Tous les quatre ans depuis 1936, la médaille Fields récompense les chercheurs en mathématiques de 40 ans ou moins, et les lauréats 2014 ont été annoncés hier. Grande nouvelle : pour la toute première fois, une femme en fait partie !
Née à Téhéran, en Iran, en 1977, Maryam Mirzakhani y a étudié au lycée Farzanegan, spécialement conçu pour les jeunes filles surdouées. Déjà en 1994, à seulement 21 ans, elle était la première Iranienne à obtenir une médaille d’or aux Olympiades Internationales de Mathématiques, avant de devenir numéro un mondial l’année suivante.
Après de brillantes études en Iran, Maryam a obtenu un doctorat en mathématiques à Harvard en 2004. Depuis 2008, elle enseigne à la prestigieuse université américaine de Stanford, tout en continuant ses recherches.
En 2008, la talentueuse chercheuse déclarait :
« Je ne pense pas que tout le monde devrait devenir mathématicien, mais je pense que beaucoup d’étudiant-e-s ne laissent pas vraiment leur chance aux maths. Au collège, j’étais mauvaise en maths, pendant plusieurs années ; cette discipline ne m’intéressait tout simplement pas. Je me rends bien compte qu’à moins d’être passionné-e, les maths peuvent paraître absurdes et compliqués. La beauté des mathématiques ne se révèle qu’aux plus patient-e-s. »
Curtis McMullen, de l’université d’Harvard, lauréat lui aussi de la médaille Fields, sous la direction duquel Maryam a mené son doctorat, ne tarit pas d’éloges :
« L’accomplissement le plus important de Maryam est probablement son travail sur les dynamiques. » Beaucoup de problèmes dans les dynamiques, comme le problème des mécaniques célestes à trois corps (par exemple les interactions entre le soleil, la lune et la Terre) n’ont pas de solution mathématique exacte. Mizarkhani a découvert que dans des systèmes dynamiques évoluant de façon à tordre et étirer leurs formes, les trajectoires des systèmes sont « forcées de suivre les lois de l’algèbre ».
Il ajoute que les accomplissements de Mirzakhani « combinent une grande capacité à résoudre des problèmes, une vision mathématique ambitieuse et une aisance dans de nombreuses disciplines, ce qui est rare à notre époque qui requiert souvent une grande spécialisation ».
Bravo donc à Maryam pour avoir décroché ce qu’on appelle souvent le « Nobel des maths », et espérons voir toujours plus de femmes dignes des plus grandes récompenses scientifiques dans les années à venir !
Bravo également aux trois autres lauréats de l’année : Artur Avila, Manjul Bhargava et Martin Hairer.
Pour aller plus loin…
- Un portrait en texte et en vidéo de Maryam Mirzakhani (en anglais)
- Sa page Wikipédia
- Maryam Mirzakhani, première femme à décrocher la médaille Fields, un passionnant portrait sur Libération
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Les Commentaires
Effectivement, c'est dommage.