Publié le 3 mars 2020
Il y a presque 1 an aujourd’hui, je suis tombée amoureuse d’un garçon, rencontré quelques mois auparavant par le biais d’une association dans laquelle nous sommes tous les deux bénévoles.
La première fois que je l’ai vu, il ne m’a pas tapé dans l’œil. Peut-être parce que le contexte ne s’y prêtait pas ? Il n’était pas là pour plaire, et aucune pensée, ni sexuelle, ni romantique ne m’a traversée l’esprit pendant des mois.
Mais un jour, je l’ai trouvé drôle, au détour d’une réunion, puis d’une deuxième, puis d’une troisième. Je l’ai trouvé drôle au point de vouloir le mettre dans mon lit.
Mon crush et moi : des papillons dans le ventre au plan cul
À ce moment-là, je n’ai rien dit, rien fait qui aurait pu lui faire comprendre mes intentions. J’ai laissé le temps (et mes amis) lui faire comprendre qu’il me plaisait.
Nous nous croisions beaucoup, et j’avoue avoir peut-être exagéré deux-trois problèmes dans les missions que me confiait l’association pour me permettre de lui demander de l’aide…
Il a fini par m’inviter chez lui, et nous avons couché ensemble. Il m’a très vite fait comprendre que jamais il ne partagerait les mêmes sentiments que moi.
J’avais 20 ans, il en avait 25, et il ne cherchait à l’époque pas à se poser à tout prix. Pas avec moi en tout cas.
J’ai donc fait taire les papillons qui tourbillonnaient dans mon ventre pour commencer une autre forme de relation, sans m’obliger à la définir.
J’ai accepté d’être son plan cul parce qu’il me plaisait, et que je voulais vivre quelque chose avec lui, peu importe la forme que cela pouvait prendre.
Ma raison me disait de fuir, de sauver mon petit cœur et de l’oublier, mais j’ai décidé qu’à 20 ans, j’étais trop jeune pour être raisonnable.
Cette histoire a duré six mois avant qu’il n’y mette un terme. Cela s’est passé sans heurt. J’avais compris et accepté depuis longtemps que ses sentiments à mon égard n’évolueraient jamais.
Nous étions finalement d’accord pour dire que tant que notre histoire durerait, nous ne serions en mesure de rencontrer personne d’autre.
J’ai arrêté de lui parler, parce que je ne garde jamais contact avec les gens avec lesquels j’ai couché. Il aurait bien voulu de son côté que l’on reste amis, mais ce n’était pour moi pas une option.
J’ai repris ma petite vie, certaine que ce garçon m’avait plus apporté qu’il ne m’avait pris, que c’était une belle histoire, et que je n’avais finalement rien à regretter.
Ma meilleure pote, mon plan cul, et moi
Ma meilleure pote, je la connais depuis que j’ai 2 ans. On a appris à faire du vélo ensemble, on a passé toutes nos vacances, tous nos week-ends ensemble.
On a été scolarisées dans la même école, le même collège. On habite le même quartier, nos parents se voient beaucoup.
Ça n’a jamais été très fusionnel entre nous, il y a eu des périodes où nous avons perdu contact, mais nous avons toujours su, l’une comme l’autre, qu’au moment où nous en aurions besoin, nous saurions où nous trouver.
Nous n’avons pas été meilleures amies dans l’effusion de sentiments, comme on peut l’attendre de grandes amitiés. Nous avons été meilleures amies dans l’ombre, de celles vers qui on peut toujours revenir, et avec lesquelles ce ne sera jamais bizarre.
De celles avec qui on a plus besoin de se dire qu’on s’aime pour le savoir.
Nous nous étions perdues de vue depuis quelques années lorsqu’elle m’a rejointe dans cette association, et nous avons rencontré ce garçon au même moment.
Notre engagement commun dans cette structure nous a beaucoup rapprochées. Nous nous voyions beaucoup, dans le cadre de l’association, et en-dehors.
Dès que nous avions un peu de temps, nous nous appellions l’une et l’autre pour aller boire un verre, débriefer nos vies bien remplies et travailler sur nos projets associatifs.
