— Publié le 8 juillet 2015
Chez madmoiZelle, on aime beaucoup My Mad Fat Diary. Genre vraiment beaucoup.
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Voilà. Vous aussi, vu le nombre de messages über-enthousiastes postés sur le forum ! Et vous avez bien raison : MMFD, c’est quand même une série sans précédent, qui restera à mon avis inégalée dans se représentation si juste de l’adolescence.
Je parle au passé, car oui : le dernier épisode de MMFD est sorti lundi dernier. Si vous voulez revoir Rae et son gang, il vous faudra faire demi-tour en direction des anciennes saisons…
Mais il nous était impossible de dire « adieu » à cette série sans faire un article de plus. D’abord, parce que c’est pas vraiment adieu : personne n’est jamais à l’abri d’un bon vieux marathon-télé des familles. Ensuite, parce que ce show m’a appris des leçons vraiment importantes. Récapitulons.
L’acceptance de soi
On ne va pas se mentir : c’est plus ou moins le thème principal de la série, parce que c’est le thème principal de la VIE. La phrase qui restera pour toujours avec moi, c’est celle de Kester :
« You can’t spend the rest of your life being afraid of people rejecting you, and you have to start by not rejecting yourself, you don’t deserve it. From now on, people can either accept you for who you are, or they can fuck off. »
Sous-titrage télétexte rien que pour toi baby : « Tu ne peux pas passer le restant de tes jours à craindre que les gens te rejettent, et tu dois commencer en ne te rejetant pas toi-même, tu ne le mérites pas. À partir de maintenant, les gens peuvent soit t’accepter telle que tu es, soit aller au diable ».
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Alors déjà WOW. Si Kester n’était pas fictif (et qu’il ne me faisait pas tant penser au professeur Quirrell) (parce qu’ils ne sont qu’un seul et même acteur) (je sais), je ferais direct un « fantasme de la rédac » sur ce merveilleux humain !
En trois saisons, la série fait passer Rae par les hauts et les bas de l’acceptance de soi. La route était longue, comme elle l’est d’ailleurs pour la plupart des gens. Il n’y a pas eu de moment magique où Rae, tout a coup, a pris conscience de sa valeur. Ca aura pris 13 épisodes, soit exactement 485 minutes, pour y arriver. Et le soulagement, à la 485ème minute, fut immense.
On est tou•te•s dans le pétrin
Une des idées qui est souvent revenue au cours des trois saisons, c’est que Rae n’est pas la seule à souffrir. Sa souffrance à elle se manifeste de manière particulièrement autodestructrice – son combat contre les TOC le montre bien. Mais ses amis le lui rappellent régulièrement : eux aussi ont des problèmes.
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L’épisode que je retiens, c’est celui qui prend la perspective de Chloe. Rae trouve son journal intime, le vole, et Chloe devient la narratrice de l’épisode. On découvre que celle que l’on prenait pour une fille un peu superficielle, sympa mais un peu pimbêche (bref : un personnage cliché), est en fait mal dans sa peau. Elle ne sait pas comment aider sa meilleure amie, ni comment lui parler de ses propres ennuis. Elle est complètement déboussolée… et Rae n’en avait aucune idée.
L’idée, c’est qu’on peut tous avoir l’impression que nos problèmes sont les pires, que personne au monde ne pourrait comprendre ce que l’on se ressent. Mais finalement, les problèmes de Rae et de Chloé ne sont pas si éloignés que ça. Si les réactions diffèrent (Rae se tourne vers l’automutilation, Chloé s’enferme dans des relations amoureuses compliquées, voire dangereuses), le problème initial est le même : elles manquent toutes les deux de confiance en elles.
Un des plus beaux passages de toute la série, à mes yeux, prend place dans ses dernières minutes : Rae parvient enfin à mettre des mots sur ce qu’elle ressent, et ses amis acquiescent en l’entendant… car ils voient exactement de quoi elle veut parler.
Les amis, c’est la vie !
Ah, le Gang… Ses après-midi au pub, ses batailles de ketchup-mayo et ses vannes incessantes. Chloe, Archie, Izzi, Chop et Finn sont l’épicentre de la vie de Rae, et elle est, comme Finn l’explique, la « glu » qui les unit.
Mais le Gang prend vraiment toute son ampleur dans sa dernière saison. On comprend que chaque élément vit sa propre vie, a ses propres ambitions – certains veulent faire de longues études, d’autres comptent se mettre à travailler tout de suite. L’une veut partir, l’autre veut rester. Les six amis n’ont plus besoin du Gang pour survivre, et c’est ce qui le rend encore plus fort.
Quiconque a déjà eu à quitter un groupe d’amis (que ce soit à la fin du lycée ou plus tard dans la vie) connaît exactement ce sentiment doux-amer : ton « gang » à toi ne sera plus jamais le même, il est voué à disparaître… mais rien au monde ne pourra détruire les liens que vous avez créés. C’est précisément cela que la série souligne dans la dernière saison, et elle le fait à merveille, si bien qu’une fois de plus, on sent que la série puise sa force dans la vérité et pas dans le cliché.
Arrive le moment tant redouté. C’est toujours difficile de dire au revoir à une série qu’on a suivie pendant des années – trois, en l’occurrence. MMFD, c’est un phénomène, un petit bijou servi par une actrice principale phénoménale (Sharon Rooney ♥), une bande-son épique et un scénario en béton. Pour finir, je vous propose de lire ce message écrit par la véritable Rae Earl, qui raconte tout ça bien mieux que moi de toute façon.
Et toi, que retiendras-tu de My Mad Fat Diary ? Viens pleurer avec moi dans les commentaires !
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