Minuit Sur Terre, c’est la marque de chaussures vegan de Marie, bordelaise d’origine, qui a décidé de contribuer à l’avancée du côté mode du marché vegan en prouvant que les deux sont complètements compatibles.
Un joli nom de marque qu’elle a donné en référence à Cendrillon, une preuve qu’une paire de chaussures peut changer une vie et la conviction de pouvoir en changer plein grâce à ce projet.
Minuit sur Terre, un projet né d’une frustration
Comme j’aime bien les jolies histoires et les meufs qui font des truc cools, je l’ai appelé pour qu’elle me raconte un peu son histoire.
Alors qu’elle cherchait à se chausser en respectant ses convictions vegan, elle se heurte à l’absence de modèles correspondant à ses envies de style.
Marie me raconte qu’elle avait le choix entre des chaussures dont le design ne lui convenait pas, ou d’acheter des pompes en simili-cuir fabriquées dans des conditions qui n’étaient pas éthiques, une autre des valeurs qui lui tient à coeur et qui guide ses achats.
Marie se dit qu’il n’y a pas de temps à perdre.
« J’étais encore étudiante (à Science Po de Bordeaux), je n’avais pas d’expérience dans la chaussure. Mais je me suis dit que si je ne le faisais pas, quelqu’un d’autre s’en chargerait. »
La jeune femme m’explique qu’elle a bien sûr voulu faire produire ses modèles en France, mais deux points fondamentaux de la maroquinerie française ont conduit sa démarche dans une impasse : la tradition et le savoir-faire.
Le travail du cuir est extrêmement ancré dans l’histoire du textile et de la maroquinerie française, surtout de luxe. Dur dur de remuer une activité vieille d’autant de siècles de tradition.
Et d’un autre côté, les quelques usines françaises produisant pour des grandes marques n’ont pas l’habitude de travailler autre chose que du cuir. Elle s’est donc tournée vers le Portugal, plus habituée à faire de la petite série et à exploiter des matières alternatives.
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La collection de Minuit sur Terre
Les modèles, c’est sa soeur de 14 ans qui lui a dessinés. Balèze la frangine.
« Tout est allé super vite. J’ai commencé à me pencher sur le sujet en juin 2016. Et grâce à ma campagne KissKiss BankBank, cette première collection sortira en septembre 2017. »
Les modèles vont de 95€ à 140€, et voici un aperçu.
Hello les low boots (j’adore le détail de la tresse sur le côté)
À celles et ceux qui pensent que le cuir est plus joli et le simili de piètre qualité, Marie explique qu’elle a mis un point d’honneur à ce qu’il n’y ait pas de différences flagrantes entre les deux, et qu’il existe des simili de différentes qualités (le similicuir peut même coûter plus cher que le cuir).
Sympas les baskets en faux-daim
Des talons pas trop hauts avec un bout rond, mon truc.
Changer l’image du véganisme
Marie me confie en avoir sa claque du cliché des vegan qui s’en foutent de leurs styles et qui sont déconnecté•es de la mode. Sur son site, elle manifeste l’envie de faire bouger les mentalités.
« Mon objectif, c’est de rendre le véganisme glamour, en mettant un point d’honneur à soigner le style des modèles.
Je suis persuadée que c’est seulement en offrant des alternatives concrètes que l’on pourra changer les comportements. Il était donc plus que nécessaire de proposer des modèles éthiques mais sans concession ni sur le style, ni sur la qualité. »
Cannelle, le chien de Marie et l’adorable mascotte de Minuit sur Terre
Elle m’explique aussi qu’en plus de diversifier les styles d’articles proposés sur le marché de la mode vegan, ce qui pourrait jouer en la faveur de cette cause, c’est d’opter pour un discours moins culpabilisant.
« J’évite de trop utiliser le mot vegan, j’ai l’impression que ça agresse beaucoup de gens. On m’a dit que les vegan voulaient imposer leur style de vie aux autres.
En vérité on a juste envie de pouvoir vivre aussi le nôtre sans batailler à chaque fois qu’on fait du shopping ou les courses. »
De quoi sera fait Minuit Sur Terre demain ?
Marie va continuer à développer ses chaussures intemporelles mais veut proposer aussi des créations au design un peu plus audacieux.
Elle pense également aux hommes, ainsi qu’à faire des accessoires. Elle n’oublie pas les alternatives au similicuir et pense au Piñatex (le cuir d’ananas), pour le moment encore trop cher.
Si tu es sur Paname ce week-end des 22 et 23 avril 2017 pendant le Veggie World à Paris, viens donc lui faire un petit coucou à Marie qui y tiendra son stand !
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Les Commentaires
En fait, c'est intéressant ce que tu dis sur "le monde des idées", parce que justement je ne pense pas que ce soit paradoxal d'être végane en ayant des animaux de compagnie: les miens étaient déjà là avant, mais il y en aura très certainement d'autres après, et pas nécessairement non-carnivores parce que j'ai plus d'affinités avec eux. Je le reconnais, c'est peut être ma limite au véganisme. Mais elle existe parce que je ne pense pas qu'être végane signifie se couper complètement des autres espèces vivantes (c'est bien évidemment mon point de vue et ma réflexion propre que j'exprime ici, je ne parle pas au nom de tous les véganes :cretin
En fait, j'imagine plus une vie en symbiose avec la nature et les animaux, donc pas d'exploitation si chacun y trouve son compte (ce que j'espère fortement avec les miens), mais du coup je respecte leur mode de vie et alimentation, qui n'est pas le mien mais je ne vois pas de raisons de le leur imposer (et là dessus, les croquettes véganes ne me satisfont pas, je ne jette pas la pierre à ceux qui en donnent, chacun agit selon ses convictions. De mon point de vue, un carnivore n'a pas la capacité physique pour digérer des protéines végétales sur le long terme, même si tous les nutriments sont apportés)
En bref, tout dépend de ce que tu mets derrière le mot "végane", quelles sont tes priorités, ta ligne de conduite, les motivations qui te mènent à ça