Naturellement, c’est à elle que j’ai parlé de mes sentiments naissants, parce qu’elle était aux premières loges pour y assister !
Je lui racontais tout, parce que tout était facile avec elle. Il n’y avait pas de contexte à replacer, de rappel à faire, elle vivait l’histoire autant que moi, elle le connaissait bien, elle était donc la mieux placée pour accueillir tous mes questionnements et me conseiller.
C’est surtout elle qui a abusé de blagues graveleuses et de sous-entendus finalement très sur-entendus pour faire comprendre à ce garçon qu’il me plaisait.
C’est grâce à elle que j’ai réussi à pécho mon crush.
La relation de ma meilleure amie et mon crush
De notre première rencontre à la fin de mon histoire avec ce garçon, nous formions une sorte de trio, lui, ma meilleure amie, et moi.
Ils étaient amis, ils se parlaient beaucoup, je le savais, et je ne voyais pas cela d’un mauvais œil. J’avais une confiance entière en elle, j’étais même contente que deux personnes que j’aime beaucoup s’entendent aussi bien !
Je crois que tout a commencé à dérailler lorsque j’ai appris qu’elle m’avait menti sur une de leurs soirées. J’étais absolument ok pour qu’ils soient amis et qu’ils se voient sans moi… Alors pourquoi me le cacher ?
Elle a fini par m’avouer qu’il lui plaisait. Après en avoir longuement discuté, nous étions d’accord pour dire que jamais nous ne laisserions un garçon se mettre au milieu de cette amitié.
Peut-être qu’à ce moment j’ai mal agi en ne mettant pas un terme à cette histoire. Mais elle m’avait tellement dit qu’elle s’en foutait, que c’était un sentiment comme un autre, qu’il n’y avait finalement rien à en dire, que jamais elle ne me ferait pareille chose…
J’étais tellement amoureuse que j’ai préféré oublier cet épisode.
Quand ce garçon a mis un terme à notre histoire, quelques semaines après, nous avons arrêté de parler de lui avec mon amie. Je ne savais pas s’ils se voyaient ou se parlaient encore, et ça m’allait très bien.
Ma meilleure amie est en couple avec mon crush
Il y a quelques semaines, ma meilleure amie m’a annoncé qu’elle sortait avec ce garçon.
Je rentrais à peine d’un voyage très important pour moi, j’étais ravie, bronzée au beau milieu de l’hiver, et je pensais naïvement qu’elle demandait à me voir pour savoir comment ce voyage s’était passé…
Après m’avoir écoutée raconter mes aventures pendant une heure, elle a proposé de me raccompagner chez moi, et c’est là, alors que nous marchions côte à côte, qu’elle m’a simplement lâché :
« J’ai quelque chose à te dire. »
A suivi un silence, avant que je fasse des suppositions, mais je n’ai pas mis longtemps à toucher juste. Finalement, elle ne me l’a pas dit, je l’ai deviné.
Je l’ai deviné assez vite, ce qui me fait dire que, en fin de compte, je m’en doutais un peu. Mes amis, même mes collègues, me l’avaient beaucoup suggéré, mais j’avais balayé ces suppositions d’un revers de la main.
Ma première réaction a été de rire, nerveusement. Je n’ai pas su comment réagir. Je lui ai dit que je n’étais effectivement pas ravie, mais quand elle m’a demandé si je souhaitais encore être son amie, j’ai répondu oui.
C’est le lendemain, après un réveil à 4h du matin à cause du décalage horaire, que j’ai compris que ça n’allait pas être aussi simple. J’ai fondu en larmes dans mon lit.
J’étais abattue, et je ne comprenais pas pourquoi cette nouvelle me faisait aussi mal
.
Je me sens triste et trahie par ma meilleure amie
Les jours qui ont suivi, je suis passée par tous les sentiments possibles : le déni, la colère, l’incompréhension, et la tristesse surtout.
