J’ai découvert ce concept grâce à Teen Vogue, qui en ce moment parle de sujets relatifs à l’avenir de la mode en parallèle avec l’urgence climatique.
Les contenus sont regroupés avec le hashtag #FashionCrisis sur leur site Internet.
Et l’un des sujets de ces papiers a particulièrement attiré mon attention…
Il s’agit de la mode digitale. Non pas de la mode qui entre en lien avec la technologie, les nouveaux tissus hyper hight-tech, compostables ou autres…
Mais bien de la mode purement virtuelle. Des vêtements qui ne sont pas portables. En résumé, des retouches photos, mais réalisées par des designers !
La mode digitale, c’est quoi ?
Au lieu d’utiliser la technologie pour vendre un vêtement physique, les vêtements digitaux plaident en faveur de la tenue non-portable.
Tout comme un filtre, ces « vêtements » n’ont le potentiel d’exister qu’en ligne, en dehors du cycle de vie des vêtements.
Il est vrai que beaucoup de tenues portées par les influenceuses et influenceurs mode ne sont pas exactement des tenues portables dans d’autres circonstances qu’une simple photo Instagram.
Ce sont finalement des sortes d’œuvres d’art.
Et pour une photo immatérielle, est ce qu’il y a vraiment besoin d’avoir recours à tout un tas de pièces, à une production de vêtements qui va dépenser beaucoup d’eau, exploiter des travailleurs au bout du monde et tout le tintouin ? Pas vraiment.
Il y a d’autres solutions, et la mode virtuelle en est une.
Certains métiers tournent autour de l’image Instagram, et certaines tenues n’en sortent en fait jamais !
C’est là que le concept de mode digitale paraît plus que pertinent.
Les collections de mode virtuelles se multiplient
Tout à commencé avec Carlings, un détaillant scandinave qui, en 2018, a publié sa première collection de vêtements numériques, composée de 19 pièces unisexes et taille unique.
Le concept était de porter un seul et même t-shirt, qui pouvait prendre de multiples designs grâce à un filtre spécial, accessible seulement pour les acheteurs dudit t-shirt.
C’est une opération qui a connu un franc succès et les stocks se sont vidés en quelques jours.
Les pièces ne coutaient que entre 10€ et 30€ et tous les bénéfices ont été reversés à WaterAid, une organisation travaillant sur l’assainissement des eaux dans les pays qui ont difficilement accès à l’eau potable.
Lisa Anckarman, une influenceuse Instagram, a porté l’un de ces t-shirt et posté la photo sur son compte.
Ses abonnés ont selon elle beaucoup apprécié, et lui ont laissé plein de commentaires « remplis d’excitation et de curiosité ».
Elle confie à Teen Vogue :
Pour moi, cela pourrait être une manière simple et écologique de montrer ma créativité et mon style futuriste.
Je connais beaucoup d’influenceurs qui seraient intéressés à utiliser des vêtements numériques s’il y avait des moyens faciles de les utiliser.
Une application où vous pourriez choisir parmi différentes marques serait formidable.
Louis Vuitton avait déjà utilisé un mannequin virtuel pour faire la promotion de l’une de ses collections, mais les vêtements étaient également disponibles physiquement à l’achat.
Récemment cependant, la marque a créé une collection pour League of Legends complètement digitale cette fois, à l’occasion du Championnat du Monde de League of Legends 2019.
À noter que la marque a AUSSI sorti une collection physique sur le même thème ensuite.
Jeremy Scott avait également réalisé toute une collection exclusivement pour les SIMS 4, disponible dans le pack Moschino.
Si nous n’en sommes pas encore à des marques qui commercialisent uniquement du digital, c’est un premier pas vers une manière potentiellement complètement novatrice de consommer la mode !
La mode digitale comme œuvre d’art et non comme produit
Cependant, les quelques designers qui produisent de la mode digitale n’ont en fait pas forcément pour but d’en faire profiter les influenceurs et influenceuses…
C’est le cas de la marque Happy99.
La marque Happy99 a lancé sa première chaussure numérique en 2018.
Les fondatrices créent des collections physiques, mais leurs chaussures sont uniquement digitales.
En revanche, elles les considèrent comme des œuvres d’art et ne sont pas intéressées à éditer des photos Instagram pour les clients.
Happy99 se sert de ses chaussures virtuelles pour construire l’identité de la marque.
Nguyen, l’une des créatrices, explique :
Toutes nos chaussures sont dans un sens « réelles ». S’agit-il de produits physiques consommables ? Non.
Mais de la même manière que les gens aiment une photo, s’engagent avec elle, la commentent et la partagent avec leurs amis, ils ont consommé le produit.
La mode digitale est-elle l’avenir de la mode ?
Des vêtements eco-friendly et engagés, c’est possible avec le digital. Cela coûte moins cher de faire une seule pièce, puis de lui mettre des filtres plutôt que de créer toute une collection.
Tout cela est bien sur toujours dans l’optique de porter des vêtements « pour Instagram ».
En ce qui concerne l’initiative de Carlings, ça fait sens, puisqu’il s’agit finalement de divulguer un message. Et quoi de mieux qu’Internet pour atteindre le plus de personnes possible ?
Je pense néanmoins que beaucoup de gens aiment encore s’habiller dans la vraie vie, et pas que pour Instagram.
Même si parfois, la perspective de poster ton outfit sur Insta te motive davantage à t’habiller avec style.
Cela dit, je trouve que ce serait un peu dommage si ça se démocratisait trop.
C’est étrange à dire, mais je pense que si une application propose des vêtements parmi lesquels il est possible de choisir, et donc une sélection limitée…
On se retrouverait un peu comme des SIMS, et tout le monde serait habillé pareil.
Tout le monde pourrait alors être hyper stylé facilement sans se casser la tête à trouver une tenue, et je pense que ce ne serait pas une bonne nouvelle pour les influenceurs pour qui créer des tenues est le métier, puisqu’ils seraient vite rejoints par des milliers de concurrents…
Qu’est-ce que tu en penses, toi ?
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