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Culture

Masters of Sex : science, sexe et années 50

Masters of Sex est la nouvelle série de Showtime. Ça parle de science, d’orgasme et de gynécologie, et c’est très très cool !
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Comme tu as pu le voir, la rentrée des séries est plutôt riche en nouveautés. Parmi elle, Masters of Sex est sans doute celle qui a attiré le plus de sympathie. L’engouement pour ce show est-il légitime ? J’ai envie de dire que oui, vraiment.

Laisse-moi t’embarquer dans une époque passionnante, où la sexualité était à prendre avec deux grosses pincettes géantes.

https://youtu.be/JqwahKjI2bg

Masters of Sex, le témoignage d’une époque bien réelle

Showtime ne rigole pas avec les séries et diffuse souvent des franchises au potentiel de succès assez élevé (Dexter, Homeland). Si tu as envie de te poser devant un show de bonne qualité, table sur cette chaîne, tu es à peu près sûr-e de ne pas de tromper.

Parmi les nouveautés Showtime de la rentrée, Masters Of Sex (diffusée depuis le 29 septembre) est sans aucun doute celle qui me tentait le plus sur le papier — et à vrai dire, elle ne m’a pas déçue.

Le synopsis est inspiré d’une histoire vraie, celle du Docteur William H. Masters, obstétricien-gynécologue à l’Université de Saint-Louis. Le médecin commence à en avoir par-dessus la tête d’aider les femmes à faire des enfants, sans réellement comprendre la base de l’acte — et notamment ce qui se passe chez la femme lors d’une relation sexuelle.

Dans les années 50, le sexe est encore un des plus grands tabous de la société. Impossible donc, pour Masters, de faire valider ses recherches « honteuses » par l’hôpital où il jouit pourtant d’une très haute estime. Avec l’aide de sa nouvelle assistante, ils mèneront tout de même l’enquête de leur côté.

Ils s’intéressèrent à plusieurs phénomènes (comme l’orgasme) et rédigèrent ensemble un essai, Les réactions sexuelles, publié en 1967.

La série se déroule à la fin des années 50, alors que la question du sexe n’est que très peu abordée. On parle de Frifri et Popol seulement entre les murs d’un bordel, et une femme vertueuse refusera catégoriquement d’aborder le sujet. À cette époque, Josée l’Obsédée aurait sûrement fini sur le bûcher, vêtue d’une culotte de chasteté en ferraille avec des clous pointus. Bref, en matière de frivolités, l’étoile de mer était la norme si on voulait rester « respectable ».

Inspirée d’une histoire et d’une époque réelle, la série gagne tout de suite en authenticité. Les personnages sont bien campés et hyper crédibles. Ne t’inquiète pas, tu n’as pas atterri sur Planet+ ou France 5 : Masters of Sex n’est pas un documentaire. Il existe un scénario propre à la série bien que les acteurs restent fidèles à leurs modèles.

Certains considèrent carrément la série comme le nouveau Mad Men ! C’est vrai que l’image soignée et carrément vintage n’est pas sans rappeler la série d’AMC. J’avoue que c’est tout sauf déplaisant.

De vrais acteurs qui ont du chien

D’ailleurs, niveau casting, la créatrice de la série, Michelle Ashford, ne s’est pas fourvoyée. Il fallait deux acteurs assez forts pour incarner Masters et Virginia Johnson.

Dans le rôle du docteur, Michael Sheen (Twilight, Underworld) fait un boulot remarquable. Il arrive à faire ressortir des émotions complexes — car non, ce bon docteur n’était pas qu’un homme gentil et dévoué, prêt à tout pour rendre les femmes plus heureuses.

William Masters était un homme compliqué, parfois renfrogné, maniaque, extrêmement sûr de lui et pas particulièrement doué pour les relations humaines (mais pas d’inquiétude, il ne s’agit pas d’un énième Docteur House).

masters

Lizzy Caplan (Lolita malgré moiCloverfield) incarne Johnson. Et crois-moi que niveau sexyness, elle se pose là.

En effet, l’assistante du Docteur Masters est une femme dite « libérée » qui part du principe que son corps n’appartient qu’à elle-même. Ancienne chanteuse de cabaret, elle décide de reprendre ses études et de mener une vie un peu plus « rangée ».

Finalement, elle finit par être essentielle à l’étude plus ou moins clandestine de Masters, sa vision très moderne du sexe étant un point fort pour l’évolution des mentalités.

johnson

Au niveau des seconds rôles, Caitlin Fitzgerald en épouse modèle (pour l’époque, donc très coincée), Annaleigh Ashford en prostituée et Nicholas D’agosto en jeune médecin ancré dans son époque sont tous très convaincants. Je n’ai vu aucune erreur de casting, de ce côté-là tout est impeccable — et c’est déjà bon signe.

