chaussures qui rencontre justement Christine, artiste, assez vite captivée par le jeune homme. Chacun voudrait un peu de poésie dans sa vie, que les choses changent pour ce à quoi on ne s’attend jamais ; Richard l’explique en disant, par exemple, « I want my children to have magical powers« , fort jolie phrase qui traduit tout ce qui est joli dans ce film. Ce besoin de poésie qu’a chacun, que Miranda July nous offre avec sa jolie histoire. Et pas seulement, d’ailleurs, si l’on en croit son site Internet, Learning to love you more, qui dans la lignée du film, permet à qui veut de s’arrêter sur le quotidien, sur ce à côté de quoi on passe tous les jours sans y accorder d’importance. Pour y trouver tant de poésie, tant de jolies choses. Pour tout ce qui aide à mieux vivre.
Mieux vivre, comme grâce à ce film dont il est, finalement, difficile de parler, tant ce qu’il procure est impossible à recréer. On sort du cinéma, après avoir vu Moi, toi et tous les autres avec un sourire aux lèvres. Ce qui est joli, qu’on oublie bien souvent, Miranda July nous aide à ne pas l’oublier.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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