Mixology faisait partie de ma sélection de nouvelles séries à ne pas louper en ce début d’année. C’était donc tout naturel pour moi de jeter un oeil dessus, histoire de vérifier que je ne t’ai pas conseillé de regarder une bouse, risquant ainsi ta colère et des rites vaudou sur mon âme. Je ne veux pas mourir si jeune, j’ai un chien en bas âge, et puis je dois faire la vaisselle… Vraiment, ça ne serait pas cool de décéder aujourd’hui.
Tout ça pour dire j’ai regardé le pilote de Mixology avec la plus grande attention du monde. Et je ne regrette pas d’avoir pris le risque de finir dans un caveau !
Un scénario original
Mixology, c’est le nouveau quota lolilol des séries de 2014. Pas facile de faire rire avec des idées originales quand tout, ou presque, a déjà été fait. Cette série part avec une base commune à beaucoup de sitcoms : une bande de potes qui cherchent l’amour. Certains ont dit, avant de voir Mixology, que c’était la relève de Friends ou How I Met Your Mother. Mais sa forme est résolument innovante.
La saison 1 se compose de treize épisodes qui dépeindront tous la même soirée. C’est un peu comme 24 heures chrono, mais encore plus rapide ! En soi, c’est déjà une raison de regarder : il s’agit d’un un défi scénaristique.
Un groupe de filles et de garçons ne se connaissant pas forcément vont évoluer pendant toute la saison dans un seul et unique bar, avec l’heure qui tourne, les Tequila frappées et toi pour seuls témoins.
Pour sortir un peu des quatre murs où les dix amis picolent et dragouillent comme des malpropres, la série « triche » en effectuant quelques flashbacks. Ne t’inquiète pas, ils n’arrivent pas comme un cheveu sur la soupe et sont très bien intégrés dans une narration introduite via une voix off. Là ou je pensais qu’ils seraient peut-être un peu lourdingues, je me suis aperçue qu’ils apportent une fluidité à l’épisode et un contexte qui aide le comique à se mettre en place. J’avoue, on peut y voir une petite (grosse ?) influence venue de Barney Stinson et ses lotos.
Mais ce serait dommage de renoncer pour si peu.
J’en connais une qui va avoir des gaz.
Les scénaristes de Mixology sont les mêmes que ceux de Very Bad Trip ! Tu peux donc t’attendre à du lourd et du surprenant pour la suite, du genre « regardez sur le toit en premier s’il manque quelqu’un ».
Un format court, un rythme soutenu
La mode est aux séries qui te prennent, te collent à ton canapé avec du double-face et ne te relâchent qu’une heure après, à demi-morte — dis merci à ce fourbe de cliffanger. Les séries sont faites comme des films beaucoup plus long et riches que ceux qu’on voit au cinéma. T’atteler à en regarder une implique un amoindrissement de ta vie sociale, une prise de poids d’environ dix kilos (il faut bien compenser la mort de tes personnages préférés) et un affaissement de ton canapé de cinq centimètres en moyenne. Les séries sont chronophages. À partir du moment où tu te prends au jeu, tu ne peux plus t’arrêter.
Ça fait donc du bien, parfois, de s’éloigner un peu de ces longs formats pour quelques chose de plus rapidement expédié. Pour regarder Mixology tu n’auras pas besoin de poser de RTT ni de prévoir de provisions à l’avance, car un épisode ne dure que 22 minutes !
En général les sitcoms ne durent pas plus longtemps. Peut-être qu’au-delà de ça, ton cerveau sature ? Peut-être qu’au bout d’un certain temps tu ne trouverais plus ça drôle du tout et que tu finirais par ressembler à la belle-mère de Cendrillon ? Ou pire, peut être que tu serais bonne pour passer la fin de ta vie à Briarcliff, histoire de te balancer de gauche à droite sur une chaise jusqu’à la fin de tes jours ?
Je me contenterai de vingt-deux minutes, donc.
Devant Mixology, tu n’auras vraiment pas le temps de t’ennuyer. En plus, le rythme est hyper soutenu. Les personnages parlent vite, comme dans une vraie conversation. Les profils se croisent et s’entrecroisent, se choquent et s’entrechoquent. Tu passes d’une personne à une autre en quelques minutes, ce qui donne une sensation d’effervescence totale. Ce n’est plus simplement un bar d’où on entend un brouhaha constant, mais un endroit où tu peux t’immiscer dans chaque conversation. La vie, la vraie, quoi.
