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Société

Même condamné, Adrien Quatennens persiste à penser que les violences conjugales ne le concernent pas

Alors que les féministes demandent sa démission et dénoncent la mollesse des mesures de la France Insoumise, Adrien Quatennens s’est épanché dans un long entretien sur « l’épreuve » qu’il a traversé et le « lynchage » dont il estime être victime.

Une interview fleuve publiée quelques heures après le verdict : le député La France Insoumise Adrien Quatennens a eu les honneurs d’un entretien dans la Voix du Nord alors qu’il venait juste d’être condamné à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales.

Vous l’aviez aimé dans son long laïus d’homme blessé et digne qui fait face à l’adversité, (mais certainement pas violent car c’était juste une gifle et que cela ne lui ressemble pas) ? Vous allez certainement adorer la suite !

« Lynchage médiatique » et affaire privée : Quatennens reste sur sa ligne de défense

À nouveau, Adrien Quatennens tient à distance la question des violences conjugales de son propre cas dont il fait une affaire privée qui n’appartient qu’à lui, et dont la place serait « derrière les portes closes d’une histoire de couple ». Plus loin, il réitère en insistant sur ce qui serait finalement une situation presque banale de la vie conjugale : « Ce n’est pas une histoire faite de violences conjugales. C’est d’abord l’histoire d’un couple qui ne parvient plus à se comprendre. Une histoire qui finit dans le déchirement. C’est une réalité douloureuse que vivent tant de Français. »

Sans surprise, on retrouve là encore la rhétorique du « lynchage médiatique », de l’ « acharnement disproportionné » et du « tribunal médiatique ». Adrien Quatennens enfonce le clou sur sa dignité, son choix de ne pas nier les faits et d’avoir traversé ce qu’il nomme une « épreuve personnelle » :

« Après l’avoir fait, j’ai simplement découvert à 32 ans qu’en France, quand on pose un genou à terre, qu’on reconnaît une faute et qu’on accepte sa sanction, l’acharnement ne cesse pas : il redouble jusque dans son propre camp. »

Une affaire instrumentalisée en haut lieu d’après Quatennens

Pour la première fois, il répond aux accusations formulées par son épouse. Il affirme avoir subi des pressions de sa part : « Mon ex-compagne m’a ouvertement menacé de « détruire mon engagement politique » si je ne répondais pas favorablement à toutes ses exigences ».

Enfin, Adrien Quatennens y va aussi de la théorie du complot, et envisage que la rapidité avec laquelle cette affaire a été traitée est révélatrice d’une volonté de le faire tomber venue de la Place Beauvau :

« L’occasion était trop belle pour abattre le principal porte-parole et coordinateur de La France Insoumise. Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l’Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l’affirmer moi-même aujourd’hui. Ce qu’il y a de certain en revanche, c’est que c’est rapide, efficace et très sélectif. Tout ce qui est à charge contre moi dans la procédure a fait l’objet de fuites. En revanche, quand il s’agit des incohérences de mon ex-compagne, ce n’est pas le cas. »

Il y en a un à qui ça n’a évidemment pas plu. C’est Gérald Darmanin qui ni une ni deux a annoncé vouloir porter plainte pour diffamation.

Les féministes veulent la démission d’Adrien Quatennens

Alors que l’ambiance à La France Insoumise est pour le moins tendue après la nomination controversée de Manuel Bompard à la direction du parti, le cas Quatennens va-t-il en rajouter une couche ? Peu de temps après la condamnation prononcée ce mardi 13 décembre dans la matinée, un communiqué a été publié pour annoncer la radiation temporaire du député du groupe parlementaire pour une durée de quatre mois et le conditionnement de son retour à un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes.

Une réponse loin d’être suffisante pour les activistes féministes et plusieurs élues engagées contre les violences faites aux femmes en politique, qui continuent de réclamer la démission d’Adrien Quatennens.

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Dans l’entretien à La Voix du Nord, Adrien Quatennens balaie d’un revers de main toute velléité de quitter volontairement ses fonctions et estime avoir « payé bien assez cher ».

À lire aussi : Et si on récompensait le sexisme des hommes politiques ? C’est le pari (ironique) de Ça va bien se passer*

Crédit photo : Capture

Violences conjugales : les ressources

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

17
Avatar de Penny65
15 décembre 2022 à 22h12
Penny65
Alors le monsieur, il parle d'un "couple qui ne se comprend pas" ... Ben oui, quand on parle de divorce, c'est qu'il n'y a plus de couple. C'est peut être ça qu'il ne comprend pas ? Ce n'est pas parce qu'on est malheureux qu'on est obligé de le faire payer à l'autre.
Sinon, ma maman m'a toujours dit (et la première fois, je devais avoir 5 ou 6 ans) : "si un jour ton mari te tape, tu t'en vas, tu ne reste pas avec lui. Quelqu'un qui a tapé une fois recommencera". Et j'apprends la même chose à ma fille .
Sinon encore : je ne sais pas si le fait de maltraiter sa conjointe, c'est du sexisme. Mais par contre, soutenir mordicus un ami/collègue sous prétexte qu'il reconnait avoir frappé et que c'est super bien de le reconnaitre, et donc nier la parole de la conjointe, qui serait au choix malveillante, dépressive ou je ne sais quoi, en tous cas pas crédible, ça c'est du sexisme. Du sexisme qui s'ignore, en plus.
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