Un article sur Slate se penchait aujourd’hui un « fait divers » américain qu’il serait dommage de rater : Aux États-Unis, un nouveau master en études des masculinités.
Alors, là, comme ça, on ne voit pas très bien de quoi il s’agit. Je vous rassure tout de suite, ici, point question de « masculinisme », ou de gros misogynes excités qui se rassemblent pour dire que « bouh les féministes sont des sales méchantes qui veulent piquer le rôle de l’homme viril » (alors que NON). Bien au contraire, ce projet de master, prévu pour 2017 à l’université de Stony Brook, vise (en gros) à faire comprendre à tout le monde que le féminisme, c’est bon aussi pour les hommes !
Noon ? Si.
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Comme le rappelle Claire Levenson dans son article, des universités enseignaient déjà les women’s studies depuis les années 1970. De la même manière que l’on étudie la représentation de la femme par le prisme de la littérature, de l’histoire, ou de la sociologie… Faire la même chose à propos de la représentation de l’homme et de la perception de la masculinité dans la société peut s’avérer très bénéfique dans la lutte pour l’égalité femmes-hommes.
C’est d’ailleurs le but de Michael Kimmel, sociologue et instigateur du projet :
« La plupart des hommes ne perçoivent pas le féminisme comme quelque chose qui les concerne. (…) On a tendance à voir l’égalité des genres comme un jeu à somme nulle, où si les femmes gagnent, les hommes perdent. On retrouve la preuve du contraire dans les entreprises, puisque les plus égalitaires s’avèrent plus rentables, ou encore dans les relations, où plus les hommes s’investissent dans les tâches domestiques et l’éducation des enfants, plus les femmes sont heureuses, plus les hommes sont heureux, et plus leurs enfants sont heureux. »
(Via le Washington Post)
Ouvrir une discussion sur la représentation de l’homme dans la société permet, au même titre que la représentation de la femme, de s’interroger et de s’insurger sur les modèles mis en avant. Vous savez, comme l’homme est supposé être fort, viril, poilu, ne pas pleurer, être sale, ne pas aimer cuisiner, et j’en passe et des stéréotypes sexistes ? Autant de cases qui nuisent aussi bien à la femme… qu’à l’homme.
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Et si un individu qui se considère comme un homme a envie de pleurer, aime cuisiner, ou aime des choses « pour les filles »… Est-il moins un homme ? Est-ce que cette restriction de la définition de la « masculinité » n’est pas nocive, et est-ce qu’il n’y a pas un travail à faire là-dessus ?
Allez, hop hop hop. Tout le monde en master masculinités.
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Les Commentaires
http://www.larecherche.fr/savoirs/evolution-homme/femme-est-avenir-homme-01-07-2004-87946 j'étais sérieuse... même si à me relire je me suis un peu emballée .