« Je parle, je parle, mais je ne vous entends pas. Ou à peine. Où êtes-vous ? » Tels étaient les mots de Judith Godrèche lors de la cérémonie des César vendredi 23 février. Alors que l’actrice a multiplié les moyens de libérer la parole – en portant plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, en invitant les victimes à témoigner, en tenant ce discours qui a de quoi faire date dans l’histoire du cinéma français et enfin, en prenant la parole au Sénat, le silence demeure assourdissant autour d’elle, en particulier chez les acteurs.
La justice et la police mises en cause par Vincent Lindon
Une semaine après la cérémonie, des voix masculines commencent à se faire entendre à propos d’un sujet qui les concerne pourtant directement : le règne impuni des violences sexistes et sexuelles dans la « famille incestueuse du cinéma », pour reprendre la formule de Judith Godrèche au Sénat le 29 février. Dans un entretien pour Ouest France publié le 28 février, l’acteur a soutenu : « Je serai toujours du côté des victimes », ajoutant que « le statut d’artiste ne sera jamais un totem d’immunité ».
Appelant à un réveil collectif des acteurs, il a déclaré à propos des violences sexistes et sexuelles :
« Ce fléau ne doit plus être la seule préoccupation des femmes, nous les hommes devons nous inviter dans la lutte résolument, sans défaillir sur un si long chemin. Nous devons les aider à construire leur souveraineté et atteindre une égalité parfaite et ne plus jamais la remettre en cause. »
L’acteur de 64 ans a situé son propos dans le contexte social et politique français, affirmant qu’aucun changement ne serait possible sans un investissement clair de l’État et de ses institutions. Vincent Lindon a ainsi dénoncé « une justice qui se prononce trop lentement pour condamner ou disculper » et « une police qui ne prend pas assez au sérieux les plaintes ».
Comme le rappelle le magazine ELLE, Vincent Lindon ne s’était pas exprimé lors du dépôt de plainte par Judith Godrèche contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot. L’acteur a tourné avec Doillon en 2017 dans Rodin, puis a joué dans cinq films de Jacquot, sortis entre 1997 et 2019.
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