Je suis féministe revendiquée, je me bats tous les jours pour l’égalité des sexes, contre le sexisme, pour mes droits, à moi.
Je suis de très près les actualités sur le sujet et donc ces derniers temps, je lis et j’écoute beaucoup de choses.
Les hashtags #MeToo ou #BalanceTonPorc m’ont secouée
Je suis touchée et triste dès que je vois un statut #metoo ou #balancetonporc sur Facebook, Instagram ou Twitter. J’ai envie de prendre la personne dans mes bras. Je suis révoltée de tous ces témoignages, ça me fait mal.
Je suis révoltée quand j’entends un de mes amis dire à propos d’un violeur « Je ne le défends pas, mais… ».
Tellement révoltée que je me suis mordue la main pour ne pas hurler. Je suis juste partie en lui disant qu’il devrait réfléchir avant de dire des conneries.
Je m’insurge, je me bats, je râle, j’essaye d’éduquer, d’expliquer, que ce soit à mes ami•e•s, à mes parents, à mes collègues. Tout le monde connaît mes opinions, je suis celle qu’on appelle quand on a un débat féministe.
Le hashtag #MeToo fait écho à mon histoire
Il y a 6 ans environ, j’ai été violée. Mon copain de l’époque m’a violée pendant que je dormais. J’ai réalisé qu’il s’agissait d’un viol environ trois ans plus tard.
. Pas l’envie, pas le besoin, pas la force.
J’ai vu un psy, je me suis débrouillée et je vais bien. Je vais bien dans le sens où ma vie n’est plus influencée par mon agression, je n’y pense pas tous les jours.
J’y pense de temps en temps, parfois c’est difficile, parfois ça passe en deux minutes. J’ai eu la chance d’être profondément aimée par des gens qui ne savaient rien de ça, et j’ai pu savoir que oui je valais toujours la peine, et que non je n’étais pas complètement cassée, pas complètement usée.
J’admire le courage des femmes qui témoignent…
On m’a violée, comme beaucoup d’autres femmes. Beaucoup d’autres femmes qui témoignent aujourd’hui sur les réseaux sociaux.
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Je trouve ça incroyable d’avoir ce courage-là, de dénoncer cette épidémie. Et je me sens si concernée par ce combat, pas en tant que femme violée mais en temps que personne tout court.
Il y a seulement cinq personnes dans ma vie qui savent ce qui m’est arrivé. Je leur ai dit au compte-goutte, sans le prévoir, et en leur faisant promettre de ne pas avoir pitié et de ne plus jamais m’en parler.
Je suis fière d’avoir dans mes connaissances des gens qui prennent la parole, qui n’ont pas peur qu’on les juge pour ne pas avoir porté plainte, qui n’ont pas peur qu’on les réduise à ce rôle de victime. Ce qui, de toutes façons, ne les définit pas.
Mais je ne souhaite pas le faire moi-même
Je suis fière d’elles, d’eux, parce que je suis incapable de faire pareil.
Je vais bien parce que malgré ce boulon qui serre plus trop bien, on m’aime, on me désire, on me serre dans ses bras, on me fait l’amour, on me fait rire, on m’embrasse.
Et si on découvrait ce boulon-là, qui déconne un peu, parfois, quand on tire dessus, et que je n’étais plus vraiment aussi désirable, intelligente, drôle, et belle qu’on le pensait ?
Je sais, moi, que je ne suis pas usée mais j’ai quand même peur que les autres ne voient que le boulon desserré.
Faut pas m’en vouloir, j’y participe au combat. Juste pas comme ça, c’est trop pour moi.
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Les Commentaires
Bah tout le monde sait que les féministes sont des hystériques qui vont faire tout un pataquès d'une ptite main au cul, alors que bon c'est un compliment hein !