En octobre dernier, la MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale) et la LMDE (La Mutuelle des Etudiants) lançaient un appel aux pouvoirs publics pour « le droit des femmes à un accès universel et égalitaire à la santé ». En près de 4 mois, avec le soutien de professionnels du métier (gynécologues et obstétriciens) et de personnalités, l’appel a réussi à récolter 35000 signatures en ligne. Fortes de cet engouement, les deux mutuelles annoncent aujourd’hui qu’elles comptent « interpeller officiellement le gouvernement »
à ce sujet.
Dans un appel commun, les deux organismes tirent en effet la sonnette d’alarme en pointant du doigt les failles qui touchent à l’accès à la santé des femmes. Ils rappellent ainsi que :
- 12 000 mineurs ont eu recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en 2009,
- 1 femme sur 2 estime que le système de santé français ne permet pas de bien choisir sa contraception,
- 1 femme sur 3 a déjà reporté ou renoncé à des soins faute d’argent ou du fait de l’éloignement géographique,
- 1 femme sur 4 a rencontré des difficultés pendant sa grossesse,
- 1 femme sur 5 n’a aucun suivi gynécologique régulier.
Pour pallier ces chiffres considérablement inquiétants, la MGEN et la LMDE souhaiteraient que les pouvoirs publics s’engagent « pour l’accès effectif à la santé de toutes les femmes » (et ce quels que soient leurs moyens financiers, leur âge ou leur situation géographique) avec un suivi gynécologique complet, la gratuité de tous les moyens de contraception, le développement de la recherche, le soutien aux structures de proximité ainsi qu’une meilleure prévention.
A l’heure où des mauvais rappeurs chantent des odes aux adolescentes qui ont accepté de garder l’enfant qu’elles portent et où un parti très bleu-blanc-rouge nous parle « IVG de confort », cette initiative m’apparaît comme une sacrée bouffée d’air frais, moderne et progressiste : au lieu de blâmer l’avortement, la MGEN et la LMDE en cherchent les raisons et essaient de les combattre.
Pour lire et signer l’appel, c’est ici.
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Les Commentaires
Ils envoient directement des courriers à la LMDE et généralement, on obtient une réponse et des remboursements quelques semaines après. C'est énervant de devoir quémander pour obtenir gain de cause mais c'est toujours mieux que rien quand on est dans une situation précaire.
Sinon, vous pouvez faire appel à des associations de consommateurs du type UFC que choisir, si vous êtes dans la merde, ils demandent 5€90 pour s'occuper du dossier.
Ce serait chouette, un article sur les non remboursements de ce sale organisme vu le nombre d'étudiant(e)s qu'ils foutent dans la merde, si ça pouvait les interpeller ne serait-ce qu'un peu...