Midi 20, le premier album du slameur Grand Corps Malade, pourrait se définir comme une série de nouvelles musicales, un recueil de tableaux frappants et profonds. Parfois, ils s’appliquent à capter la beauté de l’endroit qu’on aime, celui dont les parfums et les bruits sont à bouffer jour après jour, comme dans Saint Denis. Parfois, ils résument en quelques minutes une vie qui bascule, comme dans Midi 20, dans lequel Grand Corps Malade égrène la chronologie de sa vie. Celle qui l’a vu soudainement passer d’une histoire à une autre, le temps d’un accident qui a tout changé.
A l’image de ces deux titres, tout l’album hésite entre le récit autobiographique et les instantanés de la vie quotidienne. Entre les moments d’introspection et les buvards de ce qui nous entoure. Entre les clins d’oeil goguenards (Ma tête, mon coeur…) et les grandes prises de conscience (6ème sens), l’humour et la gravité.
Le fil rouge, c’est cette voix qui d’un titre à l’autre, incite à profiter toujours plus du temps qu’on nous accorde, des sons, des couleurs, des émotions. A rester les yeux grands ouverts sur l’exceptionnel que cachent les petites choses et la richesse que peuvent produire les rencontres les plus banales, quand on sait écouter vraiment. Midi 20 a le pouvoir d’évocation des contes qu’on réclame enfant, ceux qui suscitent l’image et flattent l’imagination. C’est surtout l’histoire qu’on aimerait écouter plus souvent quand on est grand : celle qui donne envie d’aller voir ce qui se passe, dans la vie qu’on n’aura qu’une fois.
Le site officiel de Grand corps malade.
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