Un Oh My God sur plusieurs épisodes ?

Alors oui, c’est vrai, le sujet de la révolution sexuelle a déjà été abordé plusieurs fois sur petit et grand écran. Citons par exemple le film Oh My God (2011), avec Maggie Gyllenhaal et Jonathan Pryce.

Sauf que le sujet ne manque pas de (bonnes) manières d’être abordé, et donc de façons de le traiter intelligemment ! Alors que le film de Tanya Wexler abordait la question du plaisir féminin en passant par la case humour et auto-dérision, Masters of Sex réalise un exercice encore plus difficile : parler de cul sans humour potache.

Dans cette série, tu verras des scènes de sexe, des seins à gogo et une petite compilation de gémissements. Tu n’auras pourtant pas besoin de cocher la case « filtre parental » dans ton cerveau, puisqu’il n’y a rien de choquant ou d’obscène dans Masters of Sex. C’est cru, oui (on parle d’étudier l’orgasme, pas d’enfiler des perles), mais ce n’est jamais vulgaire.

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« Un peu plus à l’Ouest… »

En fait, le docteur Masters commence tout d’abord par se poser une question qui taraude encore bon nombre de personnes : pourquoi (et comment) les femmes simulent-elles parfois l’orgasme ? Cette interrogation ne le lâchera plus.

Refusée par l’hôpital, jugée pornographique, l’enquête se déplace dans un bordel, où le docteur embauche de nombreux « cobayes » pour son études. Masters regarde attentivement des gens faire l’amour dans le but de mesurer, calculer, observer — et tout ça en prônant toujours que « Ce n’est pas de la pornographie, c’est de la science ! ».

Masters of Sex aborde également le problème de la femme-objet-poule-pondeuse de manière très sérieuse. Cependant, même si elle n’est pas pleine de blagues, je n’ai pas dit que la série manquait d’humour : côté subtilité et second degré, tu devrais être largement servie.

En gros, Oh My God c’était sympathique mais il me semble qu’avec Masters of Sex, on est un niveau au-dessus.

La série ne t’emmènera pas à l’aventure, sur des routes riches en péripéties palpitantes. Les personnages ne sont pas à deux doigts de mourir à chaque fin d’épisode dans un cliffangher intenable à la Breaking Bad. Mais c’est loin d’être un souci.

Si tu bâilles quand tes chouchous ne meurent pas à tout va (dans ce cas je te conseille de jeter un oeil à Game of Thrones), ou si tu t’endors quand un épisode dure plus de vingt minutes, Masters of Sex risque de t’ennuyer un peu. Mais crois-moi, tu louperais quelque chose de vraiment bien fichu !

Un questionnement sur la place des femmes

Ce qui m’a marquée après le pilote, c’est la vision de la femme assez répandue à l’époque. En gros, en matière de sexualité, elle n’était qu’une sorte de poule pondeuse. Une bonne épouse était une usine à mioches : les « extravagances » étaient réservées aux prostituées.

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Libby Masters, archétype de la femme des années 50 et épouse du Dr Masters.

Le personnage de Virginia Johnson n’est pas du tout ancré dans ce système (contrairement à la femme de Masters). C’est une femme moderne, qui ne détonerait pas en 2013, avec du caractère, à l’aise avec son corps et sa sexualité.

En gros, c’est une jeune mère célibataire qui suce et qui n’a pas peur des plans cul. Voilà. Sauf que ça, dans les années 60, c’était pire qu’un outrage. Jusqu’au moment où certains se rendent compte que c’est pas si mal d’être entouré de femmes qui savent ce qu’elles font et ce qu’elles veulent…

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Là par exemple, elle exhibe un bien joli sextoy-caméra-outil scientifique devant le visage d’un monsieur qui n’a pas l’air très convaincu. 

On sent que la révolution est en marche. Johnson dit dans le pilote « c’est une nouvelle étape, après le droit de vote ». Et se dire qu’on va y assister, tranquillou, dans son canapé avec un bol de Crunch, c’est ça qui est jouissif !


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

16
Avatar de Scar_Starck
8 janvier 2014 à 22h01
Scar_Starck
Rien à voir, mais :


je viens de comprendre le logo de la série ! Avec le E de SEX qui forme un pubis, toussa toussa (ou un cul, c'est selon chacun).


Han, je l'ai toujours vu comme une poitrine de femme moi... (Je sais pas si tu vois ce que je veux dire ?)

Mais maintenant que tu le dis, bah ça parait logique... ^^
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Voir les 16 commentaires

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