Le monde du film pornographique est en branle : le 6 novembre, la mesure B a été votée à 56% lors d’un référendum dans le comté de Los Angeles. Cette mesure rend obligatoire le port du préservatif sur les plateaux de tournage de films X et met l’industrie du cinéma de boule en rogne. Il faut savoir que la plus grande majorité des films sont justement tournés dans ce comté, plus précisément dans la vallée de San Fernando – habilement surnommée la porn valley – où sont employées environ 10 000 personnes et qui rapporte un milliard de dollars de taxes locales.
Les supporters de la mesure mettaient en avant la protection de la santé publique et du travail, en plus du danger de transmission d’IST (Infection Sexuellement Transmissible) aux conséquences plus ou moins dramatiques. Fin août dernier, une alerte à la syphillis dans la porn valley avait contraint l’industrie à stopper son activité pendant quelques jours. Autre point qui n’apparait pas – du moins pas à ma connaissance – dans les arguments des pro-mesure B : il est vrai que l’utilisation d’un préservatif dans les films pornographiques permettraient à ses amateurs de se familiariser à son utilisation dans leur propre vie sexuelle. Mais serait-ce vraiment un argument recevable alors que nous ne savons pas à quel point les plus jeunes tirent leur influence des films qu’ils regardent ?
De l’autre côté du latex, les détracteurs de la mesure fustigeaient un gâchis d’argent en plus d’une mesure difficile à mettre en place. James Deen
et Jessica Drake, deux acteurs très productifs dans leur domaine, parodiaient d’ailleurs cette mesure dans une vidéo :
https://youtube.com/watch?v=FadvVozEOV4
La célèbre actrice Katsuni a elle aussi réagi sur Le Plus, exposant un avis pour l’incitation au port du préservatif, mais contre l’obligation de se couvrir :
« Encourager le port du préservatif est une excellente chose. L’imposer de manière systématique en est une autre. Chacun devrait pouvoir travailler en choisissant de prendre ses propres risques puisqu’il s’agit de son corps et de sa sexualité. Sous prétexte de vouloir protéger l’industrie pour adultes, cette initiative menace de réduire petit à petit nos droits les plus fondamentaux, notre liberté d’expression et nos choix individuels. »
L’industrie du cinéma X a d’ores et déjà annoncé qu’elle contesterait cette ratification devant la justice. Affaire à suivre, donc.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Même si les acteurs sont contrôlés, ce sont surtout les industries importantes qui effectuent ces tests, mais le risque zéro n'existe pas ! Les cas d'acteurs (ou actrices) ayant le VIH ne sont pas rares (et pas très répandus non plus), mais ça n'empêche pas d'arriver : http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/10/acteur-porno-sida-etats-unis-test-hiv-positif_n_3898918.html
Et par rapport à un post qui disait que les films pornos vendent du rêve : ils en vendent autant que les comédies romantiques qui te font croire que l'amour est au coin de la rue, comme Notting Hill par exemple (même si le film est sympa).