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Société

Meghan Markle, l’éternelle cible de la presse britannique, même pendant le deuil d’Elizabeth II

Les tabloïds ne manquent pas une occasion de s’en prendre encore à Meghan Markle, montant en épingle le moindre de ses faits et gestes. Le reflet d’un racisme latent dans la société britannique.

Elizabeth II est morte et avec elle un petit bout de l’Histoire du Royaume-Uni s’est éteinte. Mais si un vent de changement soufflera dans la société britannique, qui verra donc changer sa monnaie et son hymne, certaines choses ne changent malheureusement pas.

Alors que la famille royale se rendait fissa au château de Balmoral la semaine dernière et que l’imminence du trépas de Sa Majesté se faisait sentir, les tabloïds n’en ont évidemment pas perdu une miette… quitte à garder leurs pires habitudes, plus précisément celles à l’égard de Meghan Markle.

Kate, la bonne mère retenue par ses enfants, versus Meghan, celle qui n’était « pas la bienvenue »

Alors que son époux Harry s’est rendu à Balmoral, la duchesse du Sussex est restée en retrait, ou plutôt comme l’ont titré plusieurs médias, elle « a évité », « skipped », d’aller à Balmoral.

Difficile de ne pas y voir une tentative de la presse people britannique de s’en prendre une fois de plus à Meghan Markle, depuis longtemps sa cible favorite, avec les conséquences que l’on connaît sur sa santé mentale.

meghan markle skipped balmoral

Pourtant, Meghan Markle n’était pas la seule à ne pas se rendre en Écosse : Kate Middleton était, elle aussi, absente au chevet de la reine. Mais comme si elle avait eu une raison bien plus valable, les titres des tabloïds ont été bien moins intransigeants. La duchesse de Cambridge n’a pas « skipped » Balmoral, et surtout plusieurs articles ne manquent pas de préciser les raisons de son absence : elle devait, elle, s’occuper de la rentrée imminente de ses trois enfants, George, Charlotte et Louis.

À l’inverse, les médias britanniques ont largement appuyé sur le fait que Meghan Markle n’aurait pas été « la bienvenue » pour les adieux à la reine.

De quoi en rajouter un peu plus dans l’opposition supposée entre les deux femmes, déjà savamment médiatiquement orchestrée par le passé, et de leur prétendue rivalité.

Meghan Markle, épiée dans les moindres gestes

Mais évidemment, la presse ne s’en est pas tenue là, guettant les moindres signes de dédain à l’égard de Meghan Markle allant à la rencontre des badauds venus rendre hommage à la reine devant le château de Windsor.

Alors que l’interaction aurait pu rester tout à fait anecdotique et est loin d’être spectaculaire, les médias se sont fait l’écho à de multiples reprises de la façon dont plusieurs femmes auraient refusé de saluer l’ex-actrice, comme pour mettre en lumière une forme d’humiliation à son égard.

Quoi qu’elle fasse, Meghan Markle est épiée de toutes parts et ses gestes scrutés. Une vidéo est même devenue virale, la montrant répondre à un assistant qu’elle peut garder un bouquet de fleurs pour le déposer elle-même par la suite devant les grilles de Windsor. Un « échange gênant » pour plusieurs médias.

On ne pardonne rien à Meghan Markle, encore moins sa méconnaissance du protocole, mais surtout on monte en épingle des choses pour ainsi dire assez insignifiantes.

meghan markle metro uk flowers
Metro UK

En effet, les autres membres de la famille royale qui se voit tendre des fleurs par les Britanniques venus rendre hommage à la reine, ne les gardent pas longtemps avec eux, mais les donnent plus ou moins rapidement aux aides qui se tiennent derrière eux.

Le cas Meghan Markle révèle un racisme persistant

Même brièvement de retour au Royaume-Uni, et même dans un contexte de deuil, Meghan Markle reste un bouc émissaire pour la gutter press britannique qui reste à l’affût, prête à transformer en spectacle l’hostilité de certains Britanniques à son égard.

Dans une tribune de Vox publiée en janvier 2020, suite à l’annonce du prince Harry et de Meghan Markle de prendre leur distance de la famille royale et de prendre leur indépendance — le fameux Megxit —, la chercheuse Maya Goodfellow dénonçait justement ce déni de la société britannique sur le racisme qui l’imprègne (et qui imprégnait aussi les Windsor) :

« L’essentiel des réactions à l’égard de Markle et de la décision du couple peut-être lu comme la croyance qu’elle devrait être reconnaissante d’avoir ce qu’elle a. Que les femmes de couleur — et particulièrement les femmes noires — devraient savoir où est leur place.

Car vraiment, tant de commentaires autour de la saga d’Harry et Meghan ne portent finalement pas sur eux. Cela porte sur la piètre façon dont le racisme est compris, et comment même le commencement d’une réflexion là-dessus n’est pas la priorité et est ignorée. »

À lire aussi : La monarchie britannique se relèvera-t-elle de la mort d’Elizabeth II ?

Crédit photo : Global News (capture)


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

19
Avatar de just_in_case
17 septembre 2022 à 19h09
just_in_case
Je plussoie @MorganeGirly . Et je rajouterais que le fait de considérer comme noire une personne ayant même un seul ancêtre noir et n'en ayant pas forcément l'apparence, ça portait un nom aux USA, la "one-drop rule" (il suffisait d'une "goutte de sang noir" pour être considéré.e comme noir.e et subir le racisme qui va avec).
D'ailleurs, quand on regarde l'article Wikipedia sur le sujet on voit une photo de Meghan Markle qui illustre cette notion.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille fortement de lire "Jubilee" par Margaret Walker. C'est une Américaine descendante d'esclaves qui a écrit ce livre en tant que biographie (romancée) de son arrière-grand-mère Vyry, qui était esclave.
Contenu caché du spoiler.
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