Si tu veux partager ton expérience d’un pays, d’une ville, d’un aspect culturel (objet, tradition, plat, fête etc.) qui t’a marqué au cours d’un voyage, écris-moi à cette adresse : jaifaitca [at] madmoizelle.com !
Je m’appelle Agathe, j’ai 26 ans et je suis partie en novembre 2017 au Népal, puis au Sri Lanka avant d’arriver en janvier 2018 en Inde.
Il y a 5 mois, je retrouvais un ami à Hampi dans l’état du Karnataka situé dans le sud-ouest de l’Inde.
À lire aussi : REPLAY — Pourquoi (et comment) partir seule en voyage ?
Il était parti lui aussi depuis plusieurs mois. L‘Inde nous offrait de nouvelles perspectives incroyables.
Itinéraire d’un voyage en Inde
Un matin comme les autres, bercés dans ce paysage quasi irréel, la conversation avec mon ami devint de plus en plus intéressante.
Nous décidâmes d’acheter pour quelques roupies une vieille mobylette au loueur du village pour voyager avec.
Après quelques rapides essais et une courte négociation, nous étions propriétaires d’une vieille TVS 70CC que l’on s’empressait de repeindre sous les regards interloqués d’autres voyageurs.
« Vous connaissez l’état de la circulation en Inde ? » nous a-t-on dit, ou encore : « À deux là-dessus c’est impossible… »
On était libres, peu importe ce qu’il se passerait. L‘aventure nous tendait les bras !
Alors on a traversé le Karnataka du Nord au sud, campé dans des immeubles en construction, dans un camp de réfugiés tibétains, dans des écoles.
On a été invités chez des gens très agréables et ravis de nous recevoir, on a traversé des réserves naturelles avec un litre d’essence dans le réservoir, croisé des éléphants sauvages…
La mobylette a tenu le coup et je l’aimais un peu plus chaque jour.
J’ai partagé 1000 km avec Théo et parcouru 5 000 de plus, seule, à travers une multitude de régions telles que Kerala, le Tamil Nadu et l’Andra Pradesh, le Telanga, le Maharastra, Utar Pradesh…
Je ne pouvais pas me douter de tout ce que j’allais vivre.
Voyager seule en mobylette
Voyager en mobylette curieusement ça inquiète les Indiens, certains d’entre eux m’ont déjà dit que « l’Inde est un endroit dangereux ».
On me regardait comme une extraterrestre.
En Inde, énormément de gens se déplacent à mobylette et tout le monde sait réparer ce type de deux-roues.
Un jour, un petit de 11 ans m’a aidé à nettoyer le carburateur à Sitapur sur la route entre Varanasi et Rishikesh.
En revanche, quand la mobylette s’arrêtait au milieu de nulle part, dans les zones moins peuplées mon cœur s’arrêtait de battre quelques minutes.
Dans ces moments-là, je cherche de l’aide, parfois en quelques minutes. Quelques fois il faut marcher sous le soleil pendant plusieurs kilomètres pour trouver un garagiste.
Ou alors je dois faire du stop pour aller chercher un bidon d’essence.
Mais en général, chaque obstacle de ce type débouche sur une rencontre, une invitation dans une maison, ou un tchaï à partager (thé noir indien souvent très sucré, nldr.).
J’ai passé beaucoup de temps chez les garagistes.
Je les observais s’activer autour de ma mobylette et je parvenais parfois à comprendre d’où la panne pouvait venir.
Et puis ma mobylette rose ne passait pas inaperçue. J’entendais souvent des exclamations sur son passage.
Elle faisait tourner les têtes et m’ouvrait aux rencontres.
Elle était un parfait prétexte pour engager la conversation, partager mes histoires et écouter celles des autres.
J’aimais beaucoup observer la surprise sur les visages quand j’énumèrais toutes les villes que j’ai traversées et les kilomètres que j’ai parcourus.
Les obstacles du voyages en mobylette
Tous les jours une nouvelle aventure s’offrait à moi.
L’Inde me fascine, m’émerveille, m’effraie, me fatigue aussi quelques fois.
J’ai enchaîné les kilomètres jusqu’à en perdre le compte, avec rien d’autre que mes pensées pour m’occuper l’esprit. J’étais bien forcée d’affronter tout ce qui me venait en tête.
Les voyages en solo sont pour moi une forme de thérapie personnelle.
J’ai dû surmonter des problèmes toute seule, comme la fois où je me suis retrouvée sur la route de Benares à Rishikesh, séparées par une distance de 800 km.
Le troisième jour sur la route, la mobylette s’est stoppée sur la voie rapide.
J’ai dégoté un premier garagiste. J’ai repris alors la route, confiante, sous le soleil. Cinq kilomètres plus tard, mon engin s’est arrêté…
Je parvins à retrouver un garage, je parcourus encore 5 km, nouvelle panne, nouveau garagiste, encore 5 km…
Ce jour-là, j’ai cru que ma mobylette allait rendre son dernier soupir.
J’étais bien embêtée, surtout que personne ne parlait anglais dans le coin…
Ma plus belle rencontre grâce à la mobylette
Heureusement, à ce moment-là, je suis tombée sur Mishra, qui reste l’un de mes meilleurs souvenirs de ce voyage.
Il a repéré ma mobylette toute rose et a tout suite discuté avec moi.
Il m’a ensuite accueillie avec son fils de 15 ans, pendant plusieurs jours.
Il a su me remonter le moral alors que je pensais que mon aventure en Inde touchait à sa fin.
Nous avons parlé de méditation et de spiritualité, ainsi que de mon voyage.
Il m’a emmenée avec sa femme et ses enfants à l’orée de la forêt de Naimisha, un lieu de pèlerinage religieux, à une trentaine de kilomètres de Sitapur.
Il y avait aussi un temple nommé Naimisaranya, avec un bassin que l’on appelle Chakra Tirth.
L’eau qu’il contient émane de la rivière de Sarayan et tourne dans le sens des aiguilles d’une montre.
https://www.youtube.com/watch?v=C-7V1V58Gfw
Mishra m’a aussi montré un banian, un arbre sacré sous lequel les quatre Védas auraient été rédigés selon la croyance Hindouiste (les Védas sont des textes sacrés dans la religion hindouiste, ndlr.).
Une fois ma mobylette réparée, je suis repartie avec des images plein la tête et le cœur rempli de reconnaissance et de respect pour Mishra.
Ce voyage et les gens que j’y ai croisés me donnent raison de croire que notre planète est magique et que les voyages sont, de loin, la plus belle école de la vie.
Tu peux suive les voyages d’Agathe sur sa page Facebook, juste ici.
À lire aussi : Je t’emmène à Tripoli, une ville qui se déguste et s’hume avec joie !
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Quand je lis des témoignages aussi extraordinaires sur des voyages atypiques, j'ai envie de me lancer. Et puis ma petite voix de trouillarde vient rire à mon oreille ... Saloperie de pétoche !!