Je lui ai envoyé un premier message où je lui disais que je l’aimais très fort, mais que je ne pouvais pas faire comme s’il ne s’était rien passé, et que je ne souhaitais, pour le moment, plus lui parler.
Je ne voulais pas d’un triangle où je n’aurais finalement pas ma place.
Notre conversation a été calme et à la fois très violente. À base de phrases bien senties, de points à la fin des phrases alors qu’elle n’en met jamais (et tmtc ce que veulent dire les points) et de :
« Je crois qu’on n’a plus rien à se dire. »
Alors que j’essayais seulement de lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas, mais que j’avais mal ! C’est là que ma peine s’est muée en colère. Je n’acceptais pas qu’elle fanfaronne alors que pour moi elle était en tort.
Je sais bien qu’elle préférait attaquer parce qu’elle était, elle aussi, très triste, mais quand on a mal comme j’avais mal, on n’a pas forcément la présence d’esprit de se dire :
« Elle est méchante parce qu’elle est malheureuse. »
J’avais le cœur brisé parce que ce garçon ne m’avait pas aimée en retour, parce que je me sentais trahie par mon amie, et surtout parce que je ne sentais aucune compassion de sa part…
J’aurais voulu qu’elle s’excuse et qu’elle disparaisse, mais elle a préféré essayer de se justifier.
Est-ce que c’est moi le problème de cette histoire ?
Le choc de l’annonce passé, il a fallu s’organiser.
À qui le dire ? Est-ce que j’acceptais de les croiser ? Devaient-ils sécher les soirées ? Qu’est-ce que ça allait changer dans nos relations ? Entre nous ? Avec nos amis ? Dans l’asso ?
Très vite, j’ai compris que ma réaction publique face à cette annonce allait orienter beaucoup de choses pour la suite.
Nous avions des amis, des projets communs ; afficher mon désaccord allait forcément avoir des conséquences sur nos relations communes, et sur la mise en œuvre de ces projets.
Je leur en ai voulu de me mettre dans une situation pareille, dans laquelle j’avais le sentiment de n’avoir rien fait de mal, et de finalement avoir entre les mains la décision qui ferait basculer la situation.
Je pouvais choisir d’oser dire que cela ne me va pas, et de tout faire exploser. Ou de me taire, de ravaler mes larmes, pour la paix des ménages.
J’ai tout de même décidé de ne pas accepter cette trahison, et de dire haut et fort que cela ne me convenait pas.
Je ne voulais pas rallier nos amis communs à ma cause, mais, peut-être égoïstement, j’ai voulu qu’ils sachent, qu’elle assume publiquement ce qu’elle avait fait…
J’ai eu le sentiment qu’elle ne voulait pas qu’ils sachent parce qu’elle avait honte, et qu’elle avait peur de leur réaction. De mon côté, je trouvais cela léger de prendre des décisions pareilles, et de ne pas vouloir les assumer.
J’en ai informé un de nos amis communs, celui dont je savais qu’il serait de mon côté. Je sais qu’elle m’en veut pour ça, et elle a raison : c’était d’une bassesse immense. La colère et la peine font faire de bien bêtes choses.
Suite à ça, tous ont été mis au courant assez vite, car le secret ne pouvait pas être gardé plus longtemps, ça allait finir par se voir, autant prendre les devants…
J’ai eu le sentiment, en discutant avec mon amie, que ma réaction posait problème, que je sur-réagissais. Que tout ceci n’était finalement pas si grave, et que je faisais vraiment un drame pour rien.
Après tout elle n’avait pas tort, nous n’avions jamais été ensemble avec ce garçon. Et puis, en tant que personne humaine, il n’appartenait à personne, et donc, pas non plus à moi.
Adieu concept de chasse gardée.
L’importance de ne pas invalider les sentiments des autres
J’ai cherché une leçon à tirer de cette histoire.
Parce que je me suis dit, dès le début, que si je morflais, il faudrait au moins que j’en ressorte grandie, et en ayant appris quelque chose.
