Publié initialement le 21 juillet 2015
Dès que j’ai su lire, j’ai dévoré à peu près tout ce qui me passait sous la main. Des annonces voyances à la fin du Télé 7 jours aux livres de la bibliothèque rose en passant par Pomme d’Api et Astrapi, j’adorais lire. En sixième, mes parents ont dû déménager toute ma famille et je me suis retrouvée au collège (vomi), sans amis (double vomi), à subir des moqueries diverses et variées au sujet de mes vêtements multicolores, ma tête de petite fille sage et mes tendances à danser quand je suis contente (chacun ses kifs).
C’est pendant ces années-là que comme beaucoup d’ados, j’ai comblé le vide avec la littérature et ses personnages tous plus riches les uns que les autres. Riches de personnalité intéressante, entendons-nous, je lisais pas de bouquins sur Tom Cruise hein. Ces personnages-là m’ont aidée à comprendre le monde qui m’entourait, à me sentir moins seule et à rire. Et ça, ça vaut toutes les chansons d’amitié du monde.
Ma chanson pour Marianne Dashwood.
Parmi ces personnages marquants, trois filles ont très particulièrement marqué mon adolescence et ont un petit peu contribué à ce que je suis maintenant…
Matilda Wormwood, ma pote de bibliothèque
Matilda et Mademoiselle Candy, des valeurs sûres.
Matilda est le personnage principal du roman jeunesse éponyme de Roald Dahl (mon gars sûr). Elle est bienveillante, brillante, curieuse et cool — à peu près tout le contraire de ses parents qui se casent plutôt dans la catégorie grosses ordures. Matilda, un peu comme ma petite personne à l’époque, trouve refuge dans la lecture. À travers les différents romans qu’elle lit, elle a l’impression de voyager et de fuir tout ce qui lui pourrit la vie.
On aurait tellement pu être amies ! On se serait retrouvées dans nos jardins respectifs, on aurait parlé de littérature en inventant des histoires et en mangeant des biscuits. Je suis sûre qu’elle aurait partagé ma passion pour les tartes aux pêches comme j’aurais partagé son amour pour les petits noeuds dans les cheveux et les bouchées au chocolats. Et puis surtout, on se serait soutenues dans les moments relous et on se serait comprises. JE LE SAIS.
Matilda m’a appris à être optimiste et à me dire que quand la vie ressemble à un crumble de caca, je ne dois pas perdre espoir car le cookie au bacon viendra plus tard. Et c’était vrai !
Ally Love, ma sœur de cœur
Ally, je l’ai découverte la première fois dans un magazine Julie à travers une pub. Dans le premier tome du Monde délirant d’Ally, je découvrais l’histoire d’une fille de 11 ans qui galérait à trouver sa place au milieu d’une famille nombreuse un peu bordélique et au milieu de la vie tout court. Elle se posait les mêmes questions que moi sur l’adolescence et sur la vie, elle partageait mon amour pour les gâteaux, l’écriture et la glace et avait un crush sur un garçon plus vieux qu’elle. Tiens, ça me rappelle quelque chose mais quoi… AH OUI ! Ma vie.
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J’ai suivi la vie d’Ally pendant quelques années en grandissant à ses côtés. Elle m’a appris à faire attention aux petits détails de la vie et aux sensibilités des autres mais aussi et surtout à toujours trouver de quoi m’amuser dans les moments tristes. À travers les 14 tomes je me suis attachée à Ally, ses sœurs, son frère, son père et même à ses chats. Elle m’a appris à embrasser le désordre, à accepter que tout n’est pas contrôlable et qu’après tout, advienne que pourra, hein. La vie c’est aussi cool pour tout cet aspect imprévu !
Je suis sûre qu’à deux on aurait parlé de nos crushs impossibles, de nos familles dingo et de tous ces petits détails de la vie qui nous font rire et qu’on a l’impression d’être les seules à remarquer. J’ai toujours tous les tomes et quand je les relis, je retrouve ce même personnage attachant qui me rappelle la maladresse de mon adolescence. Je vous laisse imaginer mon émotion quand mon petit frère de 12 ans a commencé à lire la saga et à l’aimer… Je vous la recommande chaudement !
Marianne Dashwood, mon amie à fleur de peau
Oh, Marianne.
Marianne Dashwood est l’un des personnages de Raison et Sentiment, le roman de Jane Austen. C’est l’histoire de deux sœurs aux sensibilités totalement différentes et qui galèrent un peu à trouver leurs gars sûrs parce que leur père est mort et que leur frère s’est gardé tout le flouz de l’héritage en leur disant « lol allez habiter à la campagne ce sera mieux ». Du coup, elles ont pas mal à gérer niveau émotions.
Marianne, c’est celle qui est pas trop du genre à cacher ses sentiments. Elle est branchée poésie, sentiments nobles et histoires d’amour passionnées. Sauf qu’elle paie ce manque de retenue (qu’on exigeait des demoiselles au XIXème siècle) au prix fort. Je me suis immédiatement attachée à Marianne : tout en elle me rappelait mon manque de mesure et de retenue, et quand tout le monde autour de moi la trouvait simplement égoïste et insupportable, j’avais envie de hurler « mais elle est juste pleine de vie » !
Marianne n’aurait pas été cette fille au t-shirt « attachiante » en 2005 parce qu’elle ne revendique pas l’attitude relou et gratuite. Elle vit simplement dans un roman (littéralement). Mon livre est encore mouillé des larmes que j’ai versées lorsqu’elle réalise qu’elle a été trahie par l’homme qu’elle aimait… J’aurais tellement aimé être sa meilleure amie à ce moment-là, ne serait-ce que pour partir embrouiller Willoughby.
Tu fais le miskin mais tu viens de briser mon amie OH (copyright Diam’s)
C’est la manière dont l’innocence et les idéaux de Marianne ont été détruits qui a fait que j’ai été aussi touchée par son personnage. Je me suis sentie trahie pour elle, j’éprouvais la même rage qu’elle envers sa grognasse de belle-sœur, la même idée qu’on avait le droit d’espérer avoir une vie hors du commun. Une vie qui allait au-delà des règles imposées, celles qui voulaient qu’une femme avait le droit de parler mais pas trop fort, d’aimer mais dans sa catégorie sociale seulement, de dire ce qu’elle pensait seulement quand on l’y autorisait.
Marianne, c’est la go qui débarque dans la salle de bal et crie « Willoughby est ce que tu m’entends eh oh ? » quand il fait semblant de ne pas la voir. Kestuvafer mon gars ? Tu vas rien faire.
Marianne m’a appris à me dire que j’avais le droit d’avoir de hauts standards pour ma vie, et qu’il faut savoir lâcher l’affaire quand quelque chose était nocif, même si c’est très dur. Une belle personne que j’aurais bien invitée à faire des soirées pyjama : elle au piano, moi au chant, on mangerait des cookies entre deux lectures de poésie.
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Une mention finale pour ces filles géniales qui m’ont aidée à autant kiffer la vie qu’un chat aime dormir : Hermione Granger de la saga Harry Potter, Jo March des Quatre Filles du Docteur March et Anne Shirley de La Maison aux Pignons Verts. Merci la littérature de m’avoir présenté toutes ces merveilleuses nanas et de m’avoir permis de constituer la meilleure bande de potes imaginaire de l’Histoire !
Et toi, avec qui t’aurais été super pote ?
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Les Commentaires
Sinon, les étudiants du "Maître des Illusions" de Donna Tartt. J'ai toujours été curieuse de connaître Henry... Et je suis sure que les cours de Julian seraient passionnants..