Tendresse et délicatesse aujourd’hui avec l’album Moi devant, écrit par Nathalie Brun-Cosme et illustré par Olivier Tallec, aux éditions du Père Castor.
Il y a d’abord Léon, l’espèce de grande boule de poils qui ouvre la marche. Il est suivi de Max, le jeune garçon, et de Rémi le petit lapin, qui leur emboîte le pas. Léon est le plus grand, il connaît les dangers, et surtout, il sait s’arrêter au feu rouge : c’est pour ça qu’il est devant. Seulement, le problème avec le grand Léon, c’est qu’il cache la vue aux deux autres… Alors il leur raconte tout ce qu’il voit : les paysages, le ciel, la ville.
Mais un jour, Max a lui aussi envie de voir tout ça. Alors il passe devant Léon, et découvre de ses propres yeux les paysages qu’on lui décrivait et qu’il se contentait jusqu’à maintenant d’imaginer.
Un matin, c’est au tour de Rémi d’en avoir marre d’être derrière, parce que Léon ne lui raconte pas d’histoires, contrairement à ce que faisait Max. Alors il passe devant les deux autres et se sent pour la première fois bien plus grand qu’auparavant. Ce sentiment est hélas de courte durée… Heureusement, Max n’est pas loin pour le rassurer, et puis Léon est toujours là pour écarter tous les dangers.
Les trois compères finissent leur marche tous les trois les uns à côté des autres, et réalisent que c’est bien mieux comme ça.
Moi devant est un album tout doux comme je les aime, qui à partir d’une histoire simple raconte les liens forts qui unissent les êtres.
On y lit le triomphe de l’entraide, de l’amitié, et l’harmonie entre les générations. Rémi, le plus petit, apprend doucement à grandir dans l’ombre protectrice et rassurante des plus grands, qui ont su lui faire confiance et l’encourager à aller de l’avant. L’album est une jolie réflexion sur la place de chacun et du rôle que l’on assume vis-à-vis des autres, des plus jeunes surtout, que l’on protège autant qu’on les aide à s’émanciper.
Moi devant est un album d’une irrésistible tendresse, qui donne une furieuse envie de faire des câlins à tous les personnages, et particulièrement à cet espèce de gros chien rose fluffy à souhait. On se sent comme lové dans du coton en faisant défiler les pages, et plongé dans une atmosphère rêveuse aux couleurs pastels.
Les illustrations nous embarquent pour un sacré périple aux allures de petite balade autour du monde, en commençant par Paris, puis en passant par Londres et New York, par la savane et la jungle.
Moi devant est un album délicat, rassurant, malicieux, pour tous les enfants qui ont envie de grandir, ceux qui en ont un peu peur, et ceux qui ont envie de se rappeler comment c’était.
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