Article initialement publié le 26 septembre 2021 —
Ils sont rares, ces créateurs à avoir pignon sur rue du côté de la plateforme au sigle rouge.
Pourtant, cela semble être le cas de Mike Flanagan, qui depuis le succès de The Haunting of Hill House — dont je vous chantais déjà les (nombreux) louanges dans ces colonnes — ne s’arrête plus de collaborer avec Netflix !
Et si vous voulez mon avis, c’est bien normal, au vu de la capacité du cinéaste à renouveler sans cesse le genre qu’il ausculte.
Midnight Mass : une île, une centaine d’habitants, et quelques drames
Dans Sermons de minuit, de son titre français, tout débute par un tragique accident. Celui qu’un jeune homme saoul provoque, et à cause duquel une femme perd la vie.
Après des années de prison à réfléchir à son crime, Riley Flinn retourne sur l’île dont il est originaire, vivre chez ses parents qui l’attendent entre hâte fébrile et colère noire.
Et il n’est pas le seul à débarquer par le ferry qui relie les terres à Crockett Island. Un prêtre des plus charismatiques rejoint la petite communauté.
Sitôt les deux hommes arrivés, des évènements miraculeux ou effroyables surviennent et c’est toute l’île qui bientôt tremblera.
Emmenée notamment par l’une des grandes habituées du travail de Flanagan, qui s’avère aussi être sa femme à la ville, Kate Siegel, ainsi que par des nouveaux : Rahul Kohli, Hamish Linklater, Zach Gilford ou Igby Rigney, Midnight Mass est à des kilomètres de l’adulée et anthologique The Haunting.
Ne vous attendez donc pas à un manoir hanté, cette fois-ci, c’est tout un comté qui frémit sous le fanatisme religieux et l’obscurantisme de ses dirigeants.
Moins poétique, certes, que les deux saisons de The Haunting, dans lesquelles l’horreur n’était qu’un prétexte aux émotions et aux grandes histoires d’amour, Midnight Mass n’en demeure pas moins saisissante d’effroi et d’intelligence.
Car l’horreur n’est ici jamais gratuite, elle sert un propos, voire un combat que son créateur souhaite mener depuis tout petit.
Car l’histoire de Midnight Mass fait écho à la sienne…
Minight Mass, ou les craintes personnelles de Mike Flanagan
Mike Flanagan, dans cette mini-série de seulement sept épisodes, s’est inspiré de son propre vécu. Celui de sa jeunesse, lorsqu’il vivait dans une famille catholique rigoriste et qu’il était enfant de chœur.
La religion est donc un sujet brûlant pour le cinéaste de 43 ans, et ça se voit à l’écran. Pas une minute ne passe sans que le récit ne se fasse de plus en plus précis, profond et infiniment intime.
Ce qui n’a bien sûr pas échappé au maître de l’horreur lui-même, j’ai nommé Stephen King, admirateur de la première heure de Mike Flanagan. Il faut dire que ce dernier est également un passionné du travail de l’auteur, dont il a déjà adapté deux romans : Jessie et Doctor Sleep.
Tout impressionné par la nouvelle création de l’artiste aux mille-casquettes, Stephen King a donc tweeté :
« Mike Flanagan a créé un récit dense et terrifiant, magnifiquement filmé, qui atteint un niveau d’horreur incroyable au cours du 7ème et dernier épisode. Je crois que ça commence dans 10 jours. »
Perspicace, l’auteur a bien noté la date de la sortie du programme — ce 24 septembre 2021 — et tape juste : Midnight Mass, c’est dense et terrifiant. Je n’aurais pas dit mieux.
Vous l’aurez compris, on vous encourage à binger Sermons de minuit, et plutôt deux fois qu’une (enfin si vous avez le cœur bien accroché), ce week-end.
Sermons de minuit (Midnight Mass) est sur Netflix
À lire aussi : American Horror Story 10 commence mal. Très mal…
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
@Couettecouette, j'ai eu le même sentiment que toi au début par rapport à la lenteur des épisodes, j'ai même dû re-regarder les épisodes 1 et 2 depuis le début car je ne regardais que d'un œil tellement c'était lent, et j'avais tout loupé
Mais le finale vaut clairement le détour. Je n'ai jamais été déçue avec Mike Flanagan <3
Je rajouterais (pour l'article) que Rahul Kohli n'est pas un "nouveau" puisqu'on le voit déjà dans The Haunting of Bly Manor, dans le rôle d'Owen (et qu'il est extraordinaire)