Le 15 décembre 2018, alors qu’elles étaient toutes deux finalistes de Miss France, Carla Bonesso, Miss Aquitaine et Manon Jean-Mistral, Miss Corse, avaient découvert avec effroi la diffusion, pendant la soirée, des coulisses de la cérémonie. Alors qu’elles étaient en train de changer de costume, les deux jeunes femmes avaient été filmées à leur insu, seins nus.
Elles avaient alors porté plainte. Mercredi 12 décembre 2023, le tribunal judiciaire de Lille leur a donné raison. Considérant que les deux plaignantes étaient identifiables et qu’aucun consentement ne leur avait été demandé pour les filmer dans leur intimité, les magistrats ont condamné TF1 et Endemol, la société de production de Miss France, à leur verser chacune 40 000 € de dommages et intérêts.
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« Le corps des femmes n’est pas une marchandise »
Dans un communiqué, les avocates de Carla Bonesso et Manon Jean-Mistral ont salué le verdict. « Ces décisions de justice sont importantes dans la mesure où elles permettent de rappeler que le corps des candidates, et des femmes en général, n’est pas une marchandise à la disposition des sociétés de production. »
Cette décision de justice intervient quelques jours avant la retransmission télévisée du concours 2024 de Miss France, samedi 16 décembre. Piloté depuis 2022 par Cindy Fabre, Miss France 2005, le concours depuis quelques années entremis un virage « féministe » pour mieux coller aux aspirations des candidates et de notre société. Affirmant vouloir lutter contre l’hypersexualisation, il n’a toutefois pas mis un terme au fameux shooting photo avant l’élection, ni au défilé en maillot de bain.
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