Je sais pas si c’est pareil pour toi, mais moi, ma fréquence de masturbation fait office de véritable baromètre intérieur.
(En parlant de ça, quelqu’un sait comment fonctionne un baromètre ?) (non parce que je connais le mot mais pas l’objet, merci d’éclairer ma lanterne) (lanterne, baromètre, super, bienvenue chez Mamie) (BREF)
Autant ma libido envers autrui peut fluctuer (selon : le fameux autrui, mon cycle menstruel, mon humeur, mon état de fatigue, les kilos de tartiflette que j’ai engloutis, etc.), autant ma sexualité perso est bien bien stable.
Sauf si ça ne va pas…
Quand la masturbation suit les humeurs
En vitesse de croisière, ma fréquence de masturbation reste peu ou prou la même, et ne varie que selon mon environnement (c’est-à-dire que si je claque 5 nuits en dortoir d’auberge de jeunesse, bon, je vais me retenir).
Mais quand j’ai des hauts ou des bas, quand je me sens très heureuse ou très malheureuse, c’est bien simple : je ne me touche plus. Je n’en ai plus envie.
Mes potentiels essais s’achèvent en vaguelettes de plaisir inconsistant, et c’est super frustrant !
Alors forcément, quand je sors d’une rupture plus moche que mon dernier plat de pâtes (moche, mais néanmoins délicieux), mon clito fait grève. Pourtant il s’en fout de la réforme des retraites.
Mais je viens t’expliquer pourquoi c’est plutôt cool de te masturber, même si t’as le cœur brisé.
La masturbation post-rupture, pour une dose de plaisir
Buzzfeed s’est penché sur la masturbation en pleine déprime, rebaptisée la « sadsturbation » (« sad » voulant dire « triste » dans la langue de Chris Hemsworth).
La psychiatre spécialisée dans les thérapies autour de la sexualité Madeleine Castellanos explique :
« [La masturbation] atténue le stress, aide à se détendre, et booste les niveaux d’endorphine ainsi que de testostérone, ce qui peut améliorer l’humeur. »
Ce n’est certes pas un remède magique, mais quand on en est à morver dans son oreiller en écoutant des chansons d’Ed Sheeran, tout soulagement est bon à prendre, non ?
Quand la masturbation post-rupture est compliquée
Je t’en parlais dans l’intro de cet article et tu l’as peut-être vécu toi aussi : il est parfois difficile de se concentrer sur son plaisir quand on a le cœur en miettes.
Thomas explique à MEL Magazine qu’il a du mal à se branler après une rupture, parce que son esprit dérive et revient à son ex :
« Je me sens triste parce que je ne ferai plus jamais avec mon ex les choses que j’imagine, parce que mon ex est probablement en train de s’amuser avec quelqu’un d’autres alors que moi je suis seul.
Je me sens triste parce que je pense à toutes ces expériences sexuelles dont on avait parlé, et qu’on n’a pas pu tester avant de rompre, je me rappelle à quel point j’aimais son corps, à quel point ça me manque. »
Bien sûr, l’idée de cet article n’est pas de te donner une INJONCTION à te foutre la main dans le slip, c’est plutôt d’explorer le drôle de territoire de la masturbation post-rupture.
Si ça ne vient pas, ça ne vient pas : tu réessaieras plus tard ! Ou pas ! On vit dans un pays libre, écoute.
Comment te masturber après une rupture sans penser à ton ex
Rebecca, toujours dans MEL Magazine, explique qu’elle a une « parade » pour éviter de trop penser à son ex lorsqu’elle se masturbe après une rupture.
Car elle se touche d’habitude en pensant à son ou sa partenaire… ce qui n’est pas une bonne idée dans ce cas précis !
« Quand j’ai le cœur brisé, je n’arrive pas à penser spécifiquement à mon ex : ça me déconcentre et après je ne ressens plus de plaisir.
Je vais plutôt penser à une scène chaude que j’ai vue dans un film, ou à du porno. »
Un autre commentateur, qui est d’habitude attiré par les femmes, contourne sa tristesse post-rupture en fantasmant sur… des hommes !
C’est sûr que si ton ex est une rousse aux cheveux longs, te masturber en pensant à Tom Hardy devrait t’éviter de mélanger les deux. C’est pas bête.
Je tiens à noter que certaines personnes n’ont aucun souci à se branler sur leur partenaire précédent ou précédente, comme Bruce par exemple :
« C’est un moyen de rendre hommage à nos bons souvenirs. Et puis j’ai toujours des sentiments pour elle. »
Au secours, je pleure après une masturbation post-rupture !
Te voilà bien : t’étais partie pour oublier ta déprime le temps d’une petite branlette, et tu finis par… morver À NOUVEAU dans ton oreiller juste après l’orgasme.
