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Société

#MâleInformé, la super campagne autour de la santé à destination des mecs

#MâleInformé est une campagne par et pour les hommes, qui vise à sensibiliser les étudiants aux problèmes de santé mentale, sexuelle, de rapport au corps…

Le 28 juin 2018

L’Espace Santé Étudiants de Bordeaux est vraiment une chouette organisation.

C’est un centre de santé ouvert à toute personne faisant ses études supérieures dans l’agglomération bordelaise. Sont disponibles : des médecins, gynéco, assistantes sociales, psychologues, infirmier·es…

Le tout pour améliorer la santé des étudiants et étudiantes !

L’Espace Santé Étudiants de Bordeaux m’avait invitée, en mars 2018, à parler de masculinité. J’ai donc enregistré le Boys Club de Fab en public, devant un public chaleureux et bienveillant.

C’est aussi à l’Espace Santé Étudiants que l’on doit de chouettes campagnes de sensibilisation, par exemple sur le consentement.

Leur nouvelle opération de communication parle de santé… aux mecs. Et c’est fort utile !

#MâleInformé, une campagne de sensibilisation destinée aux hommes

Les jeunes hommes sont la cible de #MâleInformé, une campagne dévoilée ce 27 juin par l’Espace Santé.

Les professionnel·les de santé ont bossé avec un groupe d’étudiants pour dégager des axes de sensibilisation, et des problématiques spécifiques aux mecs.

Cette campagne se décline en plusieurs thèmes, que je m’en vais vous détailler !

L’injonction à la performance sexuelle pour les mecs

Mon pénis a-t-il la bonne taille ?

Mes érections sont-elles assez intenses, durent-elles assez longtemps ?

Ai-je assez de partenaires, est-ce que je connais les bonnes positions ?

En bref, est-ce que je suis un bon coup ?

Les hommes sont victimes d‘injonctions à la performance sexuelle, ce qui peut leur donner un rapport biaisé à la sexualité et transformer un moment de plaisir partagé en source de stress.

L’Espace Santé Étudiants explique ses objectifs :

« Aider les garçons à avoir une sexualité plus épanouie, à se détacher des codes de la sexualité véhiculée par la pornographie, qui sont parfois source de mal-être mais aussi à questionner la « normalité » dans la sexualité et leur recherche de l’exploit. »

En l’absence d’éducation à la sexualité pratique et positive, hommes comme femmes se retrouvent avec des visions floues, erronées de ce qu’est un rapport sexuel « satisfaisant ».

Si #MâleInformé peut au moins permettre à des mecs d’aborder le sujet, entre eux comme avec leurs partenaires et amies de genre opposé, ce sera déjà un grand pas en avant !

À lire aussi : La sexualité positive, c’est l’avenir : voici comment vous y mettre !

Le consentement des hommes, sujet tabou

Ce n’est probablement pas un hasard si cette image ressemble au projet I Am Not Famous Anymore, une performance artistique de Shia Labeouf pendant laquelle il a été violé.

« Les mecs toujours partants, c’est un cliché », peut-on lire dans la légende.

Un cliché éculé mais toujours enseigné aux jeunes générations : les hommes seraient des pénis sur pattes assoiffés de sexe, qui ne refusent jamais une partie de jambes en l’air.

Ce qui est extrêmement faux, et extrêmement dangereux. Ce cliché nie le droit des mecs à ne pas consentir, rend la parole des hommes victimes de viol difficile à prononcer et à écouter.

Les GENS ne sont pas toujours partants. Le consentement n’est jamais acquis a priori. Et peu importe son genre, « non c’est non » !

De l’importance du préservatif dans la santé sexuelle

Voici des chiffres issus d’une enquête de la Smerep menée en 2018 :

« 48% des étudiants ne portent pas systématiquement de préservatif lors d’un rapport sexuel.

Par ailleurs 16% des étudiants pensent ne pas savoir bien mettre un préservatif. »

Ne pas porter de capote, ce n’est pas grave si les partenaires ont été dépisté·es et utilisent éventuellement un moyen de contraception.

Mais le préservatif reste le seul moyen de se protéger des IST et MST (en plus d’une grossesse non désirée), alors il ne sera jamais assez valorisé !

À ce jour, le préservatif et la vasectomie restent les seuls moyens de contraception masculine répandus et accessibles.

Être en charge de sa sexualité et de ses possibles conséquences, c’est se protéger, protéger les autres et s’assurer un avenir radieux… plein de parties de jambes en l’air, si on le souhaite !

La santé sexuelle des hommes, un grand mystère

C’était quand, ton premier rendez-vous gynéco ?

Moi, j’avais 15 ans, ma mère m’y a emmenée, j’ai demandé la pilule, eu droit à un frottis, découvert le spéculum, et je suis repartie avec une ordonnance.

Les mecs, eux, ne sont pas systématiquement emmenés chez un spécialiste de leur santé sexuelle. L’urologue voit plus de vieux messieurs que d’ados en pleine croissance !

Dans mon podcast sur la masculinité, The Boys Club, Aurélien Fernandez est venu raconter la fois où il a saigné pendant un rapport.

Il est resté plus d’un an avec « sa bite cassée » avant de se faire enfin opérer pour guérir !

L’Espace Santé Étudiants rappelle aux hommes qu’ils peuvent s’y rendre pour poser leurs questions sur la sexualité, la contraception, la prévention…

Les complexes masculins, et l’injonction à la muscu

Être beach body ready, ce n’est pas que pour les meufs en bikini.

Les hommes sont de plus en plus soumis à des canons de beauté rigides, nécessitant régimes alimentaires spécifiques et activité sportive dédiée à faire gonfler les muscles.

La présence croissante d’un corps ultra-musclé présenté comme étant « le corps masculin normal » peut être une source de gros complexes chez les hommes.

Parmi la population masculine, les troubles du comportement alimentaire sont présents mais souvent ignorés. Quand on pense « anorexie », on pense « femme filiforme » plus que « mec qui s’affame ». Et pourtant…

À lire aussi : Ces hommes qui mangent mal, et ne sortent jamais du menu enfants

Quelques personnalités comme l’acteur Sam Claflin se sont exprimés sur la difficulté à atteindre et garder ce « corps parfait ».

Là encore, les étudiants ayant un rapport à leur corps compliqué pourront trouver de l’aide professionnelle à l’Espace Santé !

Je trouve cette campagne vraiment bien faite et je suis contente qu’elle existe. J’espère que ça aidera plein de jeunes hommes à prendre soin de leur santé !

À lire aussi : Sensibiliser les hommes à la santé mentale pendant qu’ils boivent un coup, en voilà une bonne idée


Les Commentaires

11
Avatar de Caluitre
17 novembre 2018 à 02h11
Caluitre
Je suis absolument convaincue que ce genre de prise de conscience de la par des homme sur leur rapport à la sexualité et ce que la société attend d'eux aura des répercussions positives sur les femmes, plus de compréhension, plus d'empathie, du consentement. Bien sûr cette prise de conscience doit se faire chez les hommes comme chez les femmes. J'aime beaucoup le compte instagram tubandes qui parle de ces thématiques.

Concernant le frottis j'ai toujours cru que c'était pour detecter les papillomavirus, donc j'ai du mal à comprendre le rapport avec les mycoses comme dit dans les commentaires.
Ensuite j'avais demandé à mon gyneco l'âge pour le premier frottis, il m'a répondu 25 ans, et en cherchant un peu plus sur internet c'était bien conseillé à partir de 25 ans ou 8 ans après le premier rapport sexuel, car avant cet âge les papillomavirus partent souvent d'eux même.
Donc dans mon cas, sauf recommandation particulière, je n'ai pas de raison d'en faire avant mes 28 ans.
Sinon personnellement j'ai été voir un gyneco au début de ma vie sexuelle à cause des douleurs pendant les rapports afin de savoir s'il n'y avait pas de problème physiologique, il m'a examiné de manière délicate (pas comme celle que j'avais vu plus tôt pour mes mycoses... ) et constaté aucun problème (et recommandé une sage femme pour m'exercer à détendre mon périnée si ça persistait), et j' ignore si c'est psychologique en étant rassurée, mais le soir même quand j'ai vu mon amant les rapports étaient nettement moins difficiles !
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