[EDIT du 30 septembre 2022]
Président du CNC depuis 2019 et reconduit en 2022, Dominique Boutonnat sera jugé pour agressions sexuelles sur son filleul, comme l’a a appris franceinfo le jeudi 29 septembre auprès du parquet de Nanterre.
Le parquet et la juge d’instruction ont demandé une requalification du fait de tentative de viol en agression sexuelle. Ainsi, le patron du CNC ne sera pas jugé devant une cour d’assises, où les peines encourues sont plus lourdes, mais devant un tribunal correctionnel. Selon franceinfo, Emmanuel Marsigny, l’avocat de Dominique Boutonnat déclare que son client « conteste fermement l’ensemble des faits ».
Article du 21 juillet 2022.
Le mercredi 20 juillet, le conseil des ministres a voté la reconduction de Dominique Boutonnat à la direction du CNC.
Il s’agit de son second mandat. Sa nomination a lieu alors que ce producteur de 52 ans est poursuivi pour agressions sexuelles sur son filleul.
Accusé d’agressions sexuelles par son filleul
En octobre 2020, le filleul de Dominique Boutonnat a déposé plainte pour agressions sexuelles. Âgé de 22 ans, le plaignant a relaté des faits qui se seraient déroulés en août 2020 lors de vacances en Grèce. L’avocat de Dominique Boutonnat a déclaré que ce dernier « conteste fermement l’ensemble des faits ». Le directeur du CNC a été mis en examen en février 2021.
Le 18 juillet, le collectif 50/50 a publié une lettre adressée à la nouvelle ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. L’association rappelait à la ministre la nécessité de proposer un autre nom que celui de Dominique Boutonnant, qualifiant « d’impossible » la reconduction de ce dernier. Le collectif a en effet détaillé chaque étape de l’affaire jusqu’au 31 mars 2022, date à laquelle la justice a requis le jugement du président du CNC.
« En attendant que justice soit faite, nous savons que vous aurez bien sûr à cœur de préserver les institutions, de protéger les symboles républicains, et de soutenir les victimes qui, dans le monde entier, font entendre leur voix avec beaucoup de courage. »
Collectif 50/50
Soutenu par la ministre de la Culture
La ministre de la Culture avait été interrogée au sujet de Dominique Boutonnat dans un entretien au Parisien publié le 20 juin. Confrontée aux accusations qui pèsent sur le directeur du CNC, elle avait répondu que ce dernier avait su faire face à la crise du Covid :
« Il est mis en examen, pas condamné. La présomption d’innocence prévaut. Ce sera à la justice de trancher.
Il est le patron d’un CNC qui a fait face à la crise et qui, par ailleurs, a été pionnier sur la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. »
En octobre 2020, dans la foulée de #metoo, le CNC avait mis en place une politique de prévention contre les violences sexistes et sexuelles. Depuis le 1er janvier 2021, les employeurs du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo doivent suivre une formation spécifique pour profiter d’une aide du CNC.
« C’est quand même un peu baroque d’avoir un patron du CNC mis en examen pour agressions sexuelles qui demande à la profession entière de suivre une telle formation », remarquait un exploitant interrogé par Le Monde.
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Crédit de l’image à la Une : © Vincent Baillais / Creative Commons
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