La Daronne, dont les conseils foireux sont connus du monde entier (au moins) répond à vos questions en étant toujours plus à côté de la plaque.
La question de la semaine
Chère daronne,
J’élève seule (la plupart du temps) mes deux enfants de 10 et 8 ans et j’ai un mal de chien à les faire participer aux tâches ménagères. Dès que je leur demande de mettre la table ou de débarrasser, j’ai le droit à des soupirs ostensibles. Et je ne te parle même pas de leurs affaires éparpillées dans le salon…
Aide-moi, chère daronne, comment les faire participer plus aux tâches ménagères ?
Sarah
La réponse de la Daronne
Mon petit poivron farci,
Je me souviens que lorsque mes enfants étaient minus, je n’avais qu’une hâte : qu’ils grandissent pour que je puisse avoir un peu la paix…
Ah, attends, excuse-moi une seconde, j’entends la cavalerie qui débarque à grands coups de « MAIS POURQUOI TU AS FAIT UN ENFANT SI TU VOULAIS AVOIR LA PAIX (ET PLUS TARD, AVOIR UNE MAISON À PEU PRÈS RANGÉE ?!) », visiblement, nourrir le désir de lire un magazine en entier et d’aller seule aux toilettes fait de nous des mauvaises mères.
BREF. Revenons-en au sujet principal : j’avais hâte que mes enfants grandissent, mais lorsque je partageais mon empressement à sortir des couches et des nuits nulles, je me prenais en retour des rires condescendants puisque « petits enfants petits relous, grands enfants, grands relous ».
Faisant fi des commentaires non sollicités qui jonchent la route de chaque parent, je me suis dit qu’il ne tenait qu’à moi d’éduquer correctement mes enfants afin qu’ils soient respectueux de leur environnement et participent avec enthousiasme à la vie familiale. Dix ans plus tard, tout le monde rigole et à l’heure où je te parle Gérard et Véronique (prénoms non contractuels) sont en train de jouer à la Switch alors que ça fait deux jours que je leur aboie dessus pour qu’ils nettoient leurs chambres.
D’aucuns prétendent que les enfants ont un fort besoin de s’opposer à leurs parents. Il faudrait donc comprendre que derrière leur refus de plier leurs slips (en même temps si tu imposes à tes enfants de plier leurs slips je comprends qu’ils se rebellent) se cache un message plus profond : « Maman, je suis un être à part entière avec mes aspirations propres et en refusant de céder à tes caprices ridicules je m’affirme comme indépendant de toi. Accepte-le ».
Mouais, si tu veux l’avis de la daronne ma petite chèvre, les enfants sont bien trop flemmards pour tenir un raisonnement psychologique aussi poussé. Et c’est d’ailleurs cette flemmardise qui les pousse à faire ce pourquoi ils sont naturellement doués : rien.
Pourtant, nous sommes bien d’accord, si nous voulons en faire des adultes autonomes et impliqués dans la vie de leur foyer, nous devons les dresser dès maintenant. Surtout les petits garçons. Voici donc quelques moyens efficaces pour faire ployer ta progéniture et pour la motiver à prendre part aux travaux ménagers :
La méthode Abbé Pierre : À partir de maintenant, tout ce qui traîne sera systématiquement refourgué aux bonnes œuvres. À l’exception bien entendu des manuels scolaires, il ne s’agirait pas de te prendre pour un jarret confit en laissant ostensiblement traîner son livre de SVT ni le joli pull qui gratte offert par leur grand-père à Noël.
La méthode Apocalypse Now : Je viens de chercher sur Internet où est-ce qu’on pouvait acheter un lance-flamme en France, mais je n’ai pas trouvé. Il va donc falloir te rabattre sur l’alcool à brûler. Dorénavant, le bordel ambiant, hamster compris, servira à alimenter le feu de joie qui ondule fièrement dans ton jardin (à éviter en intérieur, sous peine de te retrouver au cœur d’un fâcheux fait divers). Cette méthode risque de semer la terreur chez tes enfants et de te valoir le surnom de Folcoche, mais, hey, on n’a rien sans rien.
La méthode éducation bienveillante : Cette méthode consiste à consulter les livres d’Isabelle Fillozat pour y trouver des solutions bienveillantes qui inciteront tes enfants à participer à la vie du foyer. En constatant que ces astuces pourtant toutes simples n’ont aucun effet sur tes têtes de mules professionnelles, tu perds patience et te voilà qui hurle que PUTA*N DE B*RDEL DE M*RDE si ça continue comme ça tu vas les abandonner sur une aire d’autoroute et qu’on verra s’ils font encore les malins quand ils devront laver leurs chaussettes dans le lavabo d’une station essence crasseuse.
La méthode grosse déglingue : Cette méthode est difficile à mettre en place puisqu’elle impose de vivre momentanément dans un environnement qui n’a rien à envier à la centrale de Tchernobyl en mai 1986. Mais s’ils ne veulent rien faire dans la maison, alors toi non plus. Entame une grève générale des appareils électroménagers et joins tes culottes sales aux frusques qui traînent à terre. Gageons qu’ils devraient vite se lasser de manger dans des assiettes pleines de moisissures et de porter des fringues puantes et tachées qui leur colleront la honte à l’école.
La méthode chantage : Quoi qu’en disent les nouvelles générations, rien ne vaut un petit coup de chantage. Si les écueils habituels ne fonctionnent que moyennement (puisqu’après tout en les privant de télé, c’est ta tranquillité que tu punis), tu peux faire preuve d’inventivité. Par exemple, en les menaçant de venir les chercher à l’école en pyjama. Facile à mettre en place et effet maximal garanti puisque les enfants ont tendance à mourir socialement à la moindre petite extravagance parentale.
Le chantage te rebute ? Tu n’as pas envie de te pointer à moitié à poil devant l’école primaire de ton village ? Tu peux également tenter la méthode marchandage : À l’instar de sa sœur chantage, l’éducation positive réprouve catégoriquement cette méthode puisqu’elle s’apparenterait à de la manipulation. Cela dit, planquer la box Internet et dire à tes enfants que tu la rebrancheras lorsqu’ils auront fini de récurer la salle de bain, ou ne les autoriser à voir leurs amis que s’ils ont rangé leur chambre, c’est encore ce qui marche le mieux la plupart du temps !
Allez, je te laisse, j’ai une Switch à confisquer,
Ta daronne
Voilà, c’était le 21e épisode de notre courrier du cœur baptisé Chère Daronne, qui parle d’amour bien sûr, mais aussi de relations humaines compliquées et de galères du quotidien !
Nous répondons à VOS questions avec une grosse louche d’humour et d’autodérision, un petit peu de bienveillance et quelques conseils plus ou moins foireux de la daronne le cas échéant. Vous pouvez retrouver quelques épisodes précédents ci-dessous :
- J’ai peur de perdre mes amies après avoir eu un enfant, help !
- Help, mon beau-père est un vieux réac, que faire ?
- Comment avouer à mon enfant que non, ses dessins n’iront pas sur le frigo
- Help, je ne peux pas blairer le mec de ma meilleure pote !
- Ma fille veut des jouets aspirateur et serpillère, send help
- Help, mon mec veut partir vivre à la campagne et télétravailler
- Je déteste jouer avec mon fils, suis-je une mauvaise mère ?
- Si ça continue, je pars en vacances sans mon mec, ça lui fera les pieds
- La vie reprend, mais je préfère rester chez moi, c’est quoi mon problème ?!
- On ne fait quasi plus l’amour depuis qu’on a eu un bébé, help !
Si vous voulez participer à la rubrique, écrivez-nous sur daronne[at]madmoizelle.com, en précisant en objet « Chère Daronne » !
Les Commentaires
ils m'étaient tout le bazar accumulé sur le sol (ou sur toute autre surface plane de ma chambre) sur mon lit. Et quand je dis sur mon lit, ce n'est pas seulement sur la couette , là où un simple mouvement aurait tout remis par terre. Non, non beaucoup plus vicieux sous la couette, dans la couette et sous et dans l'oreiller. En gros si je voulais dormir, ben fallait ranger avant.
Et si vous saviez le nombre de fois ou ils m'ont rabaché qu'il fallait débarrasser le lave-vaisselle et mettre la table quand je rentrais le soir! Résultat aujourd'hui , alors que j'ai 38 ans, dès que je rend visite à mes parents , je vais direct débarrasser le lave vaisselle et préparer la vaisselle pour mettre la table. Du coup ma mère se fout de ma gueule à chaque fois!