— Cet article a été publié dans le cadre d’un partenariat avec Wild Bunch Distribution. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Si tu me lis de temps en temps, tu sais peut-être que j’aime l’horreur passionnément.
Quand j’étais bien plus jeune, je regardais tout un tas de films d’angoisse, tapie au fin fond d’une cabane improvisée avec plusieurs camarades de classe téméraires…
Mon rapport à l’horreur
Nous baissions les lumières, voire les éteignions complètement, nous blindions notre tanière de mille paquets de gâteaux et bonbons, et nous lancions le film.
Puis, le souffle court, nous subissions des images très/trop violentes avec une peur mâtinée de plaisir.
Tout avait voix au chapitre : le gore, le nanar, le blockbuster, le torture-movie, le thriller psychologique, et j’en passe !
Tout anniversaire, pause déjeuner, week-end était prétexte à l’épouvante.
Nous testions notre capacité à résister à la peur. Rien de plus normal. C’est ce que font les enfants.
Et puis un jour, j’ai défait cette cabane, ouvert les rideaux et regardé un film d’horreur seule, dans l’attente du frisson. J’ai attendu, mais plus rien. La peur avait complètement disparu…
Qu’est ce qui m’arrivait ? Un désintérêt pour le genre ? Une perte de sensations ? Un peu des deux, peut-être.
Le temps a ensuite passé.
Et je n’ai jamais cessé d’aller au cinéma voir des films d’horreur, jamais cessé de les acheter en DVD, jamais cessé d’en chercher des nouveaux.
Le genre m’intéressait donc toujours autant, mais plus parce qu’il m’effrayait. J’avais dépassé ce cap.
Dans l’horreur, je trouvais autre chose — un regard différent sur la société, ses tares, ses dysfonctionnements. J’aimais qu’elle me dépeigne le monde comme il est parfois : cruel et imparfait.
Le cinéma horrifique n’épargne pas ses spectateurs. J’aime qu’il me malmène, me mette face à la laideur plutôt qu’à la beauté.
J’adore son réalisme, parfois. Et forcément, la mention « inspiré de faits réels » me fait courir au cinéma. Voilà pourquoi (plus longue introduction au monde) !
« Inspiré de faits réels » introduit un peu de réalité dans la fiction
« Sans déconner ! », tu te dis sûrement. Car c’est une évidence, j’en conviens. Il n’empêche que c’est la raison principale.
Une affiche avec « tiré d’une histoire vraie » écrit dessus me ferait presque annuler tout programme pour foncer au cinéma. Et je pense que nous sommes nombreux à nous laisser guider par cette mention.
Car lorsque la réalité rejoint la fiction, le malaise est toujours plus intense.
« C’est vraiment arrivé à cette meuf, bordel ! », je me suis dit l’autre jour en sortant du film Verónica.
Verónica (ou plutôt Estefania Gutierrez Lazaro dans la vraie vie), c’est une jeune lycéenne qui a décidé, un jour d’éclipse solaire, de faire une séance de spiritisme avec deux camarades de classe, dans la cave de son école.
Une séance qui a tourné au drame…
Ce drame narré par Paco Plaza, le réalisateur qui se cachait déjà derrière la saga à succès Rec, sort le 24 janvier au cinéma.
La dimension extrêmement réaliste de Verónica
m’a glacé les chairs. Véritable expérience cinématographique, ce film inspiré du Dossier Vallecas est le seul cas d’activité paranormale officiellement reconnu par la police espagnole.
Rien qu’à lire ça, j’en ai des frissons.
Cet objet filmique est l’exemple parfait de la dimension effrayante que peut avoir l’insertion de la réalité dans la fiction. A priori, « paranormal » et « réalité » n’ont rien à faire ensemble !
Mais lorsque ces deux mots sont rassemblés dans la même phrase, ma machine à penser s’active et ne me lâche plus.
Une sorte de « donc… les esprits existent ? » mais en beaucoup plus complexe, qui me force à m’interroger sur les limites du réel.
La réalité dans la fiction m’oblige à questionner mon cartésianisme, et j’adore ça.
Le soir, lorsque la nuit tombe et que mon salon se remplit d’ombres, je finis par douter de ce qui les compose. Est-ce que le démon qui hante Verónica se serait installé pépère sur mon canap ?
Je sais bien que non. Mais tout de même, la police de Barcelone a composé un rapport ponctué d’événements paranormaux. C’est pas rien !
Alors mon cerveau, machine infernale, ne s’arrête plus…
« Inspiré de faits réels » force l’identification
Voilà qui renforce encore l’expérience horrifique. Avoir l’impression d’être le personnage auquel il arrive des horreurs procure une sensation abominable et jouissive à la fois.
Tout au long du film Verónica, je me sentais… elle.
Ses problématiques me touchaient tout particulièrement. Son rapport à sa mère, son implication dans sa famille, son rapport au mystique, tout chez elle me rappelait un peu de moi.
Alors la projection a été immédiate, et mon attention décuplée.
Chacune de ses peurs est devenue la mienne. Et savoir qu’elles ont été réelles, que Verónica a vraiment existé, qu’elle a connu chacun des effrois du film m’a fait expérimenter l’horreur à 100%.
Pendant 1h30 j’ai été Verónica…
« Inspiré de faits réels » joue sur l’ambiguïté
Qu’est ce qui est vrai ? Qu’est ce qui relève du fantasme ? Qu’est ce qui n’est que pure invention ? Difficile de distinguer le vrai du faux dans une oeuvre qui mêle réalité et fiction.
La mention « Inspiré de faits réels » déambule sur le fil tendu du doute permanent. Ce qui, personnellement, me colle des frissons !
J’aime que l’on joue avec moi. Que l’on me force au questionnement, au doute, et qu’on ne me donne aucune réponse, me laissant rentrer chez moi pour réfléchir à la potentielle véracité de l’œuvre qui m’a été présentée.
En bref, j’aime qu’un projet culturel (qu’il soit littéraire, cinématographique, pictural…) me mène à repenser mon rapport au réel.
Si toi aussi, tu aimes les films inspirés de faits réels pour les raisons que je viens de citer, ou pour mille autres raisons que je t’invite à me partager dans les commentaires, je te conseille l’article ci-dessous !
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