Mika le 10 octobre au Zénith. Ca fait plusieurs semaines que la date est affichée sur le tableau blanc de la rédac, avec comme mention à côté « Interview ! ». Raté pour l’interview, le chanteur à 12 octaves étant occupé avec je-ne-sais-quel-grand-quotidien-national, j’arrive quand même à extorquer à la maison de disques des places pour aller voir le phénomène en live.
Faut dire que sa réputation l’avait précédée, et de loin. « Mika, la bête de scène », qu’on m’avait dit. Après l’occasion ratée de l’interviewer, je me disais que c’était un chouette lot de consolation. Snif.
Yelle déchire, sa choré
Première partie, Yelle (le phénomène venu de MySpace qui dit à Teki Latex qu’il a un petit zizi, tu vois qui ?). Une demie-heure de concert et… bah elle donne tout. Leggings argentés, pull rouge à paillettes, sa prestation scénique est à mi-chemin entre défoulage on the dancefloor et cours de fitness. D’ailleurs, elle s’hydrate à mort entre deux exercices. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est communicatif. Elle fout le feu au Zénith de Lille, qui, il faut l’admettre, a tendance à chauffer assez vite. « Les gens du Nord ont dans le coeur le soleil gnagnagnagna ».
A la façon de son concert, Yelle dit « passez une bonne soirée avec Mika ! » En 1/2 seconde, le plafond du Zénith s’écroule. « MIKAAAAAAAA ». Oh putain. Ca va être chaud.
Police anti-fumeur
Entracte. Je rêve d’un concert où les deux parties s’enchaînent naturellement. Deux gros costauds s’allument une clope, une nana leur fait remarquer que c’est non-fumeur ici et que s’ils veulent fumer, z’ont qu’à sortir comme tout le monde. Ah bon ? C’est non fumeur maintenant ? C’est vrai que l’air est frais. J’observe, tout en tapotant un SMS. Le mec me regarde et me dit que c’est pareil, lui, le téléphone, c’est interdit et ça le gave. Mais il veut quoi, lui ?… Qu’il la fume, sa clope, je m’en cogne, moi. Douze secondes plus tard, un gros balèze me bouscule et attrape le terroriste-fumeur par l’épaule. C’est non-fumeur ici alors t’éteins ta clope sinon j’t’allume. Haha. La brigade anti-fumée a frappé.
Chair de poule, bébé
Une demie-heure d’attente, c’est long. La lumière s’éteint et les fans en furie s’évanouissent. Mika arrive et pousse les premières notes de Relax Take it Easy. Putaing. Chair de poule. Donc il chante vraiment comme ça, c’est pas trafiqué dans l’album ?
Effectivement, le bestiau est bel et bien un showman. Le petit bonhomme donne tout sur cette immense scène. Il bouge à merveille, il s’éclate sur scène et il communique avec le public. Trop peu, à mon goût, mais en français, ce qui ravit les non-anglophones.
« Un jour, j’ai envoyé un démo à ma maison de disques… (moment d’hésitation) Ah mais je n’arrive pas à parler français ! ». Le tout dans un français impeccable. Rah, le coquin. « Mais siiiiiiiiiiiiiii » répond le public lillois, tombé dans le panneau.
Seule petite déception : son groupe est vraiment moins remuant que l’artiste (exceptée la batteuse, énormissime, j’ai trouvé), si bien qu’on a parfois l’impression d’avoir un farfadet qui sautille au milieu d’un groupe de moines tibétains. C’est déroutant. Un peu.
« Je vais introduire les musiciens de mon groupe ». Les anglophones ont pigé la boulette, mais le relou derrière moi n’a pas capté, et ça le fait rigoler, forcément. Introduce, ça se traduit par présenter, Mika. On lui pardonne, c’est la première date de sa tournée européenne – et donc en France.
Prestation de grande qualité
Il n’y a pas grand’chose à jeter dans les onze titres de l’album de Mika et sur scène, c’est pareil. Au piano (souvent à moitié debout sur son clavier) ou debout au micro, il fait bouger le public, on danse, on tape des mains, on siffle, on prend son pied.
Univers cartoonesque, ballons de baudruche, cotillons, serpentins, Mika torse nu, final explosif, une salle qui en redemande encore – « Relax… Relax… Relax… ». Raté, la lumière se rallume.
Rah c’était bien. Mais c’est vraiment qu’un petit Relax pour finir, ça n’aurait pas été superflu. Oui, je suis exigeant. Mais bon, j’ai le droit, c’était mon cadeau de consolation. En tout cas, Mika, si tu veux venir papoter devant ma caméra, un jour, t’es le bienvenu, t’as l’air d’être un mec bien. Ca se sent.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Fab, t'as trop de chance!!! Jte déteste!!