Oui, oui, ouiiiiiiiiii ! Comme j’ai eu récemment la confirmation qu’Oasis savait encore sortir de bons albums, voici celle que le rock français a encore des ressources. Mais sérieusement, ceux qui en doutaient ne devaient pas beaucoup sortir de chez eux – ou ne pas aller assez souvent sur MySpace – car des groupes de rock français qui ont de la gueule et qui avancent sans les médias à leurs côtés, il y en a des tas, et pas seulement à Paris. Neïmo vient de Paris, ce sont quatre mecs qui ont sorti un premier album auto-produit, From Scratch, qui les a fait connaître du milieu ce qui leur a permis de tourner, et d’acquérir l’expérience nécessaire pour sortir un second album qui sent bon la Grande-Bretagne, les Smiths et les Bloc Party pré-Intimacy. Ouiiiiii !
Il s’agit maintenant de parler de Moderne Incidental sans avoir un ton condescendant (comme il est trop facile d’avoir quand la chroniqueuse parle d’un groupe de sa nationalité) et sans les comparer aux BB Brunes. Argh ! Oublie tout de suite ces derniers mots, la musique de Neïmo est bien différente, bien plus recherchée, et toruvant ses influences chez des groupes comme les Smiths, Blondie, Gang of Four et plus récemment, Bloc Party, Strokes ou Arctic Monkeys. Oui, carrément. Ils tapent parfois même plus haut que ces trois là.
Aucun complexe d’infériorité par rapport aux groupes anglais ou américains, Neïmo balance la sauce, à base de riffs accrocheurs et de mélodies travaillées au corps. Bruno Alexandre chante évidemment en anglais, le français n’allant pas du tout avec la musique que ses compagnons, Camille Troillard (guitare), Matthieu Joly (claviers) et Alexis Hadefi (batterie), distillent avec une assurance et une maturité qui étonne. Et quand on apprend que tout ce beau monde est français, on se réjouit. Certes, ils ne révolutionnent pas (encore) le rock, mais on ne demande pas aux rockeurs français de le faire (d’ailleurs on ne leur demande rien du tout, on est qui pour leur demander de faire quelque chose, sérieux ?), on veut juste entendre de la bonne musique.
Et ce Moderne Incidental nous en propose du début jusqu’à la fin. Douze pistes de bon rock indie foutrement dynamique et incisif, qui sait se faire personnel et bien poppy comme il faut sur Johnny Five, single imparable. L’album s’ouvre toutefois sur Can You Call Me qui donne tout de suite le ton : guitares en avant toute ! Bruno Alexandre n’a pas d’accent français – merci, merci beaucoup – et si la musique sonne très british, c’est très loin d’être du copié-collé : lançant des ponts entre la new-wave et la pop des 80s, l’indie-rock des années 2000 et le punk des 70s, Neïmo a réussi à me faire penser du bien d’eux tout au long de ce Moderne Incidental. Même pas de “tiens, celle là est moins bien que les autres” ou “oui, là ils copient sauvagment untel” ou bien “putain mais il raconte des conneries, là”, non, rien de tout ça.
Les mélodies sont bonnes, voire très bonnes : Lines et Something In Common n’ont rien à envier aux Smiths, Johnny Five renvoit les Razorlight à leurs études de tubes pop-rock imparables, Diamond Lane me fait penser au Teen Age Riot de Sonic Youth tandis que The Hourglass est un vrai petit bijou rock extrêmement raffiné. Ce qui se dégage de Moderne Incidental, c’est de la maturité et de l’excellence. Ca ne devrait pas surprendre car Neïmo est dans le milieu depuis plusieurs paires d’années déjà. On aurait presque oublié que c’est souvent ce qu’il faut pour trouver sa personnalité, et la confiance en soi qui permet de sortir… un excellent album qui trouvera sa place dans mon iPod, et crois-moi, c’est assez rare pour le faire remarquer.
Je te propose d’écouter Johnny Five, en live. Tu peux aussi retrouver une version acoustique dans les sessions acoustiques de madmoiZelle, mais personnellement je préfère celle que je te propose ci-dessous :
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Les Commentaires
Moi non plus ! Fab m'avait filé le lien, j'avais trouvé ça mou. Il a eu la bonne idée de m'envoyer l'album