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Daronne

Mes gosses jouent à la guerre, et ça me crispe, j’ai raison ou pas ?

Vous avez des questions ? La Daronne a les réponses ! (Oui bon, c’est pas forcément les meilleurs conseils, mais elle fait ce qu’elle peut, hein.) Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre courrier du cœur pas comme les autres.

La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !

« Chère Daronne,

Mes enfants, ces sacrées canailles, sont sans cesse en train de « jouer à la guerre ». Je suis CONTRE la guerre, et j’aimerais qu’eux aussi. J’envisage de tout confisquer. Pistolets, épées en plastique, et même bâtons !

Je vois bien qu’à l’école, les garçons jouent à la guerre. J’aimerais bien que ça s’arrête.

Peace & Love,

Louna »

La réponse de la Daronne

Mon petit Ghandi,

Comme je te comprends. Quand je vois le daron, un mec très bien au demeurant, qui condamne bruyamment la guerre en Ukraine et les conflits en général et qui n’a jamais fait preuve de violence de sa vie, jouer à la guerre sur sa console et se gaver de blockbuster où des mecs testostéronnés s’ébrouent comme des andouilles sur des champs de bataille pour défendre on ne sait quoi, je m’interroge.

Ok, le Daron n’a plus 10 ans depuis très longtemps, mais parfois, on se demande. C’est quoi le délire des gens, mais surtout des hommes (on y reviendra…) avec la guerre et la violence ? Et pourquoi ils sont à fond dès tout petit ?

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La Nouvelle Guerre des boutons (© Disney+)

Apprivoiser sa violence et la décharger, c’est essentiel

Une fois n’est pas coutume, je ne me suis pas seulement appuyée sur ma longue expérience daronnesque pour répondre à ce courrier, je me suis renseignée sur la signification de ces jeux de guerre et de bagarre chez les mioches.

Selon les experts Google, il semblerait qu’ils permettent à nos petits humains de décharger leur agressivité et d’appréhender le monde qui les entoure en se confrontant aux questions qui font flipper tout le monde, genre la mort. Jusque-là, je pige. 

Ça fait longtemps qu’on sait que les enfants ne sont pas d’innocentes créatures pures, mais de véritables psychopathes. Il n’y a qu’à voir leur fascination pour les animaux morts, souvent de leur main. Il y a de la violence et du seum dans chacun de nous et la vie en société est censée (je dis bien censée) nous apprendre à la canaliser. Ces « jeux cathartiques » sont donc plutôt essentiels dans le développement de notre progéniture.

C’est quoi le truc avec les armes ?

Baffes, crachats, arrachage de cheveux par touffes entières, cris de rage, sa majesté des mouches, okay. N’empêche que je ne peux pas m’empêcher de penser que si les enfants n’étaient pas exposés au concept d’arme à feu, ils ne sauraient pas ce que c’est et donc ne joueraient pas avec. CQFD. Je sais, c’est dingue.

Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Le fait est qu’on vit dans une société ultra-violente qui glorifie la guerre et les armes à feu. Et comme nos petites têtes de pioche vivent aussi dans cette société-là, ils n’en loupent pas une miette. Surtout les petits garçons puisque même si toi en tant que parent, tu te casses le cucul à les élever loin des sirènes de la masculinité toxique et des codes destructeurs du genre, tu as toujours tout un tas de gens pour leur inculquer des codes de virilité dite « triomphante » (aka violente) dès que tu as le dos tourné. 

Sans compter que, même si on réprouve tout ce bordel, les conflits mondiaux actuels font tout de même partie de nos sujets d’inquiétudes chroniques et nos enfants le sentent, ce qui les pousse sûrement à décharger un peu plus. 

Bref, même en voulant simplifier à mort, il y a plusieurs raisons qui expliquent que nos enfants soient fascinés par la mitraille.

La société est ce qu’elle est, acceptons-la

Ça ne sert à rien de culpabiliser, tu n’y es pour rien. À part si tu vis dans une grotte, il y aura toujours des copains, des profs, des parents, à la crèche, à l’école, au collège, pour perpétuer l’idée que les garçons doivent jouer à la guerre et que la baston c’est un truc de bonhomme super cool. 

Et tu sais quoi ? Comme ni toi ni moi ne pourrons totalement changer les choses, je pense que ce n’est peut-être pas plus mal que nos petits chéris soient aussi confrontés à cette partie toute dégueue de notre monde, qui est aussi le leur. Les préparer à la diversité dans toute sa beauté, mais aussi dans toute son horreur, ça fait partie de l’éducation.

Par exemple, plutôt que d’interdire purement et simplement les jeux de guerre, et t’arracher les cheveux, car tu entends des Peeewww peeew en pagaille dès que tu as le dos tourné, pourquoi ne pas t’en servir comme point de départ pour lancer un débat et discuter avec eux de tout ça ? Qu’est-ce qui leur plaît là-dedans ? Et en vrai ça veut dire quoi la guerre ? Pourquoi à la maison, on n’aime pas ce genre de jeux ? Et qu’est-ce qu’on pourrait faire d’autre à la place pour « exprimer sa colère » en s’amusant ? 

Sans jamais interdire, s’interroger en famille peut permettre à nos petites têtes brunes, blondes, rousses, chauves, etc. de développer leur sens critique et se poser les bonnes questions tout en continuant de jouer s’ils en ont envie.

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Pouce. (© Bruno Nascimento/Unsplash)

Deux choses sont certaines : 1) les voir se tirer dessus, ça fout bien les boules puissance dix mille. 2) Si tu les accompagnes, tes fils ne deviendront pas des belliqueux en puissance. Même s’il est fort possible qu’ils continuent de jouer à Call of Duty jusqu’à la fin de leur vie comme nombre de leurs pairs, qui sont d’ailleurs souvent des gens parfaitement pacifistes dans la vraie vie.

Allez, je te laisse, mes Sims se sont encore massacrés entre eux.

La bisette

Ta daronne

À lire aussi : Comment parler de la guerre en Ukraine aux enfants quand on est soi-même pas hyper sereine ?

image en une : © Unsplash/Rodnae Production


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Les Commentaires

2
Avatar de hellopapimequepasa
11 avril 2022 à 21h04
hellopapimequepasa
j'avais été marquer par cette anecdote raconter par l'auteur d'un sac de bille et survivant de la 2nd guerre.Il racontait qu'un directeur avait sanctionner des enfants qui jouait a cette guerre et il avait répondu (en gros)ourvu que ça reste un jeux d'enfant et plus une réalité.
j'avais trouvé ça hyper beau.Plus sérieusement si la maman de l'article n'arrive pas a passer au dessus,elle peut peut être demander a ses garçon de jouer avec les copains mais pas devant elle car elle n'aime pas ce jeux??(ce serai comme de dire que les gros mots ne sont pas accepter a la maison et que c'est "entre copain"Au fait je suis pas fan de l'idée de leur dire ce que c'est vraiment la guerre surtout si ils sont petit..ils ont tous le temps de comprendre l'horreur que c'est en grandissant. Ah et puis "la guerre" c'est pas forcément "décharger sa colère" c'est juste s'amuser.
3
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