Bouchez-vous le nez et la bouche et arrêtez de respirer. Ces instituts pour gamines existent déjà depuis quelques années aux Etats-Unis. On pensait la France, pays des Lumières et de la Révolution Française, encore capable de refuser ce genre d’établissements mais il semblerait que non. Le Mini Kid Spa est donc un endroit qui sent bon la limonade à la rose…. et où les licornes peuvent enfiler un trikini sans craindre la broussaille au niveau du slip.
Là où on pourrait croire que ce spa s’occupe seulement d’ateliers amusants pour les enfants (on a déjà vu des écoles de maquillages faire des ateliers déguisement, rien de méchant), eh bien pas du tout : on propose soins du visage, manucures et… épilation pour les moins de 12 ans. Les raisons ? « certaines ont plus de pilosité que d’autres », et attention ils prennent soin de n’enlever que ce qui « dépasse du maillot de bain ». Tiens ton slip, jeune poilue ! Désormais, même au cours de natation de 6ème B, tu peux exhiber fièrement ton entrejambe sans honte.
Heureusement, il reste des filles, des vraies.
Le souci ? C’est qu’une ado de 15 ans aura peut-être bien envie de découvrir les bienfaits d’un nettoyage de peau sur ses premiers boutons, mais une enfant de 8 ans, j’en doute. A l’âge où le souci principal de l’épiderme c’est de se passer un coup de gant de toilette le matin, j’ai du mal à imaginer les « bienfaits » d’un gommage ou d’un masque à la boue de la mer morte.
Le maquillage ? Même combat. Les témoignages de jeunes clientes qui ont filtré à la radio proposent presque toujours le même constat : « c’est pour faire joli ». C’est bien connu, les filles n’aiment que le rose et les ongles de Barbie. Les produits à 7 ans ? Acceptable si on achète à une enfant un petit kit qu’elle a repéré au Carrouf du coin, se tartinant d’un rouge à lèvres en plastique qui n’est coloré que dans sa tête. Un peu plus dérangeant quand tout est codifié, aseptisé, comme si dès son plus jeune âge, la fille ne devait devenir qu’un sujet qui doit vivre dans la beauté.
L’épilation, enfin, reste le sujet qui fâche. Si les plus poilues d’entre nous auront connu le complexe du poil au bras pendant les cours de sport, ou le maillot de bain qui laisse filtrer des parcelles d’anatomie dont on n’était pas fière, pas sûres que de connaître l’épilation à la cire à 12 ans dans l’escarcelle d’une Polly Pocket nous aide à relativiser.
Je programme donc, pour la suite de l’avancée de l’humanité dans le monde de la beauté :
- Un programme minceur pour les 7/13 ans, à base de gommages vigoureux sur ces fesses molles. Marre de ces gamines accros aux Haribos !
- Une rehab 100% girly pour ces femelles avides de jeux de mâles. Au programme : autodafé de schémas K-Nex et Playmobil, réhabilitation en milieu sain (rose, fleuri et sucré) et découverte des plaisirs de la féminité (shopping, carte bleue et pince à épiler, régime Dukan).
C’est ainsi que la condition féminine se portera mieux, et les femmes pourront sereinement choisir de prendre l’univers de la beauté comme un plaisir, et non plus comme une obligation envers leur chromosomes. Ou peut-être bien que non.
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Les Commentaires
Je sais pas moi, à 9 ans j'étais déjà passé chez l'esthéticienne pour ma moustache et mes sourcils, ma mère me mettait souvent du vernis, j'aimais prendre soin de ma peau, mettre du parfum (Il n'y a que le maquillage qui est arrivé assez tard) etc. Enfin, je vois pas ce que ça fait de vouloir prendre soin de soit quand on est enfant... Pour ma part j'ai toujours adoré prendre soin de moi et pour une fille je trouve ça normal...