Je crois que ce qui m’a fait le plus de mal dans toute cette histoire, c’est l’indifférence de mon amie à ma peine, l’impression qu’elle n’a fait aucun effort pour comprendre pourquoi son comportement me faisait aussi mal.
Bien sûr, j’ai eu le soutien de tout mon entourage, des amis géniaux qui m’ont sortie de ma torpeur, mais c’était du sien dont j’avais étonnamment le plus besoin.
Alors ce que j’ai envie de retenir pour mes relations futur, c’est l’importance de ne pas invalider les sentiments des autres. Que ce n’est pas parce que je ne comprends pas la réaction de quelqu’un que son sentiment n’est pas légitime.
Chacun a son histoire, son passé, sa sensibilité. On ne réagit donc pas tous et toutes de la même façon à une situation donnée.
Moi, je ne m’y attendais pas, mais j’ai mal réagi à cette annonce.
Parce que je place la loyauté en amitié dans mon top 1, parce que j’avais trop partagé mes sentiments à l’égard de ce garçon à cette amie, parce que je vivais cette histoire comme une intrusion dans mon intimité.
Alors quand elle m’a dit que :
« Cette histoire prend des proportions démesurées. »
Je l’ai pris comme :
« Tu fais vraiment un drame pour rien. »
Ma meilleure amie sort avec mon crush, et il me faudra du temps pour m’en remettre
Toute cette histoire a eu lieu il y a deux mois. Depuis, nous nous sommes vues deux fois avec mon amie.
Une première fois pour arrêter de se dire des horreurs par message et enfin tout se dire en face. Une seconde pour l’informer de la parution de cet article.
Puisque tout le monde est au courant, nous n’avons pas eu à faire semblant ou à mentir pour s’éviter aux soirées. Nous n’en avons pour l’instant… pas organisé.
Aujourd’hui, je ne peux pas dire ce qu’il adviendra de nous.
Je ne suis pas prête à tirer un trait sur 20 ans d’amitié et à changer de trottoir quand je l’apercevrai au loin ! Je devrais peut-être, mais je ne peux pas m’y résoudre, une histoire de loyauté encore…
D’un autre côté, je ne me sens pas prête non plus à tout reprendre comme avant et à lui faire de grands sourires.
J’ai beau avoir très mal, et lui en vouloir de me faire vivre tout cela, j’ai toujours une profonde tendresse pour elle, qui me fait dire que jamais je ne pourrais complètement la détester.
Seul le temps me permettra d’apaiser ma peine et ma colère. Difficile à admettre pour l’impatiente que je suis. Et peut-être qu’un jour, nous serons de nouveau amies, ou peut-être pas, mais ça, seul le temps nous le dira.
À lire aussi : Comment j’ai laissé ma meilleure amie me gâcher la vie
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Les Commentaires
Déjà sa meilleure amie lui a dit qu'elle aussi elle craquait pour le mec et elle choisit de coucher avec. Je n'ai aucun problème avec ça disons le j'aurai certainement fait la même chose. Mais pourquoi c'est pas grave pour elle dans ce sens et un crime de lèse majesté quand sa pote fait la même chose ? (La loyauté va dans les deux sens ou dans aucun sens). Ensuite le mec a été clair dès le début : il était pas intéressé par plus qu'un plan cul. Pour finir, oui que ta meilleure amie sorte avec quelqu'un pour qui tu craques ça fait mal, mais faut le dire en face "ça me fait mal, j'ai besoin de temps pour m'adapter". Tu m'étonnes que la meilleure amie elle répond mal. Elle demande si ça va et on lui dit oui et après elle se prend un SMS pour dire qu'on veut plus lui parler. Elle aussi ça a dû lui faire mal...
Et autant c'est normal de vouloir en parler à ses amis, autant en parler à ses amis communs parce qu'on sait qu'ils seront de notre côté c'est franchement moyen...
Bref j'ai l'impression dans ce témoignage que malgré le fait qu'elle dise qu'il est important "de ne pas invalider les sentiments des autres" elle ne pense qu'à ses sentiments sans penser du tout à ceux de son amie qui elle aussi a dû bien douiller...