Elle vient de remarquer qu’une veine a éclaté dans son oeil droit, pendant qu’il se demande où cette fille a bien pu apprendre à gérer autant la choré de Las Ketchup, et que la troisième lève bien haut son verre pour montrer à son ex qu’elle survit très bien toute seule. Fiou.
De fortes personnalités qui s’entremêlent
Comme la série ne repose pas sur une intrigue complexe, il faut des personnages expressifs et intéressants pour compenser. Pour l’instant Mixology semble se débrouiller plutôt bien.
Ils ont (presque) tous entre vingt et trente ans, sont (presque) tous à la recherche de l’amour et ne se connaissent pas forcément. Il y a le groupe de collègues, les filles qui attendent une conquête dénichée sur Internet, le pauvre garçon atteint du syndrome post-rupture ou encore le barman qui a tâté du minou.
Certes, c’est plein de clichés, mais le ton est tellement drôle et sans retenue que finalement, il est possible de faire avec. Ajoute à ça une bonne dose de références pop-culture et ça donne de vrais bon dialogues, assez cocasses et réalistes pour arriver à te remonter les commissures des lèvres.
Les acteurs et actrices sont tous un peu trop beaux pour être vrais, mais c’est toujours comme ça à Hollywood… Même Lizzie McGuire était une vaste fumisterie à l’époque — eh ouais, moi aussi j’avais bien plus de boutons et d’auréoles de sueur qu’elle.
Un roux, un hipster et un noir rentrent dans un bar…
Pour conclure, Mixology s’annonce un peu comme la nouvelle série pas prise de tête, parfaite pour te remettre d’une rude journée. C’est fun, original et pas trop tiré par les cheveux. Ce n’est sans doute pas la sitcom qui marquera l’Histoire, mais y a de quoi se marrer, c’est l’essentiel !
Mixology (avec Kate Simses, Sarah Bolger, Mercedes Masöhn, Adam Campbell, Andrew Santino, Blake Lee…), à partir du 26 février 2014 sur la chaîne américaine ABC.
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Les Commentaires
Je n'ai pas commenté sur Madz depuis dix mille ans, mais là j'avais vraiment envie (je vous lis toujours, ah ça oui!).
Poussée par cet article positif, je me suis décidée ce soir à regarder le pilote de Mixology. Et j'ai été terriblement choquée. L'épisode tout entier est une ode à la culture du viol et aux carcans des genres. Les "mecs" veulent décoincer Tom, jeune homme sentimental qui se remet difficilement d'une longue relation qui a mal fini. Pour cela, ils lui conseillent de trouver une nana bourrée...et carrément de la violer avant de dire "ah mais non, ahah, je rigole". WTF?
D'ailleurs toutes les nanas sont présentées comme des chaudasses dans l'épisode, tant qu'à faire autant y aller franco. Un des mecs (ils sont vraiment répugnants) dit même que c'est comme ça que ça marche maintenant, que les meufs sont vachement plus open depuis Sex and the city, et donc qu'il ne faut pas hésiter...Par contre ils préviennent d'avance: ça ne sert à rien de draguer les filles qui portent des ballerines, celles-ci ne veulent pas baiser. Quand les femmes veulent baiser, elles mettent des talons, d'après l'un des connards pseudo-héros de cet épisode médiocre.
Ensuite on passe à la meuf (maya) qui n'aime que les hommes, les "vrais". Elle n'aime pas les hommes qui pleurent, et voudrait un mec qui lui foute un poing dans la tronche si elle lui parle d'un mauvais ton...bah ouais, c'est bien connu, les filles adorent qu'on leur tape dessus, surtout quand elles l'ont bien cherché.
Voici quelques petits exemples qui m'ont choquée et qui font que je ne regarderai pas la suite. Cet épisode m'a offensée, parce qu'il découd en 20minutes le travail que l'on fait patiemment, nous, vous (Madz) pour faire avancer le monde vers d'autres modes de pensée.
Fidèle lectrice de Madmoizelle, je sais que le site a déjà posté de nombreux articles contre le slutshaming, les stéréotypes genrés, ou la culture du viol.
De ce fait, je dois dire que je suis un peu choquée que cet article ne fasse pas du tout mention de ces problèmes qui sont gros comme le nez au milieu de la figure et qui font que non, Mixology ne peut pas être une bonne série en ce début de XXIème siècle.