Ne panique pas, c’est normal ! C’est juste ton cerveau qui est, comme d’hab, un gros troll.
Madeleine Castellanos, psychiatre, et Anna Borges, journaliste pour Buzzfeed, expliquent :
« Il y a plein de raisons pouvant expliquer [le fait de pleurer après une masturbation post-rupture].
Selon Castellanos, l’orgasme remue tellement les hormones, l’oxytocine, les endorphines etc. qu’il peut aisément déclencher une réaction émotionnelle. »
En effet, pleurer après l’amour (ou avoir un fou rire !) n’a rien de rare et n’arrive pas seulement dans un contexte de rupture !
L’article continue :
« Si les larmes viennent, Castellanos recommande clairement de les laisser couler et de vivre pleinement ces émotions. Car pleurer soulage le stress, a une fonction cathartique, et que nier ses émotions n’est bon pour PERSONNE.
La psychiatre met en garde :
— Si vous ne vous autorisez pas à vivre l’émotion pleinement, vous ne la libérez jamais à fond, donc elle va continuer à vous perturber. »
Conclusion : branle-toi, pleure un bon coup, c’est pas grave, c’est bon pour ce que tu as !
La masturbation post-rupture, pour se donner de l’amour
Au-delà du plaisir simple et « mécanique », la masturbation post-rupture peut aussi être une dose d’amour qu’on s’envoie !
Dans le cas où on n’a pas envie de se remettre en couple direct et où on n’est pas très « sexe sans sentiments », ça devient même la seule pratique sexuelle qu’on a sous la main, comme l’explique Lauren :
« À chacune de mes ruptures douloureuses, je me suis retrouvée à acheter un nouveau vibro presque immédiatement.
Je ne suis pas très « sexe sans lendemain », et après avoir perdu la personne avec qui j’avais des relations sexuelles régulières, j’ai quand même envie de prendre du plaisir ! »
Quand on vient de se faire larguer, notre estime de soi n’est pas forcément au top et ça peut entraver la masturbation. Si on ne s’aime pas, si on ne se trouve pas désirable, difficile de se mettre dans un mood sexy.
Mais justement, la masturbation peut lutter contre cet état d’esprit ! Anya témoigne sur le blog de la super marque de sextoys Lelo :
« Quand j’étais en couple, je suis tombée dans la routine de la sexualité à deux au lieu d’une sexualité solo, sans prêter attention à l’intérêt d’un équilibre entre les deux.
Donc en essayant de me reconnecter à mon corps, je me suis dit que j’allais « me retrouver » quelques fois par semaine. Et franchement, ça a beaucoup aidé !
Ça m’a aidée à guérir, mais ça m’a aussi rappelé que mon corps est beau, qu’il est sexuel, sans avoir besoin d’être validé par autrui (validation que je cherchais désespérément jusqu’alors).
Ça m’a montré que je méritais d’être bien dans ma peau.
Et puis… il n’y a rien de plus satisfaisant que de trouver enfin quels « boutons » presser pour se procurer cet instant d’intense plaisir ! »
La masturbation post-rupture pour explorer sa sexualité
Ce témoignage d’Anya m’offre une transition parfaite vers mon dernier sujet : la masturbation est un formidable moyen d’explorer sa sexualité.
Je sais pas toi, mais moi, j’ai tendance à « calquer » un peu mes habitudes sexuelles sur celles de mon partenaire régulier quand j’en ai un.
Mes fantasmes, pratiques et horizons s’adaptent (en partie) à ceux de mon mec, et j’imagine que c’est normal, à force de n’avoir des relations sexuelles qu’avec une personne !
Mais ça pose problème quand la rupture est consommée… la masturbation peut alors permettre de « remettre à zéro » sa sexualité, en solo.
Rubina témoigne dans le Deccan Chronicle :
« Quand une amie m’a conseillé de me masturber, j’ai un peu douté. Mais j’ai essayé quand même.
Plus que l’orgasme, ce qui m’a bouleversée c’est de redécouvrir ma sexualité. Je savais mieux que jamais ce que j’aime, comment je l’aime et ce que ça fait de prendre du plaisir pile de la bonne manière.
Je me suis libérée au niveau des pratiques qui m’attirent, et j’ai accepté d’être exigeante au niveau de ma sexualité. »
Eh oui, c’est aussi en prenant le temps de s’explorer sans contraintes, sans regard extérieur et sans pression qu’on peut mettre le doigt (héhé) sur ce qui nous fait kiffer !
Des sextoys pour une masturbation épanouie
Allez, je finis cet article avec une petite sélection de sextoys qui pourraient être un cadeau « de toi à toi »… et un coup de pouce pour surmonter ta rupture !
Force, courage, et lubrifiant ♥
Note que Passage du Désir a une rubrique Mon premier sextoy fort utile si tu ne sais pas par où commencer !
ee
Les Commentaires