Le procureur de la République est formel. « Coller une affiche sur un support mural ne constitue pas une dégradation », estime-t-il. Après en avoir collé trois dans les rues de Roanne (Loire) au mois de décembre, des colleuses féministes, qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles ainsi que les féminicides, ont été mises en cause par la municipalité, qui souhaitait porter plainte contre elles.
« Mon corps n’est pas responsable de ta violence »
Le premier collage affirme « Si vous en touchez une nous répondrons toutes ». Le second « céder n’est pas consentir ». Tandis que le troisième proclame : « Mon corps n’est pas responsable de ta violence ». Ces messages ont été collés à trois endroits différents : deux sur des murs donnant sur un jardin et un parking, et un sur la vitrine d’une boutique Camaïeu définitivement fermée.
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Les colleuses ont été identifiées par les caméras de surveillance de la ville, comme le racontait Médiapart. L’une d’elles, Michèle, 64 ans, a par la suite été reçue par le maire adjoint en charge de la sécurité, Edmond Bourgeon, dans le cadre d’une enquête de la justice pénale de proximité. Il lui réclame alors des frais d’intervention de nettoyage des services de la ville. Montant de la facture : 1070€. Il lui demande également à plusieurs reprises de donner les noms de ses deux « complices », ce qu’elle refuse.
Pas de dégradation des murs
Finalement, le procureur a tranché. Pour le moment, le règlement de la facture est en suspens, et aucune poursuite ne sera engagée. « Selon moi, et après vérification des textes de loi et de la jurisprudence, la dégradation n’est pas assez caractérisée. On ne peut pas dire que les murs ont été dégradés car la dépose des affiches n’a pas abîmé le mur. Une fois le collage retiré, le support mural était du même aspect qu’auparavant », a conclu le Procureur de la République.
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Les Commentaires
@Mayushi : oui et le maire a aussi oublié la présomption d'innocence on dirait... Ah mais non c'est vrai que c'est valable que pour les hommes accusés par des femmes