— Publié le 16 avril 2020
Ma collègue Manon a écrit un article un peu vénère contre les messages vocaux qu’elle exècre particulièrement.
En tant que grande utilisatrice de ce mode de communication, j’ai été outrée par les arguments qu’elle avançait pour décrier les vocaux, arguments que je trouve personnellement non-valables. Je me devais donc d’écrire un droit de réponse, pour défendre ces pauvres vocaux que beaucoup détestent de façon injustifiée alors qu’ils n’ont rien demandé à personne.
Les messages vocaux, une solution complémentaire aux SMS et appels
Tout d’abord, j’aimerais m’adresser à tous ces boomers qui avancent sans cesse des arguments tels que :
Mais pourquoi s’envoyer des messages vocaux quand on peut s’appeler ?
La communication en direct est MORTE à cause de ces vocaux !
Taper « oui » par SMS c’était trop compliqué ?
Les vocaux ne sont pas là pour remplacer les textos et les appels, du moins, pas pour moi. Personnellement, je les utilise de façon complémentaire avec ces deux autres moyens de communication.
Quand ce que j’ai à dire peut tenir dans quelques mots écrits (du genre « passe prendre du pain stp »), ça part en SMS.
Quand la personne avec qui j’ai envie de discuter est dispo et que je suis moi-même prête à avoir une conversation avec elle, bien sûr que je préfère l’appeler.
Mais quand j’ai besoin de faire une longue explication qui me prendrait 4 heures à taper par texto et que je n’ai pas le temps de passer 10 minutes au téléphone (ou que la personne en face n’est pas dispo) pour la faire de vive voix, eh bien je préfère passer par un vocal.
Avez-vous déjà essayé d’expliquer à votre grand-mère comment on se connecte sur Skype ? Moi oui, et le faire par SMS, c’est vraiment la pire idée.
Comme le résume Caroline, une ancienne rédactrice mode de Madmoizelle :
Avant les vocaux quand on avait la flemme d’écrire un SMS on disait « je t’expliquerai plus tard » bah là on peut juste faire un vocal et expliquer.
Cassandre, ancienne community manager de Madmoizelle, affirme aussi son amoure des vocaux :
De manière générale, pour moi, les vocaux c’est quelque chose de personnel, que je réserve à mes proches où à des personnes de confiance (j’ai encore jamais envoyé de vocaux à mon banquier par exemple).
Au-delà d’être rapide et pratique pour les moments où l’on est pressé, pour communiquer en marchant… C’est un très bon outil pour se connecter aux gens : on y entend leur voix, les émotions qu’elles trahissent…
C’est un échange spontané et vrai.
Les vocaux, le summum de la spontanéité
Eh oui, parce que même si nombreux sont celles et ceux qui préféreraient attendre de pouvoir avoir la personne au téléphone pour lui raconter, selon moi aussi les vocaux permettent une plus grande spontanéité.
Imaginons qu’il m’arrive un truc de fou : pourquoi attendre ce soir que la personne ait fini de travailler ? Je n’ai qu’à lui raconter en quelques minutes dans un vocal, et elle l’écoutera quand elle en aura le temps.
Ça me permet d’y mettre toute l’émotion que je ressens en temps réel, sans pour autant risquer de déranger la personne en face qui a peut-être autre chose à faire à ce moment-là.
Cassandre souligne aussi l’expression émotionnelle que permettent les vocaux :
Je trouve que les vocaux sont parfaits pour les situations de crises, les colères, les coups de stress ou les dramas à communiquer.
En effet, tu es libre de mettre le ton, de crier, de t’énerver… Ce qui est parfait pour construire un climax quand on est une drama queen comme moi !
Écouter des vocaux où et quand tu veux
Quant au fameux argument « je n’ai pas le temps de les écouter », c’est vraiment un faux problème. Vous écoutez bien des podcasts ou de la musique, non ?
En faisant la vaisselle, dans les transports en commun… Ne venez pas me faire croire qu’il n’y a pas un moment dans votre journée où vous ne pouvez occuper vos oreilles en même temps que vous gérez quelque chose qui ne les sollicite pas.
D’ailleurs, l’humain a inventé un formidable outil qu’on appelle les écouteurs, donc ce n’est pas comme si vous étiez obligée de faire profiter à la Terre entière vos vocaux.
Et si vous n’en possédez pas, rien ne vous oblige à l’ouvrir en public comme le suggère Manon dans son article !
Quand je reçois un vocal, je ne m’empresse pas toujours de l’écouter. Parfois j’attends un jour ou deux d’avoir un moment bien tranquille pour en profiter pleinement.
Les vocaux, parfois moins contraignants qu’un appel
Je trouve ça tellement moins contraignant qu’un appel dans certains cas, parce qu’il m’arrive tout simplement de ne pas être d’humeur à avoir quelqu’un au téléphone pendant 20 minutes.
Ce n’est pas pour autant que je ne veux pas connaître la vie de mes potes ! Simplement pas à cet instant T. Mais s’ils ont quelque chose à me raconter, je serai contente de l’écouter plus tard, d’où l’intérêt du vocal.
Les vocaux, c’est une bonne façon pour moi de ne plus subir la communication avec les autres, mais de la choisir. Et je considère que ça doit être réciproque !
Quand j’ai un truc en particulier à raconter, plutôt que d’imposer un appel à quelqu’un que je sais particulièrement occupé, je lui fais un vocal parce que je sais qu’il ou elle prendra le temps de l’écouter au moment qui l’arrangera le plus.
À aucun moment je ne m’attends à ce qu’on me réponde dans la minute. Et si c’est le cas, j’ai plutôt tendance à appeler la personne.
Mais pas toujours, parce que le vocal laisse aussi cette liberté de cesser à tout moment la conversation sans préavis, sans avoir à donner d’excuses, sans justification, même si la conversation n’était pas terminée.
C’est un aspect que l’ancienne rédactrice mode Caroline apprécie également dans les vocaux :
Appeler parfois c’est chiant parce qu’on a peur d’être malpoli en disant que c’est le moment de raccrocher. Là, pas de problème car ce n’est pas du direct.
C’est plus personnel et moins distant.
La possibilité de réécouter les vocaux
Enfin, j’aime les vocaux parce qu’ils laissent une trace et peuvent être réécoutés à tout moment.
Dans des périodes pendant lesquelles je me sens un peu seule ou que j’ai besoin de réconfort, c’est toujours un plaisir de réécouter des messages vocaux d’amis ou de membres de ma famille.
C’est d’autant plus drôle, je trouve, lorsque les vocaux datent de plusieurs mois. Ça me donne l’impression d’être transportée dans une autre époque sur laquelle j’ai beaucoup plus de recul.
Et puis une fois encore, c’est agréable de pouvoir entendre la voix de l’autre sans avoir à le déranger !
Pour Philippine, ancienne rédactrice ciné-séries de Madmoizelle, c’est également un moyen d’échanger de vive voix avec des personnes à l’autre bout du monde :
Personnellement, j’ai plusieurs copains qui vivent à l’étranger et notamment une de mes meilleurs copines qui fait ses études au bout du monde.
Étant donné qu’on ne trouve presque jamais de créneaux pour s’appeler (les galères du décalage horaire), on se fait des vocaux pour se raconter nos vies.
Le fait d’entendre sa voix me fait du bien car elle me manque énormément, alors en écoutant ses vocaux j’ai l’impression de l’avoir un peu en direct. En tout cas plus qu’avec un message !
Toutes ces raisons font que selon moi, utiliser les vocaux ne comporte que des avantages, pour la personne qui l’envoie comme pour celle qui les reçoit.
C’est pourquoi j’ai autant de mal à comprendre la haine que ces messages peuvent susciter, mais cela dépend sans doute de l’usage qu’on en fait, et peut-être qu’il ne s’agit finalement qu’une histoire d’habitude (et de génération ?) !
Allez, j’attends les rageuses en commentaires, et si vous êtes d’accord avec moi, n’hésitez pas à venir me soutenir contre les anti-vocaux !
À lire aussi : L’enfer existe : on peut maintenant envoyer des vocaux de 30 minutes sur Messenger
Crédit photo de Une : pexels-andrea-piacquadio-3776659
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