Depuis quelques années, de plus en plus de marques se tournent vers la tendance « safe » : pas de tests sur les animaux, pas de substances trop nocives. Avec en arrière-plan, une grande bannière étoilée qui nous dit « ici, nous aimons l’humanité ». Qu’en est-il alors de ces marques qui disent haut et fort « oui, nous y’a de l’animal dedans » ? Faut-il leur taper dessus ?
Il faut savoir que l’exploitation de substances animales n’est clairement pas interdite dans la législation. Les tests sur les animaux sont en revanche proscrits, au nom de l’éthique et du respect de ceux-ci. Par un rapprochement certes un peu abusif, on pourrait croire que ces deux univers se rejoignent, tant la frontière de la cruauté est proche, alors qu’en réalité ces produits sont très rigoureusement contrôlés, leur composition autant que leur manière de se procurer les actifs.
Autrement dit, quand une marque assume clairement le fait d’utiliser de la canine de ragondin dans son produit, il n’existe pas à proprement parler une boucherie ou des milliers de bêtes sont décimées dans l’espoir de vendre quelques crèmes. Mais dans ce cas, qu’est ce qui fait tache dans la conscience des consommateurs ? Tout simplement le fait que l’on pointe du doigt que les animaux sont alors utilisés à des fins « superficielles ». La justification de la chaîne alimentaire ou de la survie de l’espèce n’entre ici plus en compte, et le client se retrouve face à un cas de conscience : faut-il encourager ou non un commerce de substances animales afin de s’embellir ? Le débat reste pratiquement le même que celui de la fourrure.
Voici quelques produits qui surfent sur le concept
– Le mystérieux repulpant de Garancia, est un sérum au… venin de serpent (synthétique) ! Selon la marque, cet ingrédient, associé à une multitude d’autres actifs, combattrait rides, poches et relâchement cutané.
– La gamme de soins capillaire Klorane pour les cheveux très secs et très abîmés est composée d’huile de vison, pour réparer et faire briller les crinières les plus désespérées.
– De nombreuses marques proposent, quant à elles, des crèmes à base de bave d’escargot, à la fois pour le confort de la peau mais aussi une action contre les cicatrices.
Alors oui, on pourrait taper sur ces marques en trouvant leur ingrédient un peu douteux mais c’est sans compter que les substances animales se trouvent en réalité un peu partout dans les produits d’hygiène et les cosmétiques.
Petit test rapide à faire chez vous : regardez bien la composition de votre savon/savonnette classique. Oui, même le bête truc du marché U. Pratiquement une fois sur deux, le savon sera fabriqué à base de Sodium Tallowate, autrement dit de la graisse de bœuf. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la graisse de bœuf n’est pas utilisée exclusivement pour les savons dits « premier prix » et tenez-vous bien, une enquête télévisée révélait récemment que même les savons « traditionnels » vendus comme tels étaient le plus souvent fabriqué avec cette substance.
Les substances animales sont donc presque partout, sauf bien sûr dans les marques clairement identifiées comme « vegan », à l’instar de Lush, ou encore quelques marques plus confidentielles, comme en vend la boutique Au cœur des racines, ou encore la marque grecque Korres, très pointue en terme d’ingrédients naturels.
Et vous, que pensez-vous alors de l’utilisation de ces « matières » ? Seriez-vous prêtes à tester ce genre de produits ou est-ce contre votre manière de penser ?
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Les Commentaires
Mais bon, y'aura toujours des gens qui ne cherchent pas à savoir de quoi sont composés leurs produits de beauté, et comment ils sont testés...