Lors de la troisième soirée de la Convention démocrate qui se tient à Philadelphie, Christine Leinonen, la mère de l’une des victimes de la tuerie d’Orlando, a pris la parole.
Dans un discours très émouvant qu’elle a entamé par le triste constat qu’il « faut cinq minutes pour qu’une cloche d’église retentisse 49 fois », elle a parlé de son fils. Elle lui a rendu hommage, à lui et à l’énergie qu’il dépensait pour unir les gens.
« Christopher était mon fils unique. Comme j’avais l’habitude de le lui dire, il était la perfection même. Il avait énormément d’amis. Deux d’entre eux sont ici ce soir, représentant des centaines et des centaines d’autres. Toute sa vie, il a voulu réunir les gens. Au lycée, il a gagné le prix humanitaire Anne Frank pour avoir créé une alliance entre personnes homo et hétérosexuelles. »
Malgré l’aspect solennel de son discours et l’émotion dans la salle, ses mots n’étaient pas dénués de sens politique
.
« Les grands-parents paternels de Christopher se sont rencontrés et sont tombés amoureux dans un camp d’internement japonais. Il était donc inscrit dans son ADN que l’amour l’emporte toujours sur la haine [« Love always trumps hate » en VO : le slogan des anti-Trump]. »
C’est effectivement pour dénoncer le manque de contrôle des armes sur le territoire américain que Christine Leinonen est montée sur scène.
« Christopher était un grand supporter d’Hillary. C’est pour cela que je suis là, pour vous parler du jour où il est né.
À ce moment-là, je travaillais pour la police du Michigan. Quand j’ai perdu les eaux, l’hôpital a mis mon arme de service dans un coffre. Je n’ai pas protesté, je sais que ces lois qui relèvent du bon sens sauvent des vies. L’arme qui a tué mon fils tire 30 balles en une minute. Un commissaire de la ville d’Orlando a pointé la terrible vérité : une minute pour faire tant de morts, cinq minutes pour honorer tant de vies.
Je suis heureuse que des lois riches de bon sens aient existé lorsque Christopher est venu au monde. Mais où était ce bon sens le jour de sa mort ? Je ne veux pas que vous ayez à vous poser cette question pour l’un de vos enfants. C’est pour cela que je soutiens Hillary Clinton. »
Malgré ses efforts, Barack Obama n’a en effet pas réussi à vaincre le lobby des armes et le Sénat à dominante républicaine pendant ses huit années de mandat, en dépit de ses nombreux appels à la raison suite aux tueries qui s’enchaînent.
Après avoir remporté l’investiture démocrate, Hillary Clinton se retrouve donc en position de défendre les lois de « gun control » face à son adversaire républicain Donald Trump, un parti qui défend historiquement, bec et ongles, le second amendement de la Constitution